Chris Froome. Mal à l’aise sur le terrain des classiques, Chris Froome (Team Sky) a surpris tout le monde en réalisant la meilleure ascension du mur de Huy parmi les candidats au maillot jaune à Paris. 2ème dans le même temps que Joaquim Rodriguez, il prend une poignée de secondes aux autres favoris et en profite pour retrouver le maillot jaune qu’il n’avait plus porté depuis son triomphe sur le Tour 2013. « Ce genre de montée n’est normalement pas ma tasse de thé, je suis meilleur sur les ascensions plus longues, confirme le Britannique. Je suis surpris de voir les écarts. Je savais qu’il y en aurait, mais je ne pensais pas qu’ils seraient si importants et qu’ils me permettraient de prendre le maillot jaune. Il n’est jamais trop tôt pour le prendre. Je préfère être dans cette position plutôt que de devoir reprendre du temps à mes rivaux. »

Joaquim Rodriguez. On savait Joaquim Rodriguez (Team Katusha) plus à l’aise sur les rampes du mur de Huy que sur les digues exposées au vent de Zélande. Le Catalan n’a pas failli à son rôle de favori pour l’étape en domptant le mur de Huy, comme il l’avait fait sur la Flèche Wallonne en 2012. « Sur le mur, tout s’est parfaitement déroulé, débriefe l’Espagnol. J’ai attaqué à 400 mètres de l’arrivée, c’est la distance parfaite pour moi. Je suis très explosif et ce mur me convient parfaitement. La dernière fois, j’ai attendu un peu trop longtemps et d’autres m’ont débordé. Cette fois, je ne voulais pas prendre ce risque. J’aime le maillot à pois. Je serais ravi de la garder, mais mon objectif reste le classement général. »

Alberto Contador. Si Vincenzo Nibali et Nairo Quintana n’ont concédé que 11 secondes à Chris Froome sur le mur de Huy, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) est celui qui s’en est le moins bien tiré en en concédant 7 de plus. L’Espagnol est parvenu à suivre la première accélération du Britannique à 500 mètres de la ligne, mais pas celle de Joaquim Rodriguez quelques hectomètres plus loin. « Nous avons vu des écarts se créer, note le Madrilène. J’ai peut-être manqué d’un peu de sucres dans le final. Mais j’ai toujours dit que des différences bien plus importantes seront enregistrées en montagne. Froome était très fort. Il a pratiquement gagné l’étape. Mais il reste encore tant de jours de course. Il faut rester positif. Le maillot jaune te donne de la confiance, mais aussi de la pression et des responsabilités. Toujours est-il que j’aimerais le porter. »

Thibaut Pinot. Distancé dans la côte de Cherave, Thibaut Pinot (FDJ) est le favori qui a perdu gros hier. Le Franc-Comtois n’a pas eu les jambes pour accrocher le peloton. Il cède 1’31 » pour se retrouver à 2’58 » de Chris Froome. « J’ai vu William Bonnet chuter juste devant moi alors qu’il venait m’aider. C’est traumatisant. Après ça, j’ai eu les jambes coupées, plus de forces, plus rien. Il est tombé à 80 km/h, je n’étais vraiment pas bien après. Pour l’étape des pavés, je vais voir comment je récupère, comment je dors, mais si je suis comme à Huy, ça va être dur. Sur les pavés, il faut de la puissance. Maintenant, il faut attendre dimanche pour faire le point sur la situation et les objectifs. »

Christian Prudhomme. La décision de Christian Prudhomme d’arrêter la course a pu paraître surprenante, même au vu de la gravité de la chute survenue à 57 kilomètres de l’arrivée. Le directeur du Tour a expliqué ce qui l’avait motivé à prendre cette décision. En plus de la grave chute qui s’est déroulée sous les yeux des caméras, un autre gadin est intervenu quelques mètres plus loin. « Les quatre ambulances et les deux véhicules de médecin étaient à ce moment mobilisés sur la chute, a expliqué l’ancien journaliste à France Télévisions. Il n’y avait donc plus aucun véhicule pour assurer la sécurité des 120 coureurs qui étaient devant. Il n’aurait pas été sage de laisser une centaine de coureurs pendant 50 kilomètres sans ambulance. Nous n’avions pas abordé le final. Cela n’a strictement rien changé sur l’aspect de la course. »

Fabian Cancellara. Pris dans la chute survenue à 57 kilomètres de l’arrivée, Fabian Cancellara (Trek Factory Racing) s’est fracturé deux vertèbres comme au printemps dernier. Celui qui a cédé son maillot jaune à Chris Froome au sommet du mur de Huy est contraint à l’abandon. « C’est une grosse déception pour moi, déplore le Suisse. L’équipe connaissait une bonne période avec le maillot jaune et nous étions motivés pour le défendre. Nous avons eu beaucoup de chutes et de blessures depuis le début de la saison. Nous connaissons enfin 24 bonnes heures et la malchance fait son retour. »

Infirmerie. La chute qui a perturbé le peloton a provoqué quatre abandons. William Bonnet (FDJ), à l’origine de la chute souffre d’une fracture d’une vertèbre cervicale. Le Berruyer devra subir une intervention chirurgicale afin de stabiliser la cervicale et d’éviter toute conséquence neurologique. Lui aussi contraint à l’abandon, Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) souffre de l’épaule. Le porteur du dossard 101, Simon Gerrans (Orica-GreenEdge), et Dmitriy Kozontchuk (Team Katusha) ont également dû quitter la course. Parmi les principaux blessés, Laurens Ten Dam (Team LottoNL-Jumbo) souffre d’une luxation de l’épaule, Daryl Impey (Orica-GreenEdge), d’une fracture de la clavicule et Johan Vansummeren (Ag2r La Mondiale), de plaies superficielles au dos, sur la hanche et au genou droit.