Chris Froome (Team Sky), qui a augmenté son avantage sur chacun de ses adversaires en recollant à la roue de Richie Porte après le démarrage de l’Australien à 2 kilomètres de l’arrivée. « Nairo Quintana a essayé mais peut-être qu’il n’avait pas les jambes. Richie Porte était en revanche très fort dans ce final. Ce n’était pas une étape facile à négocier avec 150 kilomètres relativement plats pour commencer et deux ascensions coup sur coup dans les 30 derniers kilomètres. Ce n’est jamais un exercice facile mais je me sens bien, et certainement mieux que dans la troisième semaine du Tour de France 2015. »

Richie Porte (BMC Racing Team), auteur d’une attaque décisive à 2 kilomètres du but à laquelle seul Chris Froome a pu répondre, et désormais 6ème du classement général à 4’27 » (et 1’34 » du podium). « Je veux vraiment finir le Tour sur le podium et c’est avec ce type d’attaque que je peux y parvenir. C’est ce que nous avions convenu avec les directeurs sportifs au briefing : ils m’avaient dit que si je le sentais, je devais attaquer. Je me suis senti bien toute la journée et tout s’est passé comme je l’entendais. Chez BMC, je roule pour moi, ce qui fait une grosse différence avec le rôle que je tenais chez Sky par le passé. Mais j’aime ça. Je prends les choses au jour le jour. L’équipe me fait confiance et je sais qu’il reste encore trois étapes difficiles à venir avant Paris. »

Bauke Mollema (Trek-Segafredo), mis en difficulté sur le démarrage de Richie Porte à 2 kilomètres de l’arrivée, ce qui lui fait perdre 40 secondes sur Chris Froome mais le maintient au 2ème rang du classement général à 2’27 ». « Je n’ai pas connu un si bon jour que cela. J’ai senti dès le col de la Forclaz que je n’avais pas les jambes que j’avais ces derniers jours. Et quand les attaques ont commencé, je n’ai pas pu suivre. A 2 kilomètres du but, j’ai dû grimper à mon rythme. Je n’étais pas bien placé quand Porte puis Froome ont démarré, je le savais, mais dans ces conditions on fait avant tout ce que l’on peut. Et je ne pouvais pas faire mieux à cet instant. Je me suis alors seulement battu pour perdre le moins de temps possible. Cette ascension finale était vraiment pentue, et au bout du compte les écarts auraient pu être bien plus importants encore. Heureusement j’ai bien limité les dommages. »

Alejandro Valverde (Movistar Team), qui a tenté de durcir la course à 5 kilomètres du sommet vers Finhaut-Emosson avant de prendre un revers et de céder 2’02 » à Chris Froome pour passer de la 5ème à la 7ème place du classement général. « On a tenté, les gens ne pourront pas dire le contraire. L’idée quand j’ai porté mon accélération était de rendre la course le plus dur possible pour que Sky dispose du moins d’équipiers possible et permettre à Nairo Quintana  d’attaquer. C’est ce que j’ai fait, puis j’ai dû lever le pied pour parvenir sans trop de dégâts à l’arrivée. Froome était bien supérieur, il faut l’admettre. Gagner ce Tour sera très compliqué mais on doit encore se battre pour le podium. Nous devons continuer à nous battre au maximum. Le Tour ne se termine jamais avant Paris. »

Nairo Quintana (Movistar Team), incapable de suivre Chris Froome à 1200 mètres du but et distancé du groupe poursuivant à 400 mètres de la ligne, ce qui lui coûte 28 secondes sur le Maillot Jaune. « Ça n’a pas été un grand jour pour moi. J’espérais pouvoir mieux faire parce que j’avais de bonnes sensations, mais mon corps ne s’est finalement pas senti si bien. J’ai fait du mieux que je pouvais. J’espère à présent pouvoir récupérer du mieux possible pour bien réagir, comme je l’ai toujours fait au cours des années passées. Je me sens bien, j’imagine qu’il s’agissait seulement d’un jour sans. Il faut maintenant penser à récupérer pour permettre au corps de retrouver son état naturel, comme je le fais dans les autres courses. Je reste convaincu qu’il peut encore se passer des choses d’ici Paris. Quant au maillot jaune, si ce n’est pas pour cette année, il me reste encore du temps. Je n’ai que 26 ans. »

Fabio Aru (Astana), dont les gregarii Vincenzo Nibali et Diego Rosa ont durci le rythme dans le col de la Forclaz mais qui n’a pas été en mesure de renchérir dans l’ascension finale. « Je veux d’abord remercier mes coéquipiers pour le merveilleux travail qu’ils ont fait pour me soutenir dans cette étape importante. Nous avons imprimé un fort rythme mais je n’étais pas convaincu qu’il faille attaquer de loin dans cette étape qui représentait la première de quatre étapes très difficiles et importantes pour le classement général. Chacun dans l’équipe a fait du super boulot, et même si dans le final j’ai lâché un peu de temps à Porte, Froome, Yates et Bardet, je me suis senti bien. Je pense qu’à partir du contre-la-montre il va rester de belles opportunités à saisir dans ce Tour de France. »

Romain Bardet (Ag2r La Mondale), arrivé 11 secondes après Chris Froome à Finhaut-Emosson et désormais 5ème du classement général à 4’15 » et 1’22 » du podium. « Mes sensations n’étaient pas extraordinaires au début de l’étape mais je me suis accroché. Il fallait être patient. Cela s’est décanté petit à petit et j’ai eu des ouvertures. C’est bon signe pour les trois dernières étapes. Je suis content de ma régularité. Pour moi, le plus dur, c’était aujourd’hui vers Finhaut-Emosson. Il fallait passer le lendemain de la journée de repos. J’ai bien supporté la chaleur. On va récupérer pour les trois dernières étapes. Je savais que le dernier kilomètre serait terrible et j’ai gardé des forces. Avec Adam Yates on a réussi un très beau final et on a repris du temps à Bauke Mollema et Nairo Quintana. J’espère maintenant faire un bon chrono entre Sallanches et Megève. Ça va être serré entre les meilleurs grimpeurs. »

Rafal Majka (Tinkoff), 3ème à Finhaut-Emosson et bien parti pour ramener une deuxième fois le maillot à pois de meilleur grimpeur à Paris après le Tour 2014. « Je ne suis pas déçu de ne pas avoir accroché l’étape en plus. Cela fait six fois que je prends l’échappée sur ce Tour, ce qui n’est déjà pas facile. Peut-être que je suis souvent passé à côté de la victoire d’étape mais je possède désormais beaucoup de points au classement de la montagne, ceci notamment grâce aux efforts de Peter Sagan, qui est une vraie machine. Et il reste encore deux étapes difficiles vendredi et samedi pour essayer non seulement de défendre mon maillot à pois mais aussi de m’adjuger une étape. Ce qui est sûr c’est que vers Finhaut-Emosson, au lendemain d’une journée de repos qui me fait toujours souffrir, Ilnur Zakarin était simplement le plus fort. »

Ilnur Zakarin (Team Katusha), vainqueur d’étape à Finhaut-Emosson près de deux mois après la chute qui l’avait privé d’une place dans le Top 5 du Giro, lui occasionnant une fracture de la clavicule. « J’étais dépité après cette chute dans le col Agnel. J’étais en course pour le podium et perdre tout ça si près du but a été franchement dur à accepter. Mais deux jours plus tard j’étais prêt à remonter sur le vélo et j’ai commencé à penser à une victoire d’étape sur le Tour. Ça a été ma grosse motivation. Dès que ça m’a été possible, j’ai repris l’entraînement et fait tout ce que je pouvais pour retrouver une forme correcte pour aborder un nouveau Grand Tour. Je voulais parvenir en forme en dernière semaine et j’y suis arrivé. Je tiens aussi à ce que ce Tour me serve de préparation aux Jeux Olympiques de Rio. Mon rêve est devenu réalité. Ce succès, dans ces circonstances, représente donc beaucoup pour moi. »


Heures de départ. C’est encore Sam Bennett (Bora-Argon 18), toujours installé au dernier rang du classement général, qui sera le premier à s’élancer, à 10h51, sur les 17 kilomètres du contre-la-montre reliant Sallanches à Megève. Les 179 coureurs toujours en course se succéderont alors de deux en deux minutes, puis de trois en trois minutes pour les dix derniers à partir de 16h32. Départ annoncé à 16h44 pour Richie Porte (BMC Racing Team), 16h47 pour Romain Bardet (Ag2r La Mondiale), 16h50 pour Nairo Quintana (Movistar Team), 16h53 pour Adam Yates (Orica-BikeExchange), 16h56 pour Bauke Mollema (Trek-Segafredo) et 16h59 pour Chris Froome (Team Sky). La liste de départ.

Dominique Arnaud. La grande caravane du Tour de France a appris hier matin la disparition de Dominique Arnaud. Agé de 60 ans, le Landais, fier de ses racines gasconnes, avait accompagné Bernard Hinault dans son dernier Tour de France victorieux en 1985 avant de servir Miguel Indurain chez Banesto pour le premier de ses cinq Tours gagnants en 1991. Chez les pros de 1980 à 1991, il avait à titre personnel remporté trois étapes du Tour d’Espagne et le classement général du Tour du Limousin. Sa carrière terminée, Dominique Arnaud avait mis sur pied l’Entente Sud Gascogne, un structure réservée aux jeunes espoirs du cyclisme régional par laquelle seront passés des coureurs comme Mathieu Ladagnous ou Mickaël Delage. Nos pensées vont aujourd’hui à ses proches.

Gorka Izagirre. Toujours en tête du classement par équipes en dépit d’une mince avance sur le Team Sky, l’équipe Movistar a dû déplorer un second abandon hier en début de journée. Tombé dans les premiers kilomètres avec Imanol Erviti, reparti sans mal, Gorka Izagirre a été contraint d’en rester là, le corps médical suspectant une fracture de l’épaule droite. Evacué, l’Espagnol a passé des tests au Centre Médical Mobile du Tour de France, mais les radios n’ont révélé aucune fracture. Si aucune lésion majeur n’a été observée, Gorka Izagirre souffre en revanche d’un fort hématome à l’épaule et au coude droits.

Fabian Cancellara. Fabian Cancellara (Trek-Segafredo) ne verra pas les Champs-Elysées une dernière fois avec le peloton du Tour de France. A son tour, le Suisse a choisi de se retirer de la compétition pour entamer sa préparation au chrono des Jeux Olympiques, qui aura lieu le mercredi 10 août. Ce pourquoi il a estimé inutile de se présenter au départ du second contre-la-montre du Tour de France entre Sallanches et Megève. « Ce n’était pas une décision facile à prendre mais je sens que c’était la meilleure. Je n’aime pas me retirer d’une course, encore moins quand notre leader Bauke Mollema est au 2ème rang du classement général à quatre étapes de Paris. Mais mon soutien ne lui aurait pas été d’un grand secours dans les rudes étapes à venir. » Fabian Cancellara, qui mettra un terme à sa carrière en fin d’année, reste le non vainqueur du Tour de France ayant passé le plus de jours en jaune, vingt-neuf au total.