Il fait déjà le cyclisme français, et le fera sans nul doute encore davantage à l’avenir. Aux côtés de son coéquipier et compatriote breton David Gaudu, il incarne le futur flamboyant du cyclisme français. Il représente cette génération naissante qui commence à pointer son nez dans les classements des plus grandes courses mondiales, à venir légèrement embêter les cadors du peloton, à se forger une place de leader dans leur écurie World Tour. A 23 ans, Valentin Madouas s’est déjà fait un joli nom dans le petit monde du cyclisme, et il ne compte pas arrêter sa phénoménale ascension à ce statut de grand espoir !

 

Son parcours :

Chez les Madouas, le vélo est une affaire de famille. C’est en allant assister aux courses de son père, Laurent, professionnel de 1989 à 2001 chez Z, Castorama ou encore Festina, que le jeune Valentin a reçu le virus de la bicyclette. Et celui-ci est parfaitement entré en accord avec les gènes. Dès 2012, alors chez les cadets, il collectionne les succès en devenant notamment double champion de France sur piste. Chez les juniors, c’est au niveau européen qu’il s’érigera en devenant par deux fois vice-champion sur piste. Le chemin du garçon est alors tracé, rectiligne et sans déviation possible : le monde professionnel s’ouvre à lui.

L’éclosion a d’ailleurs lieu en 2016, lorsqu’il se retrouve sélectionné en équipe de France pour participer au Tour de l’Avenir, le rendez-vous des meilleurs espoirs mondiaux. Sans résultat éclatant, il acquiert néanmoins une riche expérience et y revient un an plus tard pour y signer un top 15 au classement général, et récolter la place honorifique de premier français. En parallèle, il fait ses premières apparitions dans le monde professionnel en pourtant les couleurs de la FDJ, avec qui il signera son premier contrat au mois d’octobre, quelques jours après une détonante huitième place sur le Tour du Doubs.

Comme un symbole pour l’avenir, sa carrière professionnelle démarre alors en fanfare. Engagé sur le Grand Prix la Marseillaise, il se permet de régler au sprint le vainqueur de Peyragudes sur le Tour de France 2017, en la personne de Romain Bardet. Dès lors, son palmarès d’honneur s’étoffe à une allure spectaculaire, digne de l’ancien pistard qu’il est. 2e au classement du meilleur jeune sur la relevée Etoile de Bessèges, maillot blanc du Tour du Haut-Var, il se révèle au grand public lors d’une phénoménale échappée sur les chemins de pierre des Strade Bianche, au terme desquels il décroche son premier top 20 en World Tour, pour sa première participation à une manche de la catégorie suprême de la compétition cycliste. La suite de sa saison est du même calibre, avec pas moins de cinq tops 10 aux classements des meilleurs coureurs de moins de 26 ans, en autant de participations à ces compétitions. Prodigieux en fin de saison, il parvient même à terminer 8e de la Bretagne Classic, 5e de Paris-Tours, tout en glanant au passage le Graal d’une première victoire professionnelle sur les routes de Paris-Bourges.Valentin Madouas avec le maillot de la Groupama FDJ pour à l'aune de sa seconde année professionnelle avec la formation dirigée par Marc MadiotValentin Madouas avec le maillot de la Groupama FDJ pour à l’aune de sa seconde année professionnelle avec la formation dirigée par Marc Madiot | © Groupama FDJ

La saison 2019 est celle de la confirmation pour les plus avertis, celle de la révélation pour les plus distants. Après deux secondes places sur les boucles Drôme-Ardèche, il se hisse aux portes du top 10 sur Paris-Nice après avoir été l’auteur d’une fantastique semaine sur la course du soleil. Le World-Tour devient alors son jardin, si bien qu’après un nouveau top 10 sur l’Amstel Gold Race, le jeune breton est avide de grande aventure, de trois semaines de compétition acharnée, du paroxysme de la course cycliste. Le Giro se présente à lui. Ses prestations sont alors déconcertantes. Seul grimpeur d’une équipe organisée autour d’Arnaud Démarre, il apparait au niveau des meilleurs dès les premières ascensions. Figurant près d’une semaine dans le top 10 du classement général provisoire, fleurtant longtemps avec le maillot de meilleur jeune, il achève finalement à Vérone son périple italien à la 13e place. Impressionnant.

 

Son statut aujourd’hui :Photo de profil de Valentin Madouas sur son compte twitterPhoto de profil de Valentin Madouas sur son compte twitter | © Compte Twitter de Valentin Madouas

Aujourd’hui, l’avenir de Valentin Madouas est florissant. Foisonnant d’options, il est encore ouvert à tout façonnement, loin d’être déterministe. Valentin Madouas a amplement démontré sur le Giro qu’il remplissait pleinement les critères d’un coureur de Grand Tour. Mais il a également flambé sur les courses de côtes françaises et internationales, faisant de lui un bon coureur d’ardennaises. Et il ne faudrait pas oublier si tôt ses performances répétées sur les pavés, puisqu’il a confirmé sa 4e place sur Paris-Roubaix Junior en 2014 en réalisant de superbes prestations lors des étapes décisives des deux derniers Bink Bank Tour. Bref, Valentin Madouas est véritablement un coureur complet, un de ces hommes capables de peser sur presque n’importe quelle course. De ce fait, tout dépend de la manière dont s’opérera sa mue, selon la découverte de son corps au fil des années, mais aussi en fonction de sa volonté, ainsi qu’au gré des objectifs de ses partenaires. De jeune leader à lieutenant de luxe, le breton s’adapte à merveille à tous les rôles, apportant systématiquement sa fougue et son talent. Dans cette mine à trésors qu’est la formation Groupama-FDJ, il figure aujourd’hui comme l’un des joyaux de notre cyclisme national, qui montre que le vélo français a encore de beaux jours devant lui.

Par Jean-Guillaume Langrognet