Il aura fallu attendre cent éditions pour que le Tour de France « se corse » enfin ! Trois étapes se dérouleront sur l’Île de Beauté et, autant le dire tout de suite, la Corse porte bien son surnom. Pendant 72 heures, les paysages seront plus somptueux les uns que les autres, à commencer par le départ à Porto-Vecchio. Un endroit magique pour le coup d’envoi de cette centième Grande Boucle. Mais les coureurs n’auront pas le temps de s’extasier devant le décor qui leur est proposé et devront parcourir 200 kilomètres pour rejoindre Bastia. À vol d’oiseau, seulement 140 bornes séparent les deux villes mais le peloton devra d’abord parcourir une boucle d’une soixantaine de kilomètres vers le Sud.

Direction Bonifacio, la ville la plus méridionale de France Métropolitaine, avant de remonter vers Porto-Vecchio en passant par Figari. L’échappée devrait se dessiner sur cette première partie car c’est sur ce tronçon que le parcours est le plus escarpé. Même si les premiers kilomètres se feront sur de longs bouts droits, on retrouve quelques raidards une fois passé Bonifacio. La possibilité d’aller sur le podium à Bastia pour enfiler le maillot à poids devrait accroître les velléités offensives des baroudeurs. Autre facteur qui devrait permettre à l’échappée de se former, le vent. Celui-ci, une fois rentré dans les terres, est tantôt favorable, tantôt très défavorable et notamment au sommet des bosses où des bordures devraient se former. Le point culminant de cette étape se situe aux alentours des 130 mètres pour une dénivellation totale d’environ 1200 mètres.

Une fois passé cette première boucle, et après un second passage à Porto-Vecchio, le parcours longe la côte sur 140 kilomètres pour rejoindre Bastia. Une chose est sûre, ce sera l’une des étapes les moins urbanisées de ce Tour 2013. Sauf à l’approche du chef-lieu de la Haute-Corse, où les ronds-points et tunnels se multiplient. Cette deuxième partie est beaucoup plus propice aux équipes de sprinteurs pour mener la poursuite derrière les fuyards. Il faudra une énorme avance pour que l’échappée se dispute la victoire sur le port de Bastia. D’autant que le vent souffle soit de côté, soit de face.

On devrait plus que probablement assister à un emballage final de haute volée où les hommes les plus rapides du peloton auront l’occasion d’enfiler la précieuse tunique jaune pour la première fois depuis de nombreuses années. Et qui dit sprint massif, dit Mark Cavendish, l’incontestable favori de cette première étape. Le natif de l’île de Man aura une équipe construite autour de lui chez Omega Pharma-Quick Step, et l’équipe de Patrick Lefevere devrait prendre un malin plaisir à jouer au chat et à la souris avec les hommes de tête pour mieux les avaler dans les derniers kilomètres.

Après cette reconnaissance que vous pourrez retrouver en vidéo ce jeudi, se pose la question de l’attrait pour le cyclisme à  huit mois du départ du Tour. En sept heures de selle, nous n’avons croisé qu’un seul cycliste (il est vrai que les cyclistes corses préfèrent les endroits moins encombrés et moins dangereux, soit l’intérieur des terres qui sera traversée dans l’étape du lendemain). Quel sera l’engouement de la population pour la Grande Boucle en juillet prochain ? Le pari de Christian Prudhomme sera t-il gagné et aurons-nous droit à une réelle ferveur populaire ? La question mérite d’être posée. Néanmoins, le cadre somptueux proposé par la Corse et ses paysages, est idéal pour le départ de cette centième édition.

Après cette première étape, pour sprinteurs, changement de décor pour le deuxième jour en Corse. Cette fois, le peloton traversa l’île du nord-est à l’ouest pour rejoindre Ajaccio sur un parcours beaucoup plus escarpé. Rendez-vous demain pour la présentation de cette deuxième étape.