Le 7 juillet 1999, Mario Cipollini remportait une étape rentrée immédiatement dans les annales de la Grande Boucle. Et pour cause, c’est l’étape la plus rapide jamais disputée dans l’histoire du Tour de France. Vent dans le dos pendant la majeure partie de la journée, le peloton atteindra ce jour-là, la moyenne ahurissante de 50,3 km/h. Cette étape reliait Blois à Laval et empruntait, une bonne partie des routes de cette douzième étape de la centième édition, Fougères-Tours. À l’évocation de la ville de Tours, les sprinteurs esquissent un sourire. Chaque année au mois d’octobre, ceux-ci ont traditionnellement rendez-vous sur la célèbre avenue de Grammont. Décrite comme le Championnat du Monde des sprinteurs, la classique Paris-Tours, se conclue généralement par un emballage massif. On voit mal comment cette étape pourrait se solder différemment tant tout semble réuni pour que les hommes les plus rapides du peloton s’expriment devant le parc des expositions au terme des 212 kilomètres.

Certes, Paris-Tours sourit parfois aux audacieux qui parviennent à exploiter un parcours légèrement escarpé dans sa partie finale avec l’emprunt des côtes de Beau Soleil et de l’Epan. Mais en juillet, il n’en sera rien. Plat comme la main, le parcours n’est vraiment pas à l’avantage des attaquants. À dire vrai, il faudra bien du courage pour s’échapper le 11 juillet prochain. Les longs bouts droits à la sortie de Fougères sur la Nationale 12 en direction d’Ernée donnent le ton. Ce seront les mêmes longues lignes droites qui seront parcourues tout au long de cette étape sur les routes de l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne, la Sarthe et l’Indre-et-Loire. Si jusqu’ici, la beauté des paysages et le bord de mer pouvaient sauver les étapes de la monotonie, ce ne sera pas la même musique ce jour-là. Même si les passages à proximité des châteaux de Villandry et de Langeais promettent de belles images.

Dès Fougères, les coureurs mettront le cap au sud-est en direction de Laval, puis de Tours en passant par Sablé-sur-Sarthe puis La Flèche. Il faudra attendre les quarante derniers kilomètres pour changer de direction. À Château-la-Vallière, le peloton bifurquera à l’ouest pour contourner Tours avant de rentrer à toute vitesse dans la ville dans la partie finale. Les routes resteront en revanche les mêmes. Toujours rectilignes, elles seront décourageantes pour les échappés, tandis que le peloton aura très vite les fuyards en ligne de mire. Les courageux de la journée devraient donc être avalés sur les longues lignes droites qui précèdent l’entrée dans Tours. En résumé, le petit plateau ne sera d’aucune utilité en ce 11 juillet.

Si la ligne ne sera pas tracée sur l’Avenue de Grammont, un sprinteur devrait selon toute vraisemblance être sacré dans les rues tourangelles. Mark Cavendish (Omega Pharma-Quick Step), André Greipel (Lotto-Belisol), Peter Sagan (Cannondale) et consorts seront une nouvelle fois à la fête. À moins qu’un coureur du profil de Jérémy Roy (FDJ), régional de l’étape, ne réalise l’exploit de contrecarrer les plans des sprinteurs sur cette étape de transition typique.