Pierre Rolland. Il avait endossé le maillot blanc à Paris en 2011, mais n’avait jamais porté celui à pois. C’est désormais chose faite pour Pierre Rolland (Team Europcar). « Aller chercher le maillot à pois faisait partie du plan de l’équipe, nous a-t-il confié. On savait qu’il y avait pas mal de points à prendre dans cette étape. Nous avions mis David Veilleux dans l’échappée pour ça. Puis dans la dernière difficulté, on nous a dit dans l’oreillette qu’il y avait le maillot à pois en jeu pour celui qui passerait en tête. J’ai alors mené un sprint d’un kilomètre et demi, ça en valait la peine. Je vais porter le maillot à pois pour la première fois sur le Tour et j’en suis très content. Il représente beaucoup pour moi, même si ce n’est que temporaire. C’est un maillot mythique, le plus regardé après le maillot jaune et le maillot bleu-blanc-rouge. »

Alain Gallopin. La victoire de Jan Bakelants (RadioShack-Leopard) à Ajaccio hier en a épaté plus d’un. Mais on ne gagne pas le Tour de l’Avenir par hasard, et on savait le Belge doué. Ses récentes prestations au Tour de Luxembourg et au Championnat de Belgique où il a terminé 3ème prouvaient aussi que le coureur était en forme. Le Flamand aborde aussi le Tour dans un état d’esprit revanchard après un début de saison perturbé par les pépins physiques. « C’est un coureur très fort, on le sait et ça ne date pas d’aujourd’hui. Mais il est assez difficile à canaliser, nous explique son directeur sportif Alain Gallopin. Il a eu des problèmes en début de saison avec son genou. Dirk Demol le coache dans l’équipe mais nous travaillons tout le temps ensemble. Après ses problèmes, il a voulu revenir au Tour de Romandie. Je lui ai dit de rouler tranquille mais il a fait n’importe quoi et a fourni trop d’efforts. Du coup, il n’a pas pris le départ du chrono parce qu’il avait mal au genou. Pareil sur le stage qui a suivi. Il voulait revenir trop vite, il pensait à sa sélection pour le Tour, et il a continué à faire n’importe quoi. Je ne l’ai mis ni au Tour de Belgique, ni au Dauphiné. Il a été très fâché contre moi, mais je l’ai appelé, je lui ai dit que ses conneries, c’était fini. Il avait besoin qu’on lui parle comme ça, il a compris parce qu’il aime bien qu’on s’occupe de lui. Au final c’est un coureur attachant. »

Thomas De Gendt. Le Tour de France ne pouvait pas se gagner en Corse, mais il pouvait s’y perdre. C’est ce qu’il s’est produit pour Thomas De Gendt (Vacansoleil-DCM). Le Belge espérait pouvoir réitérer sa performance du Giro 2012 qu’il avait terminé à la 3ème place. Hier, le Flamand est arrivé dans le gruppetto, bien loin de Jan Bakelants. Le leader de la formation Vacansoleil-DCM souffre de maux de ventre comme il l’a expliqué à la chaine flamande Sporza. « C’est difficile quand il faut boire beaucoup et que vous avez mal au ventre. Dans le 2ème col, ils sont allés trop vite. J’ai complètement sauté. Maintenant que je suis loin au général, le stress est parti. C’est important. Je vais maintenant avoir plus de liberté pour prendre une échappée. »

Marcel Kittel. L’aventure en jaune aura donc tourné court pour Marcel Kittel (Argos-Shimano). La 2ème étape était trop difficile pour l’Allemand qui a été distancé dès que la route s’est élevée. Au final, il concède plus de 17 minutes et cède donc sa tunique à Jan Bakelants. « Ce n’était pas facile, concède Kittel. J’ai trouvé un bon groupe et j’ai rallié l’arrivée sans trop de problèmes. C’est dommage de lâcher le maillot jaune, mais nous nous y attendions. C’était difficile, mais je suis un sprinteur et je sais que ce sont les étapes où je dois souffrir un peu avant d’avoir des étapes de plat où je pourrais à nouveau faire parler ma pointe de vitesse. »

Christopher Froome. On ne s’attendait pas à ce que Christopher Froome (Team Sky) se dévoile si tôt dans la course. Le Britannique a surpris son monde hier en attaquant dans les derniers mètres de la côte du Salario. « Je savais que la descente après la dernière montée était difficile et dangereuse, s’est-il défendu. J’étais à l’avant avec Richie Porte et j’ai pensé que c’était le bon moment pour prendre un peu d’avance, faire la descente à mon rythme et éviter les problèmes. C’était l’objectif principal, éviter les ennuis, rester à l’avant et ne pas perdre de temps sur les autres. Edvald Boasson-Hagen était là dans le final, il pouvait faire le sprint. C’est une bonne étape pour nous, on a gardé nos positions au classement et Eddie a pu avoir sa chance. »

Peter Sagan. Cette étape ajaccienne semblait taillée pour Peter Sagan (Cannondale), car trop dure pour que les purs sprinteurs espèrent quoi que ce soit. Les 50 derniers kilomètres plats, voire en descente devaient permettre à l’équipe du Slovaque de contrôler la course, et ce n’est pas la côte du Salario qui allait changer les plans de la formation italienne pour le Maillot Vert du dernier Tour de France. Finalement, le jeune champion doit se contenter d’une 2ème place derrière Bakelants. « Le final était propice aux attaques et notre but était de ne laisser aucun écart, explique Sagan. Mes coéquipiers ont tout fait pour gérer la situation mais nous avons payé les efforts consentis pour distancer les sprinteurs. J’ai aussi pensé à attaquer, mais je suis regardé par tout le monde et c’est difficile. »

Sondage. Hier, l’affaire du bus d’Orica-GreenEdge a provoqué des remous dans les équipes. L’organisation a d’abord décidé de déplacer l’arrivée sous les 3 kilomètres avant de revenir sur sa décision une fois que le car s’est dégagé. Une décision qui n’a pas manqué de faire débat. Pour vous, la décision était la bonne. Vous êtes 57 % à estimer que l’arrivée devait être maintenue à l’endroit prévu. Seuls 18 % d’entre vous pensent que la ligne devait se trouver sous la banderole des 3 kilomètres, et que les commissaires ne devaient pas revenir sur leur décision. Au vu du spectacle offert hier, le Tour devrait-il proposer de la moyenne montagne en première semaine plus souvent ? C’est notre question du jour. Rendez-vous en page d’accueil pour y répondre ! Vous retrouverez les résultats ici même demain matin.

David Veilleux. Après Jérôme Cousin hier, David Veilleux a montré le maillot du Team Europcar à l’avant de la course hier. Mais la réussite n’était pas dans le camp vendéen. « J’étais dans l’échappée, cela n’a pas joué en notre faveur, mais c’est le peloton qui décide, déplore le Canadien. On n’y a pas vraiment cru, on n’a jamais pris plus que trois minutes d’avance. Si on avait cinq ou six minutes, ça aurait pu être bon, mais on voyait que le peloton voulait maintenir l’écart. On essaye d’être opportunistes, seul Pierre Rolland est venu pour le général. On doit le protéger sans pour autant être obligés de rester dans le peloton. On va essayer, si ça fonctionne tant mieux, sinon, on aura au moins eu le mérite de le faire. Pour la 3ème étape, ça va rouler très vite. Il faudra être bien placé, on va voir comment ça se déroule, mais ça va se faire à l’avant de la course. »

Blel Kadri. Hier, David Veilleux a retrouvé dans l’échappée Blel Kadri. Le Bordelais espérait faire la chasse au pois. S’il portera du rouge en direction de Calvi, ce sera sur son dossard, puisque le jury lui a attribué le prix de la combativité hier. « Nous étions tous très motivés au départ avec pour objectif de placer un coureur à l’avant. Toute l’équipe s’est vraiment bien battue et c’est finalement moi qui me suis retrouvé dans l’échappée. Quand tu pars dans une échappée tu espères toujours que ça va aller au bout. Aujourd’hui, les sprinters ont très bien cadenassé la course et ne nous ont jamais laissé prendre assez d’avance pour vraiment espérer la victoire. Lorsque j’ai vu que l’écart était minime, je me suis dit que j’allais essayer d’accrocher le maillot de meilleur grimpeur. Je suis forcément un peu déçu de le perdre d’un rien alors que je suis à égalité de points avec Pierre Rolland mais j’ai le prix de la combativité et c’est déjà une première récompense. »

L’étape du jour… 3ème étape : Ajaccio-Calvi (145,5 km)