Alejandro Valverde. Victime d’une chute puis d’un coup de bordure orchestré par le Team Sky, Alejandro Valverde (Movistar Team) est le grand perdant de l’étape d’hier. Il termine l’étape avec 55 secondes de retard sur les autres favoris et perd son Maillot Rouge de leader. Visiblement très remonté contre l’attitude de l’équipe britannique qui ne l’a pas attendu après sa chute, Valverde a tenu à s’exprimer, non sans rancœur, sur cette mésaventure. Tout d’abord sur son compte twitter où il lâche un cinglant et ironique  « Gracias Team Sky » qui se passe de traduction. Ensuite à la presse, où il accuse l’équipe de Dave Brailsford d’avoir provoqué la chute :  » Sky a voulu faire une bordure, c’est tout à fait leur droit. Par contre, ils l’ont fait en traversant totalement le peloton, ce qui a provoqué la chute, et ils ont encore eu le culot de ne pas s’arrêter; Ils se sont complètement déportés sur la droite sans rien regarder, comme s’ils étaient seuls dans le peloton. C’est donc ça les champions ! » Des propos acides qui en disent long sur la colère du murcian.

Team Sky. Attaqué dans la presse par Alejandro Valverde, le Team Sky a tenu à s’expliquer sur son attaque dans la course. Le directeur sportif Marcus Ljungqvist s’est défendu en affirmant qu’ils ne savaient pas que Valverde était pris dans la chute au moment du coup de bordure. « Il y a toujours de la confusion après une chute et cela prend du temps pour savoir qui est impliqué. Avant de savoir que Valverde était tombé, nous avions déjà 50 secondes d’avance et nous devions poursuivre la chasse sur les échappées avant la dernière ascension. » Et en ce qui concerne l’éventuelle vague du Team Sky dans le peloton qui aurait provoqué la chute, Ljungqvist tient à mettre les choses au clair : « Nous n’avons pas vu le ralenti de la chute, mais soyons clair, nous ne sommes pas une équipe qui essaie de tirer des bénéfices d’un coureur malchanceux. » En tout cas, cette bataille par micros interposés promet de belles parties de manivelles dans les jours à venir.

Simon Clarke. Hier, Simon Clarke (Orica-GreenEdge) n’a pas connu de problèmes de chute ou de bordure. En s’échappant avec 4 coureurs dès les premiers kilomètres de l’étape, l’australien s’est tenu à l’écart de la vie tumultueuse du peloton. Un choix prémédité qui s’est avéré payant. « Je voulais absolument gagner une étape dans mon premier Grand Tour. Je savais que seule une échappée me le permettrait. Lundi, j’ai volontairement terminé très attardé pour avoir une chance de prendre la bonne échappée aujourd’hui » a-déclaré à l’arrivée le coureur de 26 ans. Dans la dernière ascension, Clarke s’est retrouvé avec Tony Martin (Omega Pharma-Quick Step) pour seul adversaire, mais a parfaitement manœuvré le coureur allemand : « Au sprint, j’étais confiant, je l’ai beaucoup travaillé ces derniers mois et je voulais que Tony prenne le dernier virage en tête. J’ai attendu le dernier moment pour produire mon effort. Je suis très heureux de gagner enfin ma première victoire, quatre ans après avoir fait mes débuts professionnels. » L’attente a été longue, mais le prestige de l’étape en valait la peine !

L’étape du jour

5ème étape : Logrono-Logrono (168 km). C’est une journée assez particulière qui attend les coureurs aujourd’hui puisque l’étape se déroule sur un circuit de 21 kilomètres autour de Logrono à parcourir à 8 reprises, une sorte de grand critérium en somme. Connue pour son vin de qualité, la ville de Logrono fête de belle manière le passage du Tour d’Espagne puisque les spectateurs auront la chance de voir passer les coureurs toute l’après-midi. Le circuit à parcourir est sans difficulté (147 mètres de dénivelé pour 21 kilomètres), et c’est une arrivée au sprint qui devrait conclure l’étape. La ligne d’arrivée est située au bout d’une longue ligne droite et est en faux-plat descendant. John Degenkolb (Argos-Shimano) tentera de faire le doublé.