Alexis Vuillermoz. Déjà impressionnant à Huy où il a terminé 3ème, Alexis Vuillermoz (Ag2r La Mondiale) a confirmé sa mue de puncheur en s’imposant avec la manière à Mûr-de-Bretagne. « Je voulais juste faire une belle course et tenter quelque chose, s’est expliqué le Jurassien. Je pensais qu’il y aurait meilleur que moi. Je voulais surprendre tout le monde. Je ne voulais pas rendre les armes comme ça, et finalement ça a été au bout ! C’était la gagne ou rien du tout. J’avais prévu d’attaquer dans la partie difficile du Mur. Deux coureurs sont revenus sur moi et je ne voulais pas les emmener dans un fauteuil. Je savais que le final était plat. Si j’attendais trop, c’était fini. Quand Chris Froome est revenu, je me suis mis dans la roue pour récupérer. J’ai attaqué à nouveau. Je pensais qu’on me reprendrait, mais en fait non ! »

Tony Gallopin. L’équipe de Tony Gallopin (Lotto-Soudal) aura pas mal travaillé en début d’étape pour permettre au Français de briller sur les rampes de Mûr-de-Bretagne. La 5ème place décrochée par le Francilien laisse un goût amer. « C’était une arrivée difficile, plus difficile que je ne le pensais, reconnaît l’éphémère Maillot Jaune sur la dernière édition. Je n’avais pas le punch pour faire la différence. On s’est dirigé à une vitesse vertigineuse vers la dernière ascension et le peloton était fortement réduit. Je voulais m’accrocher et éventuellement tenter ma chance dans le dernier kilomètre. Il y a eu un très gros démarrage de la part d’Alexis Vuillermoz, je n’avais malheureusement pas cette force dans les jambes. J’avais marqué cette étape, mais il y a encore des étapes qui peuvent me convenir après la journée de repos. »

Chris Froome. Pendant qu’Alexis Vuillermoz triomphait, les favoris se sont cachés. Seul Chris Froome (Team Sky) a pris ses responsabilités en se postant en tête du peloton quand son dernier coéquipier s’est écarté. « Je ne voulais pas étendre mon avance. Juste conserver celle que j’ai déjà avant le chrono par équipes et la journée de repos avant d’entrer dans les Pyrénées où la course au maillot jaune commencera, a résumé le Britannique. Nous avions déjà le contre-la-montre par équipes en tête. Il s’agit d’une étape importante pour nous. Ce sera difficile, surtout avec les BMC Racing Team juste derrière nous. » Le Team Sky semble avoir soigneusement préparé son affaire. Tous les coéquipiers de Chris Froome se sont relevés dans le final, à l’exception de Geraint Thomas qui n’a concédé « que » 59 secondes.

Horaires. L’exercice tant redouté du contre-la-montre par équipes, c’est pour aujourd’hui ! Les 22 équipes s’élanceront sur les 28 kilomètres entre Vannes et Plumelec de cinq minutes en cinq minutes. Les six coureurs restants d’Orica-GreenEdge ouvriront le bal à 15h. Suivront Bretagne-Séché Environnement (15h05), Lampre-Merida (15h10), FDJ (15h15), Team Europcar (15h20), Bora-Argon 18 (15h25), Lotto-Soudal (15h30), IAM Cycling (15h35), MTN-Qhubeka (15h40), Team LottoNL-Jumbo (15h45), Trek Factory Racing (15h50), Astana (15h55), Cannondale-Garmin (16h00), Cofidis (16h05), Team Katusha (16h10), Movistar Team (16h15), Giant-Alpecin (16h20), Ag2r La Mondiale (16h25), Etixx-Quick Step (16h30), Tinkoff-Saxo (16h35), BMC Racing Team (16h40) et le Team Sky (16h45).

Thibaut Pinot. C’est maintenant presque anecdotique, Thibaut Pinot (FDJ) a concédé 15 secondes aux autres leaders dans la montée de Mûr-de-Bretagne. Le Franc-Comtois est désormais repoussé à 6’33 » de Chris Froome au classement général et semble avoir fait une croix sur ses ambitions au départ. « Ce n’est pas vraiment une déception, je savais ce qui m’attendait, confie celui qui a perdu gros dans cette première semaine. Je savais que je n’avais pas des sensations extraordinaires, et que ça n’allait pas revenir du jour au lendemain. Il y a cette bronchite, mon genou qui me fait pédaler de travers et pas mal de petits trucs, mais qui font que je ne suis pas à 100%. Et sur le Tour, 90% ce n’est pas assez. Je ne suis pas inquiet, j’arrive bientôt sur des terrains qui me conviennent mieux. Les deux prochains jours vont me permettre de récupérer. »

Sylvain Chavanel. Il ne fait pas bon prendre l’échappée du matin en cette première semaine de Tour de France. Sylvain Chavanel (IAM Cycling) l’a appris à ses dépens. Mais le Châtelleraudais avait suffisamment d’expérience pour réaliser rapidement que la tâche était impossible sur les routes bondées de Bretagne. « Ce n’était pas prévu au programme, mais nous n’avons pas insisté, car le peloton s’est refusé à nous accorder un bon de sortie, explique-t-il. Nous n’avons jamais réussi à prendre plus de 3’30 » et il était illusoire de penser arriver au bout. Nous n’avons donc pas tapé dans les réserves. Ce n’était pas le but, car nous voulons aussi tirer notre épingle du jeu lors du contre-la-montre par équipes. Nous avons un bon coup à jouer, car nous sommes presque tous de bons rouleurs. De cette manière nous espérons permettre à Mathias Frank de refaire un peu de son retard au classement général. »

Pierre-Luc Périchon. Il y avait fort à parier qu’en arrivant sur leurs terres, les Bretagne-Séché Environnement seraient vus à l’avant. Ça n’a pas loupé, même si c’est le natif de Bourg-en-Bresse Pierre-Luc Périchon qui s’est chargé de représenter son groupe sportif. « On avait plutôt prévu nos vrais Bretons, Armindo Fonseca et Arnaud Gérard. Ils ont essayé, mais contrairement aux autres jours, le peloton n’a pas laissé partir les premiers attaquants et c’est moi qui ai tiré le bon numéro, explique le Rhônalpin. Le public breton a été formidable, j’en ai encore la chair de poule. Mais vu la faible avance qu’on nous a laissée prendre, on s’est dit avec Sylvain Chavanel que bientôt, il n’y aura plus de volontaires pour aller dans les échappées. C’est pourtant ce qui fait vibrer le public pendant des heures, ceux qui tuent le genre devraient penser à ça. »

Jérôme Pineau. De passage sur le Tour à Rennes en tant que voisin, Jérôme Pineau (IAM Cycling) a coupé court aux rumeurs qui ont suivi l’annonce du non-renouvellement de son contrat par l’équipe IAM Cycling à la fin de la saison. « J’ai promis à mes filles que je serai un papa à plein temps l’année prochaine. Je mettrai donc un terme à ma carrière à la fin de cette saison après 14 années de pur bonheur, a annoncé le Nantais. Mais c’est vrai que mon cœur est peu serré, car j’aurais bien aimé participer une dernière fois à la Grande Boucle. Je me suis décidé au mois de mai dernier. Je n’ai plus la motivation nécessaire pour faire autant de sacrifices. Pour être performant, il est obligatoire de souffrir et je n’ai pas envie d’effectuer la saison de trop. Je n’arrive plus à effectuer ses efforts et il est donc temps de dire stop. »