Nairo Quintana. C’est la tête dans les étoiles que le Colombien de la Movistar s’est endormi, dimanche soir, à Madrid, où il s’est officiellement adjugé la 71e édition d’un Vuelta à couper le souffle. « Ce matin, j’avais en tête le fait que j’étais le vainqueur mais il fallait encore franchir la ligne d’arrivée et je ne pouvais pas lever les bras avant… » Ainsi, un mois et demi après sa désillusion née du Tour de France, qu’il n’arrive toujours pas à dompter – contrairement au Giro, remporté en 2014 -, il a prouvé, s’il le fallait encore, qu’il était l’adversaire n°1 de Chris Froome, triple vainqueur de la Grande Boucle. Une saine rivalité, selon lui : »Froome me respecte, je le respecte, c’est un grand adversaire et je n’ai jamais eu aucun problème avec lui. Je ne veux pas que les médias créent des polémiques entre nous. » Reste à savoir quand ces deux-là se recroiseront… Nairo Quintana encore : « pour la suite, le Tour de France est un rêve que je garde en tête et j’espère qu’il se réalisera. Je vais continuer à m’y préparer en espérant y parvenir. » Ça promet.

Chris Froome. Beau joueur, le Britannique de la Sky ? Oui. Assurément. Il visait la victoire finale. Il s’est contenté de la deuxième place. Pour la troisième fois de sa carrière. Il l’a confié à nos confrères de L’Equipe. « Avec trois victoires d’étapes, si on inclut le contre-la-montre par équipes, cette Vuelta a été une course très réussie pour nous. Evidemment, j’étais ici pour me battre pour la victoire. Mais après la saison que j’ai eue, avec le Tour (de France, qu’il a remporté), les jeux Olympiques (médaillé de bronze du chrono), la Vuelta, c’est la meilleure saison de ma carrière à ce jour. Nairo a été grand, son équipe Movistar aussi et je dois leur dire chapeau parce qu’ils ont très bien couru. Ils méritent la victoire. Nairo ? Nous sommes adversaires mais je pense que nous avons beaucoup de respect l’un pour l’autre. C’est ça le sport. »

Jean-Christophe Péraud. Voilà, c’est fini. L’histoire retiendra que la (brillante) carrière de « JC » Péraud (AG2R-La Mondiale) a pris fin le 11 septembre 2016, à Madrid, au terme d’un Tour d’Espagne achevé à la 13e place. « Treizième, ce n’est pas exceptionnel par rapport à ce que j’ai fait auparavant mais j’ai connu une dernière année et demie compliquée et il était important de retrouver la forme. C’est ma dernière course et j’ai un petit pincement au coeur mais je n’ai plus la force de me faire mal. » Une chose est sûre, le grimpeur d’AG2R a conjugué le courage à toutes les sauces au fil de sa carrière. Que ce soit sur un VTT – monsieur est tout de même vice-champion olympique de cross-country (2008) ! – ou un vélo de route. « Je suis fier de ce que j’ai fait avec ma médaille olympique et ma seconde place dans le Tour de France 2014. J’ai réalisé mes rêves d’enfant et je suis même allé au-delà. Je n’ai pas de regrets, à part peut-être ne pas avoir bouclé un Giro en entier. Maintenant j’ai envie de rester dans le monde du sport et du cyclisme. »