Cadel Evans. Finalement 3ème au sommet du Col du Galibier, Cadel Evans (BMC Racing Team) ne manquait pas de saluer la performance de l’équipe Leopard-Trek et d’Andy Schleck. « Une des journées les plus difficiles de ce Tour jusqu’à présent, avoue-t-il. Andy Schleck a réalisé un effort impressionnant tout comme l’ensemble de son équipe. La manière avec laquelle ils ont pris autant de temps dans la vallée de Briançon jusqu’au Lautaret est assez hallucinante. Quatre garçons qui roulent avec un fort vent contraire, quatre garçons qui ont déjà fait des efforts dans l’échappée au préalable ne rivalisent habituellement pas avec dix hommes lancé à leur poursuite et qui ont tous des jambes encore fraiches. La cohésion peut-être ? Cela expliquerait quelque peu le résultat de certaines équipes dans le contre-la-montre par équipes. Tous mes compliments vont à Andy et son équipe. »

Jean-Christophe Péraud. Le Français découvre son premier Tour de France à l’âge de 34 ans, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela lui réussit plutôt bien. Désormais dixième au classement général, Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale) était pourtant une nouvelle fois inquiet, hier, au départ de l’étape. « Je n’étais pas très bien aujourd’hui mais l’équipe m’a beaucoup aidé, explique-t-il. Mes coéquipiers m’ont bien accompagné et j’ai terminé l’étape au courage. Hubert (Dupont) m’a fait le tempo dans la dernière ascension.  Nous étions dans un petit groupe derrière le maillot jaune et j’ai limité la casse. Je prends finalement la 10ème place au général. C’est une demi-satisfaction parce que je perds beaucoup de temps sur Taaramae et Pierre Rolland revient. Je suis un peu inquiet pour la suite mais je vais me battre pour conserver cette place. »

Locomotion. Le Maillot Jaune Thomas Voeckler (Team Europcar) ne s’est pas attardé au sommet du Galibier, hier soir. Son vingtième maillot de leader enfilé, les journalistes rencontrés, le contrôle antidopage accompli, il a bénéficié d’un moyen de transport peu orthodoxe pour regagner le véhicule de son directeur sportif garé bien en contrebas. Bernard Papon, photographe à L’Equipe, lui a cédé sa place sur la moto pilotée par Marc Meilleur afin qu’il redescende au plus vite dans la vallée, aucun rapatriement par hélicoptère n’ayant cette fois pu être mis en place. Emmailloté comme il le fallait pour braver le froid, Thomas Voeckler, « un passager très souple » selon le pilote, a descendu le Galibier à moto sur une quinzaine de kilomètres. Il était en route pour son hôtel bien avant qu’Andy Schleck en finisse avec les obligations du vainqueur de l’étape.

Jérôme Coppel. 20ème de l’étape à 5’07 » d’Andy Schleck, Jérôme Coppel (Saur-Sojasun) est désormais 17ème au classement général et reconnait avoir un peu de mal à répondre aux accélérations subites des différents favoris. « Ma principale faiblesse, ce sont en fait les pieds de cols. Dès qu’il y a des gros à-coups j’ai du mal à répondre, assume-t-il. J’ai besoin de prendre mon propre rythme et ensuite je limite la casse avec les meilleurs. Sur le col d’Agnel, j’ai plutôt bien géré. Ensuite l’Izoard s’est monté très vite, dès le pied, je me suis retrouvé dans un second groupe avec les Sky mais je savais qu’on allait rentrer. Après, avec le vent de face dans le Lautaret, j’ai pu me refaire. Demain ce sera encore une journée très dure. C’est vrai que j’ai des bons souvenirs sur l’Alpe d’Huez, mais là les conditions sont différentes. On verra comment ça va se passer. »

Dans la roue du dossard 101 :

Nicolas Roche (Ag2r La Mondiale) a fait preuve d’un sacré tempérament, hier, en s’échappant sur les premières rampes du très exigeant Col d’Agnel. Après avoir perdu toutes chances de figurer dans les dix premiers du classement général à Paris, l’Irlandais a fait preuve d’un sacré panache. Aussi, il faisait parti de l’échappée matinale, de quoi soulager l’ensemble de son équipe. « Nicolas s’est retrouvé devant et ça nous a fait du bien mentalement parce que ça faisait plusieurs jours que c’était compliqué pour l’équipe au niveau des échappées, a ainsi expliqué Hubert Dupont. » Repris par Andy Schleck dans la descente du Col d’Izoard, le dossard 101 s’est accroché pendant une bonne partie de l’ascension du Lautaret avant de céder à un peu moins de dix kilomètres de l’arrivée. Fort d’un moral à toute épreuve, Nicolas Roche pourrait bien aller de nouveau de l’avant, aujourd’hui, et ce, dès le Col du Télégraphe.

L’étape du jour :

19ème étape : Modane-L’Alpe d’Huez (109,5 km). Si hier, Andy Schleck a réalisé un authentique exploit sur la route du Col du Galibier, il lui faudra redoubler d’efforts, aujourd’hui, s’il souhaite aller chercher le maillot jaune tant convoité. De coutume, le Tour de France se joue à l’Alpe d’Huez, alors, la légende de l’ascension aux 21 virages va-t-elle se vérifier ? Rien n’est moins sûr et la distance proposée ajoute une incertitude supplémentaire. Difficile de prévoir la réaction des coureurs face à un tel parcours. Ce qui est certain c’est que les choses sérieuses pourraient commencer très tôt et ce dès le Col du Télégraphe avant la deuxième ascension en deux jours du Col du Galibier. Il ne serait pas étonnant de voir un Alberto Contador revanchard attaquer très tôt en compagnie de Samuel Sanchez, par exemple. Reste que la mission s’annonce très compliquée pour le Maillot Jaune Thomas Voeckler mais qui sait, après tout, le Français n’est plus à un exploit près.