Alberto Contador. Pour remporter cette Vuelta, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) aura dû batailler ferme avec son meilleur ennemi : Chris Froome. L’Espagnol est sorti vainqueur de ce combat qui servait aux deux hommes d’exercice de rattrapage après un Tour de France terminé trop vite. « Un duel avec Froome me motive toujours, affirme le Madrilène. Jouer la victoire avec un coureur de sa qualité ayant un tel palmarès c’est excitant, mais c’est vrai à chaque fois que je suis en face de l’un des meilleurs coureurs du monde. Froome est un coureur de référence et face à lui, ce n’est jamais facile parce que tu sais qu’il ne va plus changer de rythme quand il est dans son effort. Mes jambes étaient bonnes et par chance, ça a tenu… Lui et moi nous nous retrouverons l’année prochaine, mais nous aurons alors remis les compteurs à zéro. »

Chris Froome. Comme à La Farrapona, Chris Froome (Team Sky) a tenté, mais n’a pas réussi à distancer Alberto Contador. Au contraire, il a dû lâcher du lest face à son adversaire qui s’est envolé vers la victoire finale. « Nous avons tout essayé pour décrocher Alberto, souligne le Britannique. Les gars se sont dépouillés. J’ai tout essayé pour le lâcher, mais il était plus fort que moi. Étant donné les conditions dans lesquelles je suis arrivé sur cette course, je pourrais difficilement être plus heureux. Je suis venu avec des ambitions limitées. Je ne savais pas si j’allais me battre pour le Top 10, le podium ou la victoire finale. Je suis vraiment très très heureux de finir 2ème. Ce podium est un grand accomplissement pour moi. Je reviens d’une fracture de la main, je n’ai pas pu m’entraîner dans des conditions idéales. »

Joaquim Rodríguez. La Vuelta 2014 sera à l’image de la saison 2014 de Joaquim Rodriguez (Team Katusha) : elle aura un goût d’inachevé. Hier, le Catalan a tenté de dynamiter la course à 9 kilomètres du sommet du puerto de Ancares, mais n’avait pas les jambes pour gagner. « Il y avait des coureurs meilleurs que moi, constate justement Purito. Dans ce cas, rien de surprenant ne pouvait arriver. J’ai tout donné et j’en suis heureux. Cette ascension de puerto de Ancares m’a bien plu. Une fois que Froome m’a repris, je savais qu’il y avait quelques replats et j’ai espéré finir avec lui, mais je n’ai pas pu le suivre à la première accélération. Je suis réaliste, je ne suis pas au niveau des meilleurs, mais j’ai été à mon niveau. C’est ma première Vuelta depuis 2010 sans succès, à moins que je ne gagne le contre-la-montre », conclut-il avec un soupçon de malice.

Alejandro Valverde. Derrière les deux mastodontes qu’étaient Alberto Contador et Chris Froome, Alejandro Valverde (Movistar Team) était à sa place. 3ème d’une étape où les cinq premiers sont aussi les cinq premiers du général, l’Espagnol prendra logiquement place sur la 3ème place du podium final tout à l’heure. »Nous sommes très heureux de finir une nouvelle fois sur le podium. Je ne me suis jamais senti en danger. J’avais de bonnes jambes et j’étais en contrôle. Nous avons eu la malchance de perdre Nairo Quintana sur chute. À deux, on aurait fait une Vuelta complètement différente, mais il faut être heureux de ce qu’on a pu faire : troisième, avec deux victoires d’étape. »

Warren Barguil. C’est la première fois que Warren Barguil (Giant-Shimano) bataillait pour un classement général sur un Grand Tour. Force est de constater que le Breton a encore des ressources en dernière semaine, puisqu’il a pris la 6ème place de l’étape-reine malgré des circonstances loin de lui être favorables. « J’ai vraiment mal au genou depuis que j’ai percuté la voiture de l’équipe Cannondale dans la 17ème étape, confie Barguil. L’ostéopathe a bien travaillé, mais la douleur est là. J’ai fait l’étape avec ma motivation et celle de mon équipe. Sans cela, je n’aurais vraiment pas réussi. Je finis 6ème de l’étape, je reste 8ème du classement général, c’est une satisfaction parce que j’ai connu un début de Vuelta galère, toute la première semaine j’ai eu du mal, mais j’ai eu le soutien qui m’a permis de surpasser tout ça. »

Luis-León Sánchez. À défaut d’avoir récolté les lauriers d’une victoire d’étape qu’il espérait, Luis-Leon Sanchez (Caja Rural-Seguros RGA) ira chercher le maillot à pois sur le podium protocolaire ce soir. Pourtant la dernière étape et les nombreux points distribués représentaient un vrai danger. »Je n’avais jamais imaginé être le meilleur grimpeur d’un Grand Tour et en plus cela arrive sur la Vuelta, s’étonne l’Espagnol. Cela me rend très heureux, spécialement pour l’équipe Caja Rural, pour mes équipiers. Nous avons changé d’objectif en cours de route, le maillot à pois à la place des victoires d’étapes et nous y sommes parvenus. Niemiec, présent dans l’échappée, était un danger pour ce maillot et nous avons commencé à rouler, mais la voiture Lampre-Merida est venue nous dire qu’il ne ferait pas les points. »

Jérôme Coppel. C’est une belle troisième semaine que vit Jérôme Coppel (Cofidis). Échappé hier avec la victoire d’étape dans un coin de la tête, il a simplement accumulé les kilomètres en vue de Ponferrada. « Ce n’était pas facile. On a mis du temps à sortir, ça a bagarré longtemps et il nous a aussi fallu du temps pour creuser l’écart, explique le Savoyard. Au début, on n’était que deux avec Niemiec. On y a cru quand c’est monté à 10 minutes. On s’est dit que les favoris n’allaient peut-être pas jouer la victoire d’étape, mais quand on a entendu que Sky roulait, on ne se faisait plus trop d’illusions. On n’était que quatre, il aurait fallu être plus nombreux. Mon bilan sur cette Vuelta est plutôt bon. Les sensations sont bonnes, j’ai pris deux échappées, j’ai fait un bon chrono. J’espère participer au contre-la-montre des Mondiaux. »

L’étape du jour :

21ème étape : Saint-Jacques-de-Compostelle-Saint-Jacques-de-Compostelle (9,7 km). Un dernier petit effort pour conclure un pèlerinage de plus de 3000 kilomètres. C’est par un contre-la-montre de 9,7 kilomètres sans difficulté que le Tour d’Espagne se termine et les enjeux de cette dernière étape sont minimes. À moins d’un cataclysme, les places ne devraient pas évoluer tant les écarts sont conséquents. Ils ne peuvent en aucun cas être bouchés sur une distance aussi courte. On connaît vraisemblablement l’identité du vainqueur final, mais point d’interrogation pour le vainqueur de l’étape depuis que Tony Martin et Fabian Cancellara se sont retirés. Membre du Top 10 du général ou rouleurs profitant de l’absence de l’Allemand et du Suisse, à l’image de Jesse Sergent ou Tobias Ludvigsson, partent favoris.