Roglic en plein effortRoglic en plein effort | © Sirotti

Le contre-la-montre à Pau. Au lendemain de la première journée de repos, tout le monde savait que les cartes allaient être redistribuées sur ce contre-la-montre long de 36,2 km. Le colombien Nairo Quintana (Movistar) est en rouge avec seulement 6 secondes d’avance sur le spécialiste Primoz Roglic (Team Jumbo-Visma). Comme prévu, c’est bien le slovène qui fait coup double reléguant le colombien à plus de 3 minutes. Le 3e du dernier Giro n’a effectivement pas flanché et endosse La Roja avec presque 2 minutes d’avance sur ses premiers poursuivants. Il prend ainsi une sérieuse option pour la victoire finale.

Philippe Gilbert, pour sa 10e victoire sur un grand TourPhilippe Gilbert, pour sa 10e victoire sur un grand Tour | © Sirotti

La 10e victoire en grand Tour pour Gilbert. Cela fait bien partie des temps forts de la 2e semaine. En s’imposant sur la 12e étape, le belge Philippe Gilbert (Deceuninck-Quick Step) signe son dixième succès en grand Tour. Certainement le plus fort de l’échappée matinale, qui a réussie à prendre assez de temps sur le peloton pour se jouer la victoire, il a accéléré dans la dernière ascension, l’alto d’Arraiz (2,2 km à 12,2%), et personne n’a été capable de prendre sa roue. Une victoire qui rappelle ses envolées sur les grandes classiques. Vainqueur, entre autres, de l’Amstel Gold Race, de la Flèche Wallonne, de Liège-Bastogne-Liège, du Tour de Lombardie, il a aussi remporté le Tour des Flandres, Paris-Roubaix et les championnats du monde en 2012. On ne pouvait que saluer ce grand champion qui aura marqué les années 2010 de son empreinte.

Le tandem slovène est très efficaceLe tandem slovène est très efficace | © Sirotti

L’arrivée au sommet de Los Machucos. Juge de paix d’une étape extrêmement difficile avec pas moins de 7 difficultés répertoriées, l’alto de Los Machucos (6,8 km à 9,2%) était prévu par les organisateurs pour faire des dégâts. En effet, on a longtemps cru que le français Pierre Latour (Ag2r La Mondiale) allait résister au retour des favoris, mais c’était sans compter sur le jeune Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), 21 ans, plaçant une accélération qui a littéralement fait exploser le groupe des leaders pour ne garder que le maillot rouge dans sa roue, son compatriote Primoz Roglic (Team Jumbo-Visma). Les deux hommes collaborent alors pour creuser un maximum sur leurs rivaux, et ainsi revenir sur le français pour se disputer la victoire d’étape. Cette dernière revient à Pogacar déjà vainqueur 5 jours plus tôt, qui en profite pour monter sur le podium du général provisoire, alors que Roglic reprend encore 25 secondes sur Alejandro Valverde (Movistar), son adversaire le plus sérieux.

Le duo Roglic-Valverde creuse l'écartLe duo Roglic-Valverde creuse l’écart | © ASO

La 15e étape arrivant au Puerto del Acebo. Avec 4 cols à franchir, dont le dernier, le Puerto del Acebo (7,9km à 9,7%) et ses pentes terribles, cette étape était taillée pour les grimpeurs, et c’est bien un de ceux-là qui s’est imposé. Avec son style caractéristique, le jeune Sepp Kuss (Team Jumbo-Visma), coéquipier du leader, a bénéficié d’un bon de sortie pour se trouver dans une échappée de costauds. Il a tout de même réussi à se défaire de tous ses adversaires dans la dernière ascension pour signer une victoire prestigieuse, ce qui confirme tous les espoirs placés en lui. Une bonne journée pour son équipe car, après une violente attaque du champion du monde Alejandro Valverde (Movistar), seul Primoz Roglic a été en mesure de s’accrocher, et, comme avec Pogacar deux jours plus tôt, ils ont collaborés pour reprendre du temps, 40 secondes précisément, à tous les autres.

Les favoris en terminentLes favoris en terminent | © ASO

La montée de l’Alto de la Cubilla. Le lendemain, c’est bien dans la dernière ascension, l’Alto de la Cubilla (17,8 km à 6,2%) que tout s’est joué, malgré le fait qu’elle soit précédée par deux cols difficiles. Il ne fallait donc surtout pas connaître de défaillance pour un des leaders, qui serait susceptible de perdre gros à une semaine de l’arrivée. C’est malheureusement ce dont a été victime Nairo Quintana (Movistar), relégué à plus de 2 minutes de Primoz Roglic (Team Jumbo-Visma) sur la ligne, et perdant tout espoir de victoire finale, et même de podium, car il est désormais à 7’43’’ au classement général. Un classement général toujours dominé par le slovène qui a, encore une fois, réussi à reprendre du temps sur son dauphin, Alejandro Valverde (Movistar), avec l’aide de Miguel Angel Lopez (Astana), notamment. Le champion du monde perd 20 secondes à l’arrivée le plaçant à 2’48’’ du maillot rouge, plus que jamais accroché sur les épaules de Roglic, ce qui nous donne l’impression que personne ne sera capable de l’empêcher de remporter son premier grand Tour. Cependant, la victoire d’étape ne s’est pas jouée entre les favoris. En anticipant les débats dans le premier col de la journée, Jakob Fuglsang (Astana) était le plus fort des échappés et a pu lever les bras pour la première fois sur un grand Tour, lui qui a pourtant un gros palmarès, et qui a été auteur d’un énorme début de saison, stoppé par une chute sur le Tour. Une belle revanche !

 

Par Nathan Malo