178 coureurs étaient au départ de ce championnat du monde espoirs où les noms ronflants étaient très nombreux entre des coureurs Espagnols comme Hector Carretero qui court pour la Movistar, l’Italien Vicenzo Albanese, les Américains Neilson Powless revanchard après son incident sur le contre la montre individuel ou Brandon McNulty médaillé d’argent, le Danois Mikkel Bjerg, en or lui, le Russe Pavel Sivakov vainqueur de la dernière étape du Tour de l’Avenir, ou encore les deux anciens vainqueur du Grand Prix D’Isbergues le Norvégien Kristoffer Halvorsen, champion du monde en titre et bien sûr le Manchoix Benoît Cosnefroy, qui vit une quinzaine de rêve entre son passage chez AG2R La Mondiale et sa victoire au Grand Prix d’Isbergues, dans un sprint à deux, déjà.

191 kilomètres sont à parcourir sur un circuit tracé dans et autour de Bergen et marqué par une traversée d’un tunnel très bien éclairé, et surtout une bosse que tout le monde redoute, surtout tous ceux qui se sont illustrés à Doha en 2016, à commencer par Halvorsen et tous ses équipiers qui vont tout faire pour faciliter une arrivée en peloton. 19.1 kilomètre soit 10 révolutions vont être nécessaires pour départager les nations favorites: Russie, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Danemark, France, Espagne Kazakhstan, et bien sûr la Norvège, chez elle. Ces nations majeures sont composées au maximum de 6 coureurs ce qui promet une course engagée, avec beaucoup de mouvement. Course d’autant plus difficile que la pluie froide s’est invitée au départ donné en début d’après-midi et les coureurs ne lâcheront les manchettes que dans les tous derniers instants de la course, dans la bosse finale, là où ça va se jouer.

Comme lors de chaque championnat du monde c’est l’occasion de découvrir les nouvelles nations qui arrivent au vélo, les espoirs ne manquent pas à l’appel, on verra un Uruguayen dans le final, pour la première échappée significative, on a un coureur du Rwanda, un Erythréen, un Portuguais, 2 Japonais, 1 Suédois, ….tout ce beau monde a mis les vestes de pluie et les jambières, les maillots nationaux sont un peu moins visibles, dommage. A 85 kilomètres de l’arrivée, très en avance sur le scénario anticipé, les hostilités débutent entre les favoris, et notamment les USA avec Brandon McNulty qui sort du peloton pour aller reprendre et éparpiller les échappés. Derrière, ça bouge, toutes les nations, hormis la Norvège ont intérêt à éviter le sprint. Les Français Valentin Madouas, Franck Bonnamour, Damien Touzé, Benjamin Thomas, Jérémy Lecrocq, ou Benoît Cosnefroy restent bien au chaud, la tactique va être respectée à la lettre.

A 2 tours de l’arrivée, soit moins de 40 kms à couvrir, il reste 120 coureurs dans le peloton, 4 heures de course déjà et tout est à faire. Il va falloir écrémer, et dans ce schéma de course le parfait dynamiteur est Benjamin Thomas, le champion du monde de l’Omnium nouveau format en avril à Hong Kong et futur coureur de la FDJ, n’a pas son pareil pour lancer les banderilles et obliger les autres nations à rouler, les 5 équipiers du sudiste restant bien à l’abri. C’est ce qui se passe au sortir du tunnel urbain qui anticipe le faux plat montant et la vraie bosse de ce circuit, dont le sommet est à 10 kms de l’arrivée. Dans le groupe duquel s’est extirpé Benjamin Thomas, il y a Valentin Madouas qui attend son heure mais elle ne viendra pas.

Dans le peloton qui s’effiloche et qui perd définitivement LE favori du public le Norvégien K Halvorsen s’est extirpé l’Allemand que beaucoup redoutent Lennard Kämna, il a 21 ans et déjà champion du monde dimanche avec le team Sunweb, il se dit que sur la dynamique de l’équipe: 3 titres déjà conquis, les deux du contre-la-montre par équipes, plus le magnifique succès de Tom Dumoulin, ça peut le faire et son attaque est franche, il laisse tout le monde sur place et bascule au sommet avec 12 secondes d’avance sur les costauds qui ont encore 10 kilomètres de faux-plat descendant pour faire parler leur fraîcheur. Le plus frais, le plus lucide dans cette descente c’est Benoît Cosnefroy qui roulait cette saison au Chambéry Cyclisme Formation, les descentes de cols il connaît et même le style Froome dans Peyresourde, ça lui va bien, de telle façon qu’il s’isole très vite du paquet et reprend Kämna à 7 kms du final. 2 médailles sont assurées si les deux hommes s’entendent bien, ce qu’ils assurent très rapidement, derrière le peloton joue plus la médaille de bronze, c’est tout bon pour les deux fuyards.

Même si l’Allemand a essayé de contrer une dernière fois, c’est bien sur un sprint à deux que la médaille d’or va se jouer et un sprint comme ça, ce sont de bons souvenirs récents pour Benoît Cosnefroy, l’Allemand dans le rôle de Pierre Gouault. A 150 mètres de l’arrivée Benoît Cosnefroy lance son sprint et Lennard Kämna ne pourra jamais le remonter, lui laissant tout le temps d’apprécier son succès et anticiper son anniversaire dans moins d’un mois, le 17 octobre. Bronze au contre-la-montre avec Corentin Ermenault, or sur la course en ligne, la fête va être belle ce soir en Norvège. Le Danois Michael Svendgaard complète le podium, Damien Touzé est 6ème.

 

Classement :

1.     Benoît Cosnefroy (FRA) les 191km en 4h48’23’’ (39,74km/h de moyenne)
2.     Lennard Kamna (ALL) à 00’’
3.     Michael Carbel Svendgaard (DEN) à 3’’
4.     Oliver Wood (GBR) à 3’’
5.     Vincenzo Albanese (ITA) à 3’’
6.     Damien Touzé (FRA) à 3’’
7.     Max Kanter (ALL) à 3’’
8.     Michal Paluta (POL) à 3’’
9.     Mark Downey (IRL) à 3’’
10.  Anders Skaarseth (NOR) à 3’’