Pierre Latour (Ag2r La Mondiale), vainqueur d’étape à 22 ans à l’Alto de Aitana au terme de sa première participation à un Grand Tour. « Je suis sorti une première fois à une quinzaine de kilomètres du sommet. Bart De Clercq est rentré sur moi puis Darwin Atapuma, Mathias Frank et Robert Gesink. J’étais à bloc dans les roues et je me contentais déjà de m’accrocher. Mais quand Atapuma a démarré et que les autres ont pété un par un, j’ai commencé à y croire mais je n’étais pas sûr de moi. Je suis monté par saccades. Ça a été une belle bagarre dans le final. Darwin a essayé d’attaquer à 800 mètres de l’arrivée. J’ai pensé que c’était terminé et que j’allais faire 2, mais il y a eu un petit replat qui m’a permis de rentrer. J’étais vraiment motivé parce que je n’avais pas encore gagné cette année. Je ne vais pas très vite au sprint, je n’ai pas beaucoup d’opportunités, mais je ne voulais pas rater cette occasion. »

Darwin Atapuma (BMC Racing Team), 2ème à l’Alto de Aitana comme en début de Vuelta à San Andres de Teixido. « J’ai donné tout ce que j’avais et j’étais vraiment motivé de prendre l’échappée pour tenter de conquérir l’étape. Je me sentais fort dans l’Alto de Aitana et je suis resté concentré à l’abord des 3 derniers kilomètres. Mais j’ai réalisé une erreur de jugement dans le final en démarrant à 800 mètres de l’arrivée. Ce n’est pas de la malchance mais à la vue de la banderole indiquant le classement de la montagne j’ai pensé que la ligne se situait plus près. Or soudain je me suis rendu compte qu’il restait encore 300 mètres à faire et Pierre Latour est rentré. Je n’avais plus les jambes pour faire le sprint. Je n’ai pas de regrets pour autant car j’ai vécu une Vuelta incroyable avec le port du maillot rouge quatre jours. »

Nairo Quintana (Movistar Team), en passe de s’adjuger le Tour d’Espagne deux ans après le Tour d’Italie après avoir résisté aux attaques répétées de Chris Froome dans les 5 derniers kilomètres d’ascension de l’Alto de Aitana. « De toute évidence je me suis bien comporté dans l’ascension finale, mais ça n’a pas été aussi facile que cela a pu le sembler à la télé quand je me suis retrouvé seul avec Chris Froome. Mes coéquipiers m’ont rendu la vie facile tout le reste de la journée. J’ai rejoint Aitana en confiance et en sécurité après avoir bien défendu en première partie d’étape. Froome a tenté un coup dès la descente du col de Rates, mais nous sommes restés pleinement concentrés et j’ai été tenu en dehors de tout danger. J’ai eu un bel adversaire en face de moi, et ça rend ma victoire d’autant plus précieuse. »

David Lopez (Team Sky), équipier de Chris Froome, sur la tactique adoptée par l’équipe britannique pour tenter de faire vaciller Nairo Quintana dans l’Alto de Aitana. « L’idée de départ était d’isoler le plus vite possible Nairo Quintana de manière à ce qu’il ait le moins d’équipiers à ses côtés. C’est pourquoi nous avons imposé un fort tempo dans les ascensions comme dans les descentes, tout en plaçant des coureurs dans l’échappée pour générer des opportunités tactiques. Le problème, c’est que les Movistar se sont montrés autant voire plus forts que les jours passés. Nous nous sommes donc reportés sur un assaut de Chris Froome dans l’Alto de Aitana. Mais Nairo Quintana a résisté. Il a réalisé une grande Vuelta, il a vraiment été le meilleur sur les trois semaines. »

Alberto Contador (Tinkoff), mis à l’épreuve par Esteban Chaves dès le Puerto de Tudons à 40 kilomètres du but et finalement éjecté du podium de la Vuelta pour 13 secondes. « J’aurais été heureux avec un podium, même si l’objectif était de gagner la Vuelta, mais je ne me plains pas car je me suis vraiment battu. L’équipe a fait de mon mieux pour m’aider mais dans les derniers cols je n’avais plus d’équipiers. C’est certainement à ce moment que j’aurais eu besoin de coureurs plus forts à mes côtés, et je regrette que les Movistar ne m’aient pas renvoyé l’ascenseur après ce que nous avions fait à Formigal, mais ils avaient d’autres préoccupations. C’est dommage au final car je manque le podium pour quelques secondes. J’ai dû me défendre tout seul à certains moments, or quand vous avez un bloc solide comme Sky sur le Tour de France, c’est tout de suite plus simple. Il m’a fallu travailler différemment. »

Esteban Chaves (Orica-BikeExchange), auteur d’un très beau coup stratégique en démarrant dans le Puerto de Tudons pour ravir la 3ème marche du podium en repoussant Alberto Contador de 1’24 », soit 13 secondes de plus qu’il ne lui en fallait au départ. « On avait dit depuis le départ que l’objectif pour l’équipe était le classement général. Et nous nous sommes employés à maintenir cet objectif jusqu’au bout. On a vécu une merveilleuse journée dans l’étape de l’Alto de Aitana. Toute ma vie j’ai rêvé de courir une étape épique comme celle-ci et la réaliser avec une équipe comme la mienne est incroyable. Les gars ont été magnifiques, en particulier Damien Howson qui a pris les devants pour relayer mon attaque jusqu’au pied de l’Alto de Aitana. »

José-Joaquin Rojas. Nairo Quintana (Movistar Team) ne rejoindra pas Madrid tout à l’heure avec l’ensemble de ses coéquipiers. Le grimpeur colombien a perdu José-Joaquin Rojas hier sur la route menant le peloton à l’Alto de Aitana. Tombé dans la descente de l’Alto de Tollos, alors qu’il accompagnait un groupe duquel allait sortir victorieux Pierre Latour, le champion d’Espagne a fait une sortie de route qui lui a valu une fracture ouverte du tibia-péroné. Il a aussitôt reçu les soins du service médical, qui l’a évacué vers l’hôpital Virgen de los Lirios à Alcoy, où il a passé la nuit dans l’attente d’une intervention chirurgicale.


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L’étape du jour :

21ème étape : Las Rozas-Madrid (104,1 km). Clap de fin aujourd’hui sur la Vuelta, dont l’étape finale se conclura en « nocturne », après 20h00, comme il en est de coutume depuis plusieurs années. Après avoir fait le transfert jusqu’à Las Rozas de Madrid, aux portes de la capitale, la caravane reprendra la route une dernière fois pour rallier le circuit madrilène, qu’elle atteindra après 53 kilomètres de défilé dans les faubourgs de Madrid. Là, il restera alors neuf tours d’un circuit urbain de 5,8 kilomètres dessiné autour de la fontaine de la place de Cybèle, sublimée par la magnifique façade blanche du palais des Communications. La remontée sur le Paseo del Prado, qui débouche sur la place de Cybèle, donnera lieu certainement à un dernier sprint massif après ceux remportés par Gianni Meersman (deux fois), Jonas Vangenechten, Jens Keukeleire, Jempy Drucker et Magnus-Cort Nielsen.