Chris Froome. Eliminé sur chutes en première semaine l’été dernier, Chris Froome (Team Sky) est sorti en jaune et sans une égratignure de la séquence dite de plaine. Il attaquera la montagne demain avec un avantage solide sur ses adversaires désignés. « Je ne voulais pas perdre de temps durant cette première semaine mais j’ai fait mieux puisque j’en ai gagné sur mes principaux adversaires, se félicite le vainqueur de la 100ème édition du Tour de France il y a deux ans. La pression ne repose plus sur moi mais sur les autres, qui vont devoir attaquer. De notre côté nous allons voir quelle stratégie nous allons adopter en montagne. » Au pied des Pyrénées, Froome possède 1’03 » d’avance sur Contador, 1’59 » sur Quintana et 2’22 » sur Nibali, les trois coureurs présentés comme ses principaux rivaux au départ du Tour.

Alberto Contador. « Tout peut encore arriver, estime Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) à l’issue de la première semaine du Tour qui l’a vu débourser 1’03 » au profit de Chris Froome. Il va maintenant y avoir beaucoup d’étapes de montagne dans lesquelles tout peut basculer dans un sens comme dans l’autre. Ça peut me favoriser. Nous allons voir dès mardi comment chacun se comporte en montagne. Chacun va connaître un jour moins bien au cours des deux semaines à venir, j’espère que ce jour-là nous saurons en profiter. Ce qui compte, c’est d’être régulier. Certes, j’ai un peu moins de certitudes au Tour qu’au Giro arrivé à la première journée de repos. Je n’ai pas l’étincelle que les autres ont, mais j’espère que ça n’aura pas d’incidence. »

Tejay Van Garderen. Au terme de la première séquence du Tour de France, Tejay Van Garderen (BMC Racing Team) apparaît comme le plus à même de contester la suprématie de Chris Froome, vainqueur hier du contre-la-montre par équipes sur le timemachine TM01s et 2ème du général à 12 secondes. « Dans un monde parfait, nous aurions gagné l’étape et pris le maillot jaune, mais honnêtement je ne pouvais être plus heureux, commente l’Américain. Nous avons pris soin de bien virer dans les courbes et d’en ressortir ensemble. Les gars les plus costauds ont pris de plus longs relais sur les ascensions. Rohan Dennis a clairement été l’élément clé de notre groupe. C’est un gros moteur. Cette victoire me donne un gros moral avant la montagne. Je sais maintenant que la bataille va véritablement commencer. »

Movistar Team. A l’attaque des Pyrénées, l’équipe Movistar va pouvoir jouer sur deux tableaux avec Alejandro Valverde (7ème à 1’50 ») et Nairo Quintana (9ème à 1’59 »). Hier à Plumelec, la formation espagnole est allée chercher une satisfaisante 3ème place à 4 secondes. « C’est une performance magnifique, reconnaît le manager Eusebio Unzué. Peut-être aurions-nous pu faire mieux encore car nous avons manqué de cohérence par inadvertance, mais nous pouvons rester optimistes quant au résultat. Nous avons réduit notre déficit sur certains adversaires comme Contador, Uran, Nibali ou Rodriguez sans trop en perdre sur Froome et Van Garderen. Les Pyrénées vont sans doute offrir quelques surprises. Au Plateau de Beille jeudi, on saura vraiment qui sont les principaux candidats à la victoire finale. »

Vincenzo Nibali. Après la médiocre prestation d’Astana hier dans le contre-la-montre par équipes (5ème à 35 secondes et un apparent manque d’homogénéité), Vincenzo Nibali a reculé au 13ème rang du classement général à 2’22 » de Chris Froome. « Nous n’avons pas été parfaits dans le chrono, admet le vainqueur sortant du Tour de France. On s’est désunis dans deux ou trois courbes et nous avons bien dû lâcher là 15 ou 20 secondes. Ce contre-la-montre par équipes s’est avéré plus rapide qu’on ne l’imaginait, celui du Dauphiné était bien plus dur. Mais le Tour de France va vraiment démarrer mardi dans les Pyrénées. Je n’ai pas trouvé le bon coup de pédale en première semaine, j’accuse un retard important, je ne suis pas content de la façon dont se passent les choses mais je ne peux pas m’autoriser à perdre la face. »

Julien Jurdie. 10ème à 1’24 », l’équipe Ag2r La Mondiale s’est bien sortie du chrono par équipes mais hier soir son directeur sportif Julien Jurdie regrettait que la malchance s’en soit encore mêlée avec la crevaison peu après le départ de Christophe Riblon. « La frustration prédomine malgré ce bon résultat. Nous avions établi un tableau de marche aux alentours de la minute, or on s’aperçoit que nous aurions pu faire mieux sans la crevaison de Christophe Riblon après 2,5 kilomètres. Il n’y avait pas de question à se poser. Christophe est un élément moteur, il nous fallait l’attendre. D’emblée, on savait que nous allions perdre de précieuses secondes, mais nous avons retrouvé ensuite un groupe très solidaire avec de très bonnes jambes. Dans cette spécialité qui n’est pas la nôtre, le groupe a été très homogène. Le sentiment est donc mitigé : la performance est là mais nous avons encore dégueulé 30 secondes sur la malchance. »