Jurgen Van Den Broeck. Le favori le plus récompensé, hier, reste Jurgen Van Den Broeck (Lotto-Belisol). Passé trois fois à l’attaque dans le Grand Colombier, il est reparti dans la descente du col de Richemond pour chiper 32 secondes aux leaders et remonter au 8ème rang du classement général. Il est le premier favori de ce Tour à reprendre du temps à Bradley Wiggins. « Je suis passé trois fois à l’attaque mais Sky a maintenu un rythme élevé, ne permettant pas d’essayer quelque chose d’autre. Mais en même temps il n’existe pas des masses de possibilités de tenter des choses sur ce Tour. Juste avant le sommet de Richemond, j’ai pris de l’avance pour m’engager devant dans la descente. Avec Pierre Rolland, j’ai essayé de combler l’écart sur le groupe de tête autant que possible. J’ai fait tout ce que j’ai pu et c’est déjà un bon début. »

Thibaut Pinot. Passé à l’attaque hier vers le haut du Grand Colombier, Thibaut Pinot (FDJ-BigMat) a accompagné les leaders jusqu’au bout, réglant au sprint le groupe Maillot Jaune pour la 11ème place, 3’16 » après l’arrivée victorieuse de Thomas Voeckler. « On avait prévu d’avoir des mecs devant, on en a mis trois, donc c’est super, a commenté le vainqueur de l’étape de Porrentruy. Moi je me suis fait plaisir, les jambes ont bien répondu, c’est le principal. Je ne connaissais pas trop la descente du Grand Colombier de ce côté, donc j’ai anticipé. Vincenzo Nibali m’a repris plus loin, sur les replats. Le bilan est très positif pour moi. J’avais encore du jus pour faire le sprint pour l’arrivée donc c’est très bien. » Ce matin, Thibaut Pinot occupe la 18ème place du classement général à 8’53 » et la 3ème place du classement des jeunes à 3’22 ».

Cadel Evans. Le vainqueur sortant du Tour de France Cadel Evans (BMC Racing Team) a timidement essayé d’impressionner les Sky au début de la descente du Grand Colombier hier, mais il s’est vite résigné, n’accompagnant même pas Vincenzo Nibali quand celui-ci a fait la descente à bloc. « Quand Nibali est parti, j’ai été un peu hésitant, a avoué Evans. J’ai cru à un moment que je venais de manquer une belle occasion. Mais Sky a vraiment l’équipe pour ce type de parcours et ce genre de situation. Avec le vent et la dernière ascension située loin de l’arrivée, ce n’était pas évident aujourd’hui. Il restait trop peu d’occasions de tenter quelque chose. Il va falloir se créer des opportunités soi-même. Vers La Toussuire je pense que les coureurs qui attaqueront seront mieux récompensés. Mais nous devrons voir comment les autres équipes réagissent. »

Matthew Goss. Ça avait beau être la montagne hier, les candidats au maillot vert ont dû rester sur leurs gardes. Matthew Goss (Orica-GreenEdge) n’a en tout cas pas lâché Peter Sagan d’une semelle. « J’étais bien aujourd’hui, a-t-il déclaré à Bellegarde. Je ne savais pas au début que Peter Sagan était dans une échappée et mon équipe a fait le travail pour que je le rejoigne. S’il avait pris les 20 points du sprint c’était fini pour le maillot vert. Finalement, je lui ai repris 5 points et c’est donc mission accomplie. Tout de suite après, je me suis relevé. Pas lui. Je ne sais pas si c’est bien ou pas, on le saura à la fin, mais la différence est que si Nibali est dans le coup pour le podium, Sagan va peut-être devoir travailler pour lui comme il l’a fait aujourd’hui. Moi, j’ai une équipe entière à mon service pour gagner le maillot vert. »

3 questions à… Jean-René Bernaudeau, manager du Team Europcar

Jean-René, on a assisté à la résurrection de Thomas Voeckler, lui qui était tracassé par son genou au départ du Tour de France…
C’était un risque de le faire partir sur le Tour après dix jours de repos. Son genou a tenu et bien tenu. Nous avons eu la confirmation récemment que ce n’était plus tendineux. Il fallait qu’il s’attache à pédaler dans l’axe et il a bien travaillé tous les jours avec l’ostéo. Et puis c’est Thomas Voeckler, un fabuleux coureur. Il a eu affaire à une grosse coalition adverse mais Andy Flickinger a fait un boulot formidable et lui a dit de ne pas avoir de regrets. Thomas est unique. Il fait du bien aux gens.

Quel est votre sentiment quand on repense aux accusations dont vous avez fait l’objet au départ du Tour à Liège ?
J’ai beaucoup de fierté que mes gars aient relevé la tête. Je pense à Thomas Voeckler, à Pierre Rolland, et tous ceux qui ont un rôle très précis dans l’équipe vis-à-vis de nos deux leaders. Aujourd’hui ça fait du bien de savoir qu’ils sont forts dans la tête. Quand on est accusé totalement injustement d’une manière insidieuse, c’est fort de relever la tête comme l’ont fait mes coureurs.

Quels mots avez-vous pour définir Thomas Voeckler ?
Je n’ai pas de mots, c’est difficile de dire des choses sur ses performances. Regardez son final, il est énorme. Il est brillantissime, c’est un ordinateur ambulant qui analyse tout : les forces, les faiblesses, les coalitions, le pourquoi, le comment… Ce n’est pas quelque chose qui se fait avec l’oreillette. Thomas a une lecteur du terrain au millimètre, il incarne la science de la course.

Propos recueillis à Bellegarde-sur-Valserine le 11 juillet 2012.