Romain Bardet (Ag2r La Mondiale), brillant vainqueur de la 12ème étape à Peyragudes, se rapproche tout doucement du maillot jaune. « Je suis très heureux. J’avais à cœur de relever les bras sur le Tour cette année. C’est chose faite. Je vais désormais pouvoir me lancer pleinement dans la lutte pour le général. Je m’attendais à ce que Froome attaque au pied de la dernière ascension. Je savais que cela se jouerait là. Ensuite, lorsque j’ai vu Dan Martin s’écarter, j’ai tout donné. C’est une étape que je connaissais bien. Je l’avais reconnue dans son intégralité au mois de mai en famille. La victoire d’aujourd’hui est une victoire collective. Nous sommes une grande équipe, prêts à livrer le combat pour le maillot jaune. Au général, quatre coureurs se tiennent de très près. J’espère finir fort, même si je n’ai pas de plan pour la suite. Prendre les étapes au jour le jour… et pourquoi pas tirer mon épingle du jeu à nouveau en montagne. »

Fabio Aru (Astana) est le nouveau maillot jaune du Tour de France. L’Italien, 3ème hier, profite de ce moment, tout nouveau pour lui sur les routes françaises. « Une fois passée la ligne d’arrivée, je me suis retourné et j’ai vu que Chris Froome était en retard. J’ai calculé rapidement, je me suis rendu compte que j’allais prendre le Maillot Jaune et j’ai ressenti une grande émotion. Je ne veux même pas penser à demain, parce que depuis que j’ai vu le parcours, je sais que c’est une étape très dangereuse. Nous savons que les étapes courtes peuvent faire beaucoup de dégâts. Malgré les blessures, mes coéquipiers seront à mes côtés. Je prendrai le départ avec la même sérénité demain que les jours précédents… mais Paris est un peu plus proche. »

Chris Froome (Team Sky) est le grand perdant de la première étape pyrénéenne. Arrivé 22 secondes après Romain Bardet, le Britannique a dû céder sa précieuse tunique. « C’était une arrivée très, très dure. Je n’avais pas de jambes dans le final, mais il reste beaucoup de course. Il faut juste dire félicitations à Romain Bardet, qui a gagné l’étape, c’est une très belle victoire, mais aussi pour Fabio Aru d’avoir pris le maillot jaune. J’ai eu un moment difficile, là sur la fin. Je n’ai pas d’excuses. Je n’avais pas juste pas les jambes. Maintenant, c’est très serré et ça va être une belle bagarre jusqu’à Paris. »

Dan Martin (Quick-Step Floors), 6ème hier, n’étais pas dans une bonne journée. « Je me sentais très mal dans les 50 premiers kilomètres de l’étape et j’ai pensé que j’allais perdre une demi-heure, comme j’étais dans un très mauvais jour et que je n’avais rien dans les jambes. Mais heureusement, j’ai pu faire cette étape très difficile sans perdre trop de temps. J’ai souffert toute la journée à cause des conséquences de ma chute sur la route de Chambéry. Je suis donc content de mon résultat. L’étape a été très dure et tout le monde était épuisé dans le final. Je ne pouvais pas me mettre en danseuse correctement, c’est pourquoi j’ai roulé comme j’ai pu jusqu’à la ligne, qui ne semblait jamais arriver. En temps normal, cela aurait été une arrivée parfaite pour moi. J’espère récupérer correctement avant les Alpes la semaine prochaine. »

Simon Yates (Orica-Scott) porte toujours le maillot blanc de meilleur jeune, mais il a cédé hier quelques secondes à son principal adversaire, Louis Meintjes. « C’était très dur, encore une journée irrespirable ! Il y a encore beaucoup de chemin, et une étape certainement très nerveuse demain. Je suis certain que Sky et Chris Froome n’ont pas dit leur dernier mot. Je suis encore dans le coup, à batailler avec les meilleurs du monde dans les derniers kilomètres. Je peux être content de ma course. »

Stephen Cummings (Dimension Data), élu coureur le plus combatif en direction de Peyragudes, avait coché cette étape. Mais le champion de Grande-Bretagne n’a pas pu bénéficier d’un temps assez important pour croire en ses chances de victoire. « C’était une des étapes que je pouvais viser. C’est dommage que l’équipe Sky ne nous ait pas laissé davantage de temps. Finalement, à la fin je n’avais plus les jambes pour lutter… mais j’ai essayé. Il y encore quelques bonnes étapes qui se présentent. Il va falloir que je récupère, que je mange bien et que je tente à nouveau ma chance… on ne sait jamais. »

Stefan Küng (BMC Racing Team) était lui aussi à l’avant de la course hier. Mais le parcours était trop exigeant pour le rouleur Suisse. « L’objectif était d’avoir quelqu’un dans l’échappée mais je n’ai pas essayé à fond. J’étais à l’avant du peloton après 25 kilomètres, Thomas De Gendt (Lotto-Soudal) est parti et j’étais dans sa roue. Nous n’avons jamais eu un avantage important à cause des montées présentes dans le final. J’ai essayé de suivre comme j’ai pu mais je pèse 80 kg et non 60. »