Tony Martin. Enfin, Tony Martin (Etixx-Quick Step) est parvenu hier à Cambrai à conquérir le maillot jaune du Tour de France autour duquel il tournait depuis longtemps. Une attaque à 3 kilomètres de l’arrivée lui a permis de rafler l’étape des pavés et le maillot de leader. « J’ai percé sur le dernier secteur pavé et j’ai dû prendre le vélo de Matteo Trentin, fait savoir l’Allemand. Quand je suis rentré, personne n’a suivi mon attaque. Tout le monde était à cran, c’était le moment opportun pour sortir. Je connaissais le final pour avoir reconnu cette étape à la perfection. Je savais que j’y avais ma chance. Les trois derniers jours j’avais manqué le maillot pour quelques secondes, c’est une belle surprise que de m’en emparer. L’objectif sera maintenant de le garder quelques jours, au moins jusqu’à dimanche soir. »

Vincenzo Nibali. Par trois fois, Vincenzi Nibali (Astana) a testé ses adversaires hier sur les pavés du Nord, sans parvenir toutefois à réitérer le coup gagnant de 2014. Lui qui avait coché cette étape dans l’espoir d’y refaire le retard accusé sur Chris Froome au général (1’38 ») après avoir sauté dans les bordures de Zélande, n’a rien repris à ses rivaux. « J’espérais obtenir un meilleur résultat mais ça n’a pas été possible de faire la différence, regrettait hier celui récompensé par le Prix de la Combativité. Sur des pavés poussiéreux et avec le vent de face, la sélection a été plus difficile à faire. Je n’ai pas non plus obtenu la collaboration désirée de la part des autres coureurs quand nous avons écarté Contador et Quintana à la sortie du dernier secteur pavé. Aujourd’hui la situation n’est pas idéale au classement général, on le voit clairement. Pour moi le Tour commencera en montagne et aujourd’hui plus que jamais il va me falloir m’y démarquer. »

Chris Froome. Examen amplement réussi pour Chris Froome (Team Sky) hier sur les pavés du Nord, dont il s’était affranchi il y a un an en quittant le Tour juste avant le premier secteur. Vers Cambrai, le Britannique a tenu les bonnes roues. Non seulement il n’a rien lâché à ses adversaires, mais il s’est en plus délesté du maillot jaune dont la défense incombe désormais à l’équipe Etixx-Quick Step. « Perdre le maillot jaune à cet instant du Tour ne m’affecte pas, affirme-t-il. Tony Martin ne représentera pas un danger en montagne et mes adversaires restent derrière. C’est une situation parfaite pour nous, ça va permettre à mes équipiers de souffler un peu ces prochains jours. Je me suis senti bien sur les pavés. Je voulais avant tout me tenir à l’écart des problèmes. On a tenté un petit coup à 10 kilomètres du but mais sans insister. »

Warren Barguil. Sensation du début de Tour, Warren Barguil (Giant-Alpecin) a encore impressionné sur les pavés du Nord hier. Le néophyte de 23 ans occupe actuellement le 11ème rang du classement général à 1’19 ». Pas question pour autant de s’emballer. « Le Tour, c’est long, c’est trois semaines, et je peux tout à fait être bien cette semaine et complètement collé la suivante, garde-t-il en tête. Je dispute mon premier Tour de France mais j’ai beaucoup appris sur la Vuelta ces deux dernières années et je mets ici en pratique mon apprentissage. » Vainqueur de deux étapes du Tour d’Espagne à ses débuts en 2013, 8ème du classement général en 2014, le Breton poursuit sa route au jour le jour.

Thibaut Pinot. 6’30 », c’est le débours désormais de Thibaut Pinot (FDJ) au classement général du Tour de France. Un coup dur pour le grimpeur franc-comtois, qui a cédé 3’23 » de plus hier après un pépin mécanique sur les pavés de Viesly à Quiévy. Ce sont les batteries de son dérailleur – probablement un problème de connexion – qui ont cédé, l’empêchant de changer de braquet. A Cambrai hier soir, la déception était sans qualificatif pour Thibaut Pinot. « Il n’a pas pu être dépanné par la voiture neutre et moi, j’étais 15ème voiture, souligne son directeur sportif Yvon Madiot. On a manqué de force collective et quand je suis enfin arrivé à son niveau, c’était trop tard. Il nous faut désormais encaisser. On sait à présent qu’on n’a plus grand-chose à gratter au général mais Thibaut, c’est un coursier. Il ira dans les coups. »

Peter Sagan. Le Slovaque Peter Sagan (Tinkoff-Saxo) a entamé le Tour 2015 sur le même rythme de croisière qu’en 2014, quand il avait accroché quatre 2èmes places, une 3ème, trois 4èmes et une 5ème. 2ème en Zélande, il s’est classé 3ème à Cambrai, après avoir servi la cause d’Alberto Contador. « Je cours dans l’équipe d’Alberto et c’est important d’en avoir conscience, précise celui qui n’a plus gagné sur le Tour depuis Albi en 2013. J’ai tout donné pour l’aider sur les pavés et m’assurer qu’il se maintienne dans le premier groupe. Ensuite j’ai presque été lâché mais j’ai réussi à récupérer un peu pour le sprint final, dans lequel je ne m’attendais pas à faire une place, étant donné l’énergie dépensée. Aberto a bien passé cette étape, c’est ce qui compte avant tout. Jouer la victoire d’étape et aider Alberto, ce qui reste mon objectif principal, est quelque chose de difficile à combiner. On verra si je peux jouer la gagne en plaine. »

Ag2r La Mondiale. Après un début de Tour de France délicat avec une perte de temps relativement importante, les deux leaders d’Ag2r La Mondiale Jean-Christophe Péraud et Romain Bardet se sont rassurés hier, gardant le contact du peloton de tête. « On a limitié l’hémorragie en ne perdant pas de temps, ce qui fait du bien au moral », se rassurait Péraud, 19ème du général à 2’19 », quand Bardet 21ème à 3’06 » soulignait « une bonne journée durant laquelle nous avons évité tous les écueils, et dieu sait s’ils étaient nombreux. Nous sommes bien restés solidaires et avons passé une journée sans encombre en ralliant l’arrivée dans le groupe principal, c’est l’essentiel. Nous préservons toutes nos chances quant à nos objectifs initiaux. Nous sommes passés à travers les ennuis, c’est une bonne chose. »