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La Vuelta 2018: un tour de rattrapage?

Oui cette 73ème Vuelta constitue une chance pour certains de se « rattraper »  ou de prendre une revanche. Fabio Aru (Team EAU-Emirates) n’a pas réellement brillé depuis le début de l’année. Le Sarde a été contraint à l’abandon sur le Giro et tentera de sauver en partie sa saison sur ce Tour d’Espagne. L’Italien, lauréat de l’édition 2015, n’est plus monté sur le podium d’un Grand Tour depuis 2015. Il y a aussi les malchanceux du dernier Tour de France: Richie Porte, Vicenzo Nibali ou encore Rigoberto Uran. Tous ont dû abandonner et laisser de côté leurs espoirs de podium ou de victoire. Cette Vuelta pourrait donc offrir à certains de belles perspectives. Adam Yates, qui n’a pas été à la hauteur de ses ambitions sur le Tour de France, a lui aussi l’occasion de reprendre des couleurs en Espagne.

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L’absence des habituelles têtes d’affiche chez la Sky ouvre-t-elle une brèche?

Depuis 2014, Christopher Froome a été de toutes les campagnes sur la Vuelta. Sur les quatre dernières éditions, le Britannique a fini deux fois deuxième (2014 et 2016), abandonné une fois (2015) et remporté l’épreuve en 2017. Dès lors, on peut se demander qui aura le rôle de leader en l’absence de Christopher Froome et de Geraint Thomas? On peut penser à David de la Cruz, mais l’Espagnol semble un ton en dessous des autres pour s’imposer sur ce Tour d’Espagne. Michal Kwiatkowski? Le Polonais a toujours été exemplaire sur le Tour de France en tant qu’équipier et pourrait assumer ce rôle de leader, qu’il connaît par ailleurs. Le chrono de la 16ème étape, les arrivées en bosse, son expérience… sont autant d’éléments qui laissent entrevoir une opportunité pour l’ex-champion du monde. Il peut aisément remplir ce rôle sur les quinze premiers jours. Il faudra en revanche voir s’il peut tenir le coup dans la troisième semaine. 

Mais l’absence des habituels cadors de la Sky constitue-t-elle une opportunité pour les autres écuries? Rien n’est moins sûr. En effet, sur cette Vuelta la formation britannique a une opportunité incroyable: remporter un troisième Grand Tour d’affilée avec trois coureurs différents ! Une perspective qui doit faire cogiter Dave Brailsford. Kwiatkowski n’a jamais accroché de podium sur un Grand Tour, mais avec la Sky on peut s’attendre à tout !

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Une startlist qui brouille les pistes ?

Tous les ans, sur La Vuelta, on retrouve les protagonistes du Giro et du Tour qui viennent finir leur saison en Espagne. Par le passé, il y avait régulièrement au moins un des deux vainqueurs du Giro ou du Tour de France. Pas cette année, et c’est tant mieux ! Il n’y a même qu’un seul coureur qui a accroché un podium sur l’un des deux premiers Grands Tours: Miguel Angel Lopez (3ème du Giro). Le plateau est relevé (Quintana, Valverde, les frères Yates, Pinot, Nibali, etc.) mais aucun favori ne se dégage à l’approche de cette 73ème édition de la Vuelta et les outsiders sont légion. Si l’on s’en réfère à la liste des engagés, on peut voir qu’il n’y a pas une équipe plus dominatrice que les autres. En tout cas sur le papier. 

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Qui pour contrarier Viviani et Sagan ?

Elia Viviani a remporté quatre étapes sur le dernier Giro et le classement par points par la même occasion. Peter Sagan a de son côté levé les bras à trois reprises sur la Grande Boucle et conquis son sixième maillot vert. Qui pourra venir concurrencer ces deux-là? Matteo Trentin (Mitchelton-Scott), tout juste auréolé de son succès aux championnats d’Europe et vainqueur de quatre étapes en Espagne l’année dernière? Le Français Nacer Bouhanni aura également une carte à jouer et tentera d’accrocher un premier succès cette saison sur une épreuve World Tour. Enfin Giacomo Nizzolo (Trek-Segafredo), Danny Van Poppel (Lotto NL-Jumbo), Marc Sarreau (Groupama-FDJ) ou encore Ryan Gibbons (Dimension Data) figurent parmi les autres outsiders du sprint.

Une 3ème semaine pour se sublimer ou pour craquer?

Les 176 courageux qui viennent braver la chaleur et les sommets de la péninsule ibérique durant ce troisième Grand Tour rêvent tous de rallier l’arrivée. A l’aube de la troisième semaine, les coureurs les mieux placés au classement général devront se préserver de la moindre défaillance. Sur le Giro Simon Yates était encore en rose deux jours avant l’arrivée avant le festival Froome. L’an dernier, Zakarin avait chipé la troisième place à Kelderman la veille de l’arrivée à Madrid. Qui craquera, qui se sublimera?

 M.L.