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« Je tourne à une bonne vitesse quand la route s’élève mais dès que la pente atteint plus de 6 %, je n’avance plus. Que dois-je faire ? »
Rassurez-vous, vous n’êtes nullement un cas isolé car tous les cyclistes qui ne sont pas considérés comme grimpeurs, et quel que soit le niveau de pratique d’ailleurs, doivent composer avec les mêmes « symptômes ». Très concrétement, il existe une frontière naturelle à un certain pourcentage de pente, qui est de l’ordre de 6 à 7 %. En dessous, le rouleur peut s’accrocher, au-dessus le grimpeur va faire la différence, et celle-ci sera exponentielle si la durée d’effort s’allonge.
Pourquoi ? A cause du rapport poids-puissance, essentiellement. Sur de faibles pentes, c’est la puissance absolue qui s’exprime : le rouleur peut passer avec du braquet, parfois faire mal au grimpeur. Sur des pentes aux pourcentages plus importants c’est la puissance relative (W/kg) qui devient la plus importante : le grimpeur, plus léger, au coup de pédale plus véloce, va faire une petite différence dans du 8 %, une plus grande différence dans du 12 %… et va distancer le rouleur immédiatement dans du 16-20 %.
Aussi, la problématique ici est « simplement » celle du rapport poids/puissance. Si vous sentez que vous pouvez embrayer sitôt la côte passée, alors nul doute : c’est le poids de corps qui est en cause, et vous êtes plutôt rouleur/sprinteur.
Bien entendu, un travail spécifique permettra de compenser quelque peu. La puissance étant le produit de la vélocité et de la force (en simplifiant), un gros travail pourra être mis en place durant l’hiver. En outre, pour passer des côtes courtes (un kilomètre maximum), un travail d’explosivité peut être utile, surtout s’il s’agit de rampes courtes mais raides au sein de côtes plus longues.
Enfin, bien évidemment, le développement de la PMA sera indispensable puisque dans rapport poids/puissance il y a puissance. Or une amélioration de votre PMA vous permettrait de progresser à coup sûr.
Enfin, concernant la cadence de pédalage, plus l’effort est intensif et plus la cadence de pédalage devient « instinctive » : face à une difficulté importante vous allez naturellement adopter la cadence de pédalage qui va vous convenir. Néanmoins si à chaque fois c’est l’essouflement qui vous limite plus que les douleurs musculaires vous y gagneriez peut-être à essayer de tourner les jambes 5 à 10 tpm (tours de pédales par minute) de moins.
Benoit Valque – www.rotorfrance.com