Matthew Goss. Pour avoir coupé la trajectoire de Peter Sagan dans le sprint pour la 6ème place hier, l’Australien Matthew Goss (Orica-GreenEdge) a été pénalisé. Il a été déclassé d’un rang, les deux sprinteurs ayant fait le trou sur le peloton à ce moment-là, mais a écopé d’une pénalité en points qui le repousse désormais au classement par points. Quand 27 points séparaient Matthew Goss du Maillot Vert Peter Sagan au matin, ce sont désormais 56 points que l’Australien devra combler sur le Slovaque. « Matthew n’a pas été correct, a regretté Sagan. Il a changé de ligne. Bien sûr s’il m’avait battu à la loyale je n’aurais rien eu à dire, mais là c’était trop. S’il perd des points, c’est sa faute et pas la mienne. » De son côté Matthew Goss a accepté la sanction en contestant sa dureté et en regrettant que les juges n’aient pas été plus cléments.

Cyril Gautier. Après Thomas Voeckler vers Bellegarde-sur-Valserine et Pierre Rolland vers La Toussuire, c’était hier Cyril Gautier l’Europcar de service dans la bonne échappée. Mais le Breton n’a pas su faire aussi bien que ses deux aînés. Dans le final, il a péché et terminé au 4ème rang à Annonay-Davézieux. « J’avais dans la tête d’être dans l’échappée du jour, ce qui a été chose faite. Je me suis accroché dans le dernier col, celui du Granier, pour basculer ensuite avec les meilleurs du groupe. Quand j’ai vu qu’on n’était plus que cinq, je me suis dit que ça allait être bon, qu’on allait recevoir la bénédiction du peloton. Sur la fin, j’ai tapé dedans. J’ai essayé de jouer avec mes compagnons d’échappée mais ils sont partis à deux avec David Millar. J’étais derrière avec les deux autres, on n’a pu revenir. »

David Millar. Découvert au Grand Départ du Tour 2000 au Futuroscope, quand il avait gagné le contre-la-montre et pris possession du maillot jaune, David Millar (Garmin-Sharp) a remporté hier à Annonay-Davézieux sa quatrième étape du Tour. « On a tous attendu le final pour se démarquer car nous avons vécu une sacrée journée et étions fatigués, a commenté l’Ecossais. Moi j’avais décidé de me concentrer sur un sprint, c’est pourquoi j’ai choisi de suivre toutes les attaques pour essayer de m’imposer de la sorte. Quand Péraud a démarré, j’étais limite. Je me suis accroché mais ça a fait lâcher les autres. Nous avons continué à bonne allure. J’ai pris le risque de le laisser lancer le sprint et j’ai gagné. Nous n’étions pas venus sur le Tour dans l’optique de jouer des étapes mais on a perdu nos leaders et on a dû revoir nos ambitions. »

Jean-Christophe Péraud. Dans la bonne échappée hier après une première moitié de Tour difficile, Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale) est passé tout près de la victoire d’étape. Mais au sprint, une spécialité qui n’est pas la sienne, le Toulousain s’est incliné. « Millar était plus fort que moi, a simplement constaté le Français, 35ème du classement général à 42’42 ». J’étais venu ici pour jouer le classement général, mais les chutes m’ont poussé à jouer les étapes. J’étais un peu hors de forme ces dernier temps, je me refais la cerise, on verra dans les Pyrénées. La première semaine au Tour m’a fait mal. Je ne me suis pas senti au niveau escompté. Les Jeux vont arriver vite après le Tour, il va me falloir retrouver de la fraîcheur pour envisager faire de belles choses à Londres. On va voir si ça va crescendo. »

David Moncoutié. Le dernier Français à s’être imposé un 14 juillet sur le Tour, c’était il y a sept ans, ne sera plus en course aujourd’hui. David Moncoutié (Cofidis) a quitté le Tour hier sur une chute survenue dans la descente du Grand Cucheron. Le Lotois s’est éraflé les jambes et a dû se faire poser des points de suture mais il ne souffre d’aucune fracture. En larmes au moment de son abandon, il est revenu sur l’accident. « Je suis parti de l’avant dans un virage, je n’ai pas pu rattraper la trajectoire et je suis tombé dans des graviers. Ça fait toujours mal au cœur de quitter la plus belle course au monde. Je n’ai rien de cassé mais j’étais tout brûlé de partout. Il restait 200 bornes à faire et je ne me sentais pas en mesure de les faire. C’était mon dernier Tour de France, or je n’ai jamais abandonné de Grand Tour dans ma carrière. C’est triste de finir ainsi. »

Jérôme Coppel. A l’attaque sur les pentes du col du Granier hier, Jérôme Coppel (Saur-Sojasun) a été privé de sortie par le Maillot Jaune Bradley Wiggins en personne. 14ème du général, le Français n’a pas bénéficié de bon de sortie. Aussi, pour éviter à ses coéquipiers d’avoir à travailler derrière, c’est Wiggins lui-même qui est revenu dans la roue de Coppel. « J’aurais bien aimé prendre l’échappée du jour mais je ne suis pas parvenu à être immédiatement dans la bonne. J’ai essayé de rentrer ensuite. J’ai attaqué dans le Granier. Quand je me suis retourné en haut et que j’ai vu le Maillot Jaune, j’ai compris que ça ne servait à rien d’insister. Les jambes tournaient bien. Il fallait tenter. Je vais essayer de bien récupérer. Demain, il y a une journée compliquée à négocier. Et puis on verra ce que l’on peut faire ensuite dimanche… »