On voit beaucoup d’anciens cyclistes se mettre à la course à pied ou au trail, et ce, pour diverses raisons. Pour les uns, c’est un moyen de garder une activité physique qui demande moins d’heures d’entraînement que le vélo, pour d’autres, un moyen de revenir à la passion de la course à pied, chose qu’ils s’interdisaient quand ils étaient cyclistes, à force d’entendre que la course à pied est néfaste pour le vélo.

On voit également beaucoup de coureurs à pied se mettre au vélo sur le tard. Dans ce sens, le choix se fait bien souvent suite à une blessure, le vélo étant un moyen de garder un bon état de forme alors que le corps ne supporte plus les traumatismes subis par la course à pied. Nos os, nos muscles et nos tissus ont besoin de temps pour récupérer, or plus on s’oriente vers du haut niveau ou de la longue distance, et plus le volume d’entraînement sera important.

Ce n’est pas pour rien que l’élite de l’athlétisme se tourne vers un entraînement dit « croisé » (on utilise un sport porté tel que le vélo pour améliorer les qualités physiques et de récupération des coureurs à pied). Tel est le cas au camp d’entraînement éthiopien Yaya Village, crée par l’ex recordman du monde de marathon et double médaillé olympique, Haile Gebreselassie.

 

Impact du vélo sur la course à pied :

On ne peut noter que des avantages à faire du vélo quand on est coureur à pied.

– Améliorer la récupération musculaire et physique (permettre une meilleure réparation musculaire). L’athlète peut débuter son échauffement sur le vélo ou le HT, puis le finaliser par des gammes d’athlétisme et accélérations. S’en suivra une séance purement spécifique en course à pied, avant de remonter sur son vélo pour permettre une meilleure récupération active avec détente musculaire.

– Augmenter le volume d’entrainement et l’endurance. Faire du vélo à l’échauffement et en récupération permet d’augmenter le temps de travail en limitant l’aspect traumatique. C’est également un bon moyen de travailler en pré-fatigue quand on prépare de grandes distances. (2h de vélo en endurance enchainées avec une séance de course à pied vont permettre à l’athlète de surprendre son corps et faire face aux fins de courses).

– Diminuer les risques traumatiques. Le vélo étant un sport porté, on enlève tous les chocs traumatiques, et on permet une meilleure détente musculaire après l’effort.

– Se maintenir en forme durant une période de convalescence. Certaines blessures interdisent de courir, mais rien n’empêche de pédaler ou faire du vélo elliptique.

– Gagner en force et en puissance musculaire.  Attention cependant à ne pas trop faire du vélo en excès, il ne faut tout de même pas que l’athlète perde sa vitesse et gestuelle de course.

 

Impact de la course à pied sur le vélo :

– Durée des séances plus courtes, un sacré avantage l’hiver ou quand on a une activité professionnelle chargée.

– Permet d’entretenir son endurance. Des séances de 30’ à 60’ permettent une bonne sollicitation cardiaque.

– Garder un bon tonus musculaire, améliore le recrutement moteur des fibres musculaires (c’est la capacité qu’ont les fibres musculaires à se contracter de façon simultanée, d’où un gain d’efficacité).

– Garder des muscles longilignes et fins.

– Eviter la lassitude.

 

Si l’on note des avantages physiques en terme de développement des capacités à pratiquer le vélo pour les coureurs à pied, on note que dans le cheminement inverse l’intérêt se fait d’avantage d’un point de vue organisation et psychologique à travers un maintien des qualités d’endurance. Chez les cyclistes, la course à pied reste un bon complément, mais à l’approche d’un objectif, il sera bon de réduire l’activité pédestre afin de minimiser les risques de blessure et avoir une efficience optimale sur le vélo. Car, rien n’interdit à un cycliste de courir tout au long de l’année s’il aime ça et si son corps y est habitué, le tout est de ne pas en abuser. En revanche, chez un coureur professionnel ou athlète de très haut niveau, cela sera plus discutable.

Il existe aussi des compétiteurs qui coupent leur saison en deux, une partie axéé compétition course à pied, et l’autre axée compétition vélo. Durant la période consacrée à la course à pied, le vélo devient un allié précieux pour « se faire la caisse », prévenir les risques de blessures et améliorer sa récupération. Le fait de couper sa saison en 2 et s’orienter sur des compétitions vélo par la suite va permettre de laisser au corps la possibilité de récupérer des chocs traumatiques qui lui ont été infligés. Ainsi, la course à pied va devenir un complément en terme de sollicitation musculaire, et afin d’éviter de tomber dans la lassitude des heures de selle.

De plus, la période consacrée au vélo sera complémentaire de la future saison de course à pied, l’athlète augmentera sa cylindrée et continuera à progresser.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Lionel Lahoun par le biais de son site : www.lionel-lahoun.com