Nairo Quintana. Au moment où le Tour entre sur son terrain d’expression favori, la montagne, Nairo Quintana (Movistar Team) sait le défi qui l’attend : reprendre 1’59 » à Chris Froome, essentiellement concédée dans l’étape de Zélande (1’28 »). « Je pense que les Pyrénées, avec Alejandro Valverde et toute l’équipe à mes côtés, représentera une bonne opportunité de faire basculer les choses en notre faveur, estime le grimpeur colombien. Jusqu’à présent nous n’avons eu que des montées courtes et raides propices aux coureurs explosifs, les enseignements tirés de ces étapes ne veulent pas dire grand-chose. Désormais tous les jours vont être décisifs. La Pierre-Saint-Martin, c’est une montée régulière, vraiment exigeante, dans laquelle les températures pourraient jouer un rôle majeur après quinze jours sans difficulté du genre. »

Transferts. Plusieurs coureurs profitent actuellement du Tour de France pour renouveler leurs contrats. Deux semaines et demie avant l’ouverture du marché des transferts, le récent vainqueur d’étape du Tour de France Zdenek Stybar (Etixx-Quick Step) s’est déjà retiré du mercato en signant pour deux saisons supplémentaires avec l’équipe de Patrick Lefévère. Triple champion du monde de cyclo-cros, Zdenek Stybar a réalisé une parfaite transition sur la route, vainqueur d’étapes au Tour de France et à la Vuelta, mais aussi du classement général de l’Eneco Tour et des Strade Bianche. Toujours en Belgique, l’équipe Lotto-Soudal a fait resigner son ancien champion national Jens Debusschere. Le sprinteur a signé un contrat pour trois saisons supplémentaires, jusque fin 2018.

Thibaut Pinot. Principale victime de la séquence plane du Tour de France, qui lui a coûté 8’05 » de retard sur le Maillot Jaune, Thibaut Pinot (FDJ) a renoncé à se battre pour une place au classement général, estimant le podium qu’il visait il y a dix jours hors de portée et ne souhaitant pas se battre pour une place anecdotique dans le Top 10. La priorité du Franc-Comtois, c’est désormais une victoire d’étape telle que celle qu’il avait accrochée à Porrentruy il y a trois ans. « Je n’ai plus rien à perdre, je compte donc bien me lancer dans de belles offensives, ce sera alors ‘ça passe ou ça casse’, fait savoir Thibaut Pinot. Etant donné mon retard au classement général, Chris Froome devrait me laisser sortir. Il y aura de belles opportunités dans les Pyrénées, surtout mercredi dans une étape qui conviendra davantage aux baroudeurs. »

Ivan Basso. Rentré précipitamment en Italie après la découverte hier matin d’une tumeur sur son testicule gauche, Ivan Basso (Tinkoff-Saxo) sera opéré demain à Milan par le professeur Francesco Montorsi, directeur de l’unité chirurgicale urologique de l’hôpital San Raffaele. Le Lombard âgé de 37 ans a été examiné ce matin. Les spécialistes ont exclu toute corrélation entre la tumeur et l’activité sportive du coureur, qui a laissé un dernier message à ses fans via sa page Facebook. « J’adore le vélo qui m’a donné tellement de choses et m’a appris à serrer les dents quand il faut se battre ; j’aime ma famille qui remplit ma vie de joie et m’a toujours accompagné dans les moments difficiles ; je suis à fond derrière mon équipe, Tinkoff-Saxo, et je souhaite à notre leader Alberto Contador d’être en jaune à Paris. »

3 questions à… Chris Froome (Team Sky)

Chris, en prenant le départ du Tour il y a dix jours, vous attendiez-vous à vous retrouver dans une telle position au pied des Pyrénées ?
En retrouvant le Tour, j’avais encore en tête ce qui m’était arrivé l’an dernier. Cette première semaine était vraiment une grosse préoccupation. J’avais en tête de ne pas perdre de temps sur mes adversaires, or me voilà déjà en position de leader, en jaune, avec des gains assez considérables sur un grand nombre de mes principaux rivaux. C’est un scénario de rêve pour le moment et je souhaite remercier mon équipe pour ce qu’elle a fait de façon spectulaire durant les neuf premiers jours du Tour. Les gars ont répondu présents à chaque moment crucial. Sur les pavés, face au vent, sous la pluie… Je ne pouvais pas atteindre la première journée de repos à une meilleure place.

A présent, place à la montagne. Quelle place accordez-vous à ce premier rendez-vous pyrénéen à La Pierre-Saint-Martin ?
Ça va être une étape clé. Elle n’est pas aussi dure que les étapes de montagne qui suivront mais c’est la première arrivée en altitude et chacun va en tenir compte. La Pierre-Saint-Martin, ça va être pour beaucoup une jauge de la façon dont chacun des favoris se comportera en montagne dans les deux semaines à venir. C’est une étape très importante mais j’ai la chance d’être en jaune et de ne pas avoir à reprendre de temps à qui que ce soit. C’est une position idéale. Je n’aurai qu’à me concentrer sur les autres prétendants au classement général qui vont a contrario devoir abattre leurs cartes en m’attaquant. Si l’occasion de prendre plus de temps se présente à moi, bien sûr je la saisirai. Mais dans un premier temps nous allons observer quelle est la stratégie des autres formations.

Est-il encore possible de vous déloger de la première place du classement général ?
Je ne dirais pas qu’il est impossible de faire bouger les lignes à ce point de la course. Le Tour, c’est long et il reste encore beaucoup d’étapes à venir. Nous ne sommes pas encore entrés dans la montagne. Je m’attends par exemple à ce que Nairo Quintana affiche un nouveau visage et commence à essayer de reprendre du temps. Tejay Van Garderen n’est qu’à 12 secondes et ce n’est pas une surprise pour moi qu’il soit si bien. Je me suis frotté à lui sur le Dauphiné et il était déjà très impressionnant. Il n’y avait qu’une marge étroite entre nous au Dauphiné et je m’attends à ce qu’il en soit de même sur le Tour. Quant à Alberto Contador, il reste un coureur face auquel on ne doit jamais baisser la garde.