André Greipel. Les victoires sont rarement le fruit du hasard. Encore moins celle d’André Greipel (Lotto-Soudal) hier. L’ancien champion d’Allemagne avait parfaitement préparé son coup pour claquer sa traditionnelle victoire d’étape. Depuis 2011 en effet, le sprinteur teuton repart toujours du Tour avec une victoire dans la valise. « Il s’agissait de la première étape que je pouvais gagner, cela a effectivement réussi, c’est merveilleux, s’est réjoui André Greipel. Il s’agit d’une consécration pour moi et l’équipe. Nous avions un plan avant le départ et nous avons reconnu cette étape mercredi. Nous étions concentrés aujourd’hui, mais pas stressés. J’ai terminé le travail, mais c’est mérité pour toute l’équipe. Je remporte une étape ici au Tour pour la cinquième année consécutive, il s’agit de la première fois que ma femme est présente, cela est donc encore plus spécial. »

Mark Cavendish. Représentant 25 % du groupe de tête avec six coureurs sur vingt-quatre, l’équipe Etixx-Quick Step, sur le pont dès que le vent a commencé à souffler, n’est pourtant pas parvenue à concrétiser. La formation belge s’est précipitée dans la préparation du sprint pour Mark Cavendish lancé de beaucoup trop loin par Mark Renshaw. « Je crois que Mark a fait l’effort trop tôt, confirme le Britannique. Avec le vent de face, je ne voulais pas partir à plus de 200 mètres de la ligne. Partir si tôt était un pari. Avec un peu de chance, je serais resté devant. Mais avec trois gars aussi forts, ce n’était pas facile. Je suis évidemment déçu, mais il faut tirer du positif dans la manière dont l’équipe a couru. »

Fabian Cancellara. Déçu par sa 3ème place samedi, Fabian Cancellara (Trek Factory Racing) a fini par retrouver le maillot jaune qu’il a déjà endossé à de nombreuses reprises. Le Suisse passera son 29ème jour en jaune aujourd’hui entre Anvers et Huy grâce aux secondes de bonifications prises au sprint. « Je n’avais pas la victoire en tête, juste le maillot jaune, explique l’Helvète. J’étais juste derrière Peter Sagan, et j’ai attendu. Tout d’un coup, ils ont produit leur effort, même si c’était encore loin de la ligne. J’essayais juste d’être le plus proche de la tête pour espérer qu’il y ait un écart avec Tony Martin. Honnêtement, je ne m’attendais pas à prendre le maillot jaune. Peut-être dans les prochains jours avec l’étape des pavés. Prendre le maillot jaune c’est comme une victoire. C’est toujours une sensation très spéciale. »

Alberto Contador. Même si la Zélande n’est pas le terrain sur lequel Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) se montre le plus à l’aise, il a montré qu’il pouvait maîtriser les éléments avec Daniele Bennati, Roman Kreuziger, Michael Rogers et Peter Sagan à ses côtés. Chris Froome mis à part, l’Espagnol a distancé ses rivaux principaux pour la victoire finale à Paris. « Je suis ravi de la manière dont nous avons couru, se félicite le vainqueur du Giro. C’est l’une des journées sur lesquelles nous pouvions créer des écarts. C’est dommage que certaines équipes comme BMC Racing Team ou Sky n’aient pas commencé à rouler avant la fin de l’étape. Cependant, ils nous ont finalement aidés et je suis satisfait du résultat. En ce qui me concerne, la journée a été fatigante, mais nous avons évité les chutes. »

Tejay Van Garderen. Le BMC Racing Team ne savait pas sur quel pied danser au terme de l’étape hier. Certes, Tejay Van Garderen a repris près de 1’30 » sur ses adversaires potentiels pour le podium à Paris, mais le clan américain a perdu le maillot jaune, Rohan Dennis étant repoussé dans le deuxième peloton, ce qui explique pourquoi les coéquipiers de l’Américain ont embrayé si tardivement. « C’était une décision difficile avec notre Maillot Jaune derrière, signale d’ailleurs Tejay Van Garderen. Pendant un moment nous nous sommes dit que nous ne devions pas rouler et que nous devrions laisser le deuxième peloton nous rattraper. Mais dans ce cas, les autres leaders nous auraient repris. »

Movistar Team. Avec Vincenzo Nibali, Nairo Quintana et Alejandro Valverde (Movistar Team) sont les principaux piégés d’hier. Le Colombien et l’Espagnol savaient qu’ils pouvaient perdre gros en première semaine. Après deux étapes, le débours est déjà de 1’39 » pour Quintana sur Chris Froome et 1’34 » pour Valverde sur le Britannique. « C’était une journée compliquée en raison du mauvais temps et du stress. L’important c’est que nous ne soyons pas tombés, relativise le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège. Tout ne fait que commencer. Nairo était à l’avant avec Alex Dowsett. Mais le groupe s’est divisé en deux parties. Il a commencé à pleuvoir. Une chute s’est produite. Nous avons tourné à gauche sur une partie très exposée au vent. Les bordures n’ont cessé de se créer. Il ne nous restait plus rien à faire si ce n’est commencer à chasser. »

Thibaut Pinot. Les propos tenus par Thibaut Pinot (FDJ) après son excellent contre-la-montre samedi étaient finalement des prophéties. L’avantage chiffré en secondes qu’il a pris sur le chrono était bien anecdotique en comparaison de la 1’28 » qu’il a concédée hier. « C’était une journée très compliquée, avec un gros orage au mauvais moment, note le Franc-Comtois. Dans les premiers moments de bordure, je ne me fais pas piéger, mais un coureur s’est ensuite placé entre Matthieu Ladagnous et moi et c’est lui qui prend la cassure. Ça s’est joué à un mec et ça c’est rageant, mais le vélo c’est aussi des bordures. Je me dis que ça aurait pu être pire. Au moins je ne suis pas tombé alors que c’était plus que dangereux. Je ne suis pas inquiet, il peut encore se passer tellement de choses jusqu’aux pavés. »

Jean-Christophe Péraud. Tout le podium du Tour 2014 se trouvait dans le mauvais groupe hier. Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale) n’avait donc lui non plus pas pris le bon wagon. »On s’attendait à passer une journée difficile et il est arrivé ce que l’on craignait, affirme le Toulousain basé en région lyonnaise. On a perdu du temps, mais ce n’est pas catastrophique. Après, trois coureurs qui jouent le classement général arrivent dans le premier groupe dont deux, Contador et Froome, qui semblaient déjà un peu au-dessus de nous. C’est dommage. Je n’ai pas eu l’impression de défendre mes chances comme j’aurais pu. J’étais déjà dans l’herbe pour éviter une chute avant que la bordure ne démarre. Cela a été ensuite une course de remontée de groupe en groupe. Je n’ai pas joué aujourd’hui. »

Eduardo Sepulveda. L’apprentissage du Tour de France est rude pour Eduardo Sepulveda (Bretagne-Séché Environnement). L’Argentin est, avec Pierre Rolland, l’un des outsiders, relégué dans un troisième peloton à plus de 5 minutes du premier. « Je suis très déçu, affirme le protégé d’Emmanuel Hubert. J’aurais mieux accepté d’être piégé par une bordure que de perdre autant de temps en raison d’une chute qui a eu lieu devant moi, à la sortie de Rotterdam, à 60 kilomètres de l’arrivée. J’étais du mauvais côté, je me suis retrouvé coincé par les coureurs et les vélos à terre. C’était au premier tiers du peloton, même pas derrière. Anthony Delaplace était avec moi, puis d’autres équipiers, Pierrick Fédrigo, Frédéric Brun, Armindo Fonseca, Pierre-Luc Périchon, sont revenus, mais ça a tout le temps roulé à 60 km/h. »