Chris Froome. Parmi les favoris déclarés à la victoire finale, Chris Froome (Team Sky) s’est découvert dès hier en allant chercher deux secondes de bonification à 60 kilomètres de l’arrivée. « Il faut savoir saisir toutes les opportunités et puisqu’il ne restait qu’un échappé au deuxième sprint intermédiaire, j’ai attaqué avec mon équipier Christian Knees pour prendre ces deux secondes de bonification. Deux secondes, ce n’est pas beaucoup mais elles peuvent être utiles ! Demain, c’est la première étape de montagne avec deux cols très difficiles. Ce sera un test pour moi et pour mes adversaires. A l’arrivée, on saura tous où nous en sommes. Je pense que Rodriguez est très fort, Contador va bien et bien sûr Quintana est dans le coup mais il peut y avoir des surprises. Quant à moi, je ne vais pas mal… »

Alberto Contador. Le coup de vis de l’équipe Tinkoff-Saxo dans les 40 derniers kilomètres de l’étape hier n’a pas permis de piéger de grands favoris mais il a écarté quelques outsiders comme Ryder Hesjedal (3’19 »), Andrew Talansky (3’51 ») et Carlos Betancur (13’32 »). « Mon équipe a fait un grand travail mais nous avons manqué d’informations, déplore Alberto Contador. Impossible de savoir qui était piégé. Nous avons essayé de prendre du temps. Ici, il faut toujours rester bien placé parce que tout peut arriver. Chris Froome avait essayé déjà de prendre la bonification au premier sprint intermédiaire mais Bouhanni l’en a privé. Au deuxième il a attaqué avec un équipier, a pris deux secondes mais ce n’est pas important. Mon genou va bien, chaque jour qui passe est bon pour moi. »

John Degenkolb. Et de deux pour John Degenkolb, qui a arraché hier son septième succès d’étape sur les routes du Tour d’Espagne. Et les choses n’ont pas été simples. « Celle-ci a été très dure à obtenir, affirme-t-il. J’ai du me faire mal pour gagner. Après l’accélération des Tinkoff-Saxo, il n’y avait que Koen De Kort et Warren Barguil avec moi et cela signifiait qu’eux seuls pouvaient me piloter dans le final. Dans le dernier kilomètre, j’ai vu un écart et je l’ai comblé immédiatement. » Réagissant aux accusations de Nacer Bouhanni, l’Allemand a déclaré : « je pense que je n’ai pas changé de ligne. Il y avait assez de place à droite pour passer s’il en était capable. Nacer s’est plaint mais je n’ai pas été de gauche à droite, j’ai seulement fait en sorte d’éviter qu’un coureur me passe sur le côté droit. »

Nacer Bouhanni. Nacer Bouhanni (FDJ.fr) n’a pas tellement apprécié la régularité du sprint qui l’a opposé hier à John Degenkolb (Giant-Shimano). Coupé dans son élan à deux reprises, plus par les bras et objets publicitaires agités par les spectateurs que par un imperceptible changement de ligne du sprinteur allemand, Bouhanni s’est indigné de la victoire de son adversaire. « Il y a deux ans, a-t-il déclaré à chaud, j’ai été déclassé d’une étape du Tour du Picardie pour moins que ça ! Dans ce sprint de Ronda, John Degenkolb m’a serré à trois reprises et quand je lui ai dit, après l’arrivée, que ce n’était pas correct, il m’a répondu que j’aurais dû passer de l’autre côté. Je ne suis pas content parce qu’il aurait dû être déclassé. » Le jury des commissaires qui a visionné les images du sprint a estimé qu’il n’y avait pas de faute. « C’est Nacer Bouhanni qui essaie de passer là où ce n’était pas possible », conclut son président Jean-Michel Voets.

L’étape du jour :

6ème étape : Benalmadena-La Zubia (167,1 km). Ils s’impatientaient d’en découdre les uns avec les autres, les uns contre les autres, voilà pour les favoris de la Vuelta une première occasion de le faire. La course se poursuit aujourd’hui en Andalousie entre Benalmadena et La Zubia, où une première arrivée en altitude (1200 mètres) attend les grimpeurs. Avant de marquer les premières différences au classement général, l’étape se durcira à mi-course avec la montée de l’Alto de Zafarraya (12,3 km à 5,8 %). Un peu plus loin se présentera l’Alto de los Bermejales (5,8 km à 5,2 %). Mais c’est la montée finale vers La Zubia, 45 kilomètres plus tard, qui marquera sûrement le début des hostilités entre les meilleurs. Il leur restera alors 4,6 kilomètres à 7,8 % et des passages à 13 % pour faire la différence.