L’étape du jour : Nîmes – Nîmes (177 km)profil étape 16 tdf 2019profil étape 16 tdf 2019 | © ASO

Une étape où le spectacle sera plus du côté du parcours que de la course ! Avec un tracé partant des arènes de Nîmes, d’où la Vuelta s’était également élancée l’an dernier, puis passant par le pont du Gard au 23e kilomètre, les organisateurs nous feront découvrir le Gard sous ses plus beaux angles ! Côté sportif, cette 16e étape proposera aux coureurs une remise en jambes tranquille après la journée de repos. Sans risque de vent, avec un parcours tracé à l’intérieur des terres, le scénario de la journée semble écrit d’avance : une échappée publicitaire de 3 ou 4 coureurs parfaitement contrôlée par le peloton, qui se fait finalement rattraper à une dizaine kilomètres de l’arrivée, laissant place à un sprint massif. En effet, les hommes les plus rapides du peloton auront à cœur de saisir leur avant dernière occasion de briller sur ce 106e Tour de France !

 

La Grosse Cote du Jour : Matteo Trentin

Il roule bien, il sprinte bien, il grimpe bien, mais il gagne peu. Particulièrement à l’aise sur tous les terrains, Matteo Trentin a dévoilé rien que sur ces deux premières semaines de Tour de France toute l’amplitude de son panel de coureur complet : solide sur le plat lorsqu’il a fallu faire l’équipier au service de ses leaders les frères Yates, il a également démontré de réelles aptitudes de grimpeur lors de la première étape des Pyrénées où, seul en tête dans le col de la Hourquette d’Ancizan, il a été rattrapé par… Simon Yates. Pourtant c’est bien au sprint, son domaine de prédilection, qu’il a multiplié les belles performances. Le champion d’Europe en titre a ainsi terminé à 6 reprises dans le top 10, obtenant même une splendide troisième place à Colmar, seulement devancé par les monstrueux Wout Van Aert et Peter Sagan. Déjà vainqueur de deux étapes sur le Tour, en 2013 à Lyon et en 2014 à Nancy, le coureur de la Michelton-Scott pourrait envisager de renouvellement l’opération ce mardi, dans les rues de Nîmes. S’il ne paraît pas être l’homme le plus rapide du peloton sur le papier, tout semble possible à la vue de sa forme actuelle !

 

Le beau geste de l’(avant) veille : quand Fuglsang se fait passeur de bidons

Il n’est pas toujours facile de rejoindre son leader dans le peloton du Tour de France, même lorsque celui-ci est bien écrémé par la succession des cols. Alors il est parfois nécessaire de demander à un coureur d’une formation différente de faire la liaison entre deux coéquipiers. C’est ainsi que Dries Devenyns, remontant le groupe maillot jaune pour donner des bidons à son leader, Julian Alaphilippe, s’est retrouvé coincé de l’autre côté de la chaussée, les deux coureurs de la Deceunink Quick-Step étant séparés par Jakob Fuglsang. Le belge a alors demandé au danois d’assurer le transfert, ce que ce dernier a gentiment accepté, devenant l’espace de quelques secondes le passeur de bidons de son grand rival des classiques Ardennaises !

 

Une Histoire du Maillot Jaune : 22 juillet 1936 : la démonstration des belges de Sylvère Maes

Pour retrouver trace d’un mouvement dans la course au maillot jaune dans le Gard, il faut remonter à l’année 1936, lors d’un contre-la-montre par équipes reliant Nîmes à Montpellier.

Durant cette 30e édition de la Grande Boucle, alors courue par équipes nationales, les belges ont la maîtrise de la course. Solidement épaulé par son fidèle et vaillant équipier Félicien Vervaecke, Sylvère Maes surclasse rapidement la course. En effet, ce dernier s’empare tout d’abord de la tunique jaune dès la 8e étape, avant de mettre à distance son principal rival, le français Antonin Magne, durant le reste de l’épreuve.

Cinq jours la prise de pouvoir du natif de Gistel, le chrono par équipes de Nîmes est ainsi une belle occasion de renforcer son avance sur celui que le public surnomme « Tonin le taciturne », en s’appuyant sur la force collective des belges. Sur les 52 kilomètres de distance de cette 13e étape b (une étape en ligne reliant Marseille à Nîmes avait eu lieu dans la matinée), les hommes du plat pays tiennent à offrir une première victoire à leur leader, qui n’a d’ailleurs aucun lien de parenté avec Romain Maes, vainqueur du Tour 1935 et absent de l’édition 1936. Sur les routes du sud de la France, ils livrent alors un formidable bras de fer face aux français. Les équipiers du maillot jaune se démènent pour arracher seconde par seconde à leurs rivaux, au cours d’une bataille endiablée. Les relais se passent avec fluidité, chaque coup de pédale a son efficacité, le rythme est maintenu à une féroce rapidité. Si les hommes d’Antonin Magne se montrent braves, ils craquent progressivement face à l’incroyable force de leurs homologues au maillot bleu ciel.

A Montpellier, l’addition s’élève à près d’une minute (57 secondes) pour le deuxième du classement général, face à un Maes au maillot jaune de plus en plus resplendissant. Les belges, bien qu’ayant fini l’épreuve en infériorité numérique, à 6 contre 7, ont bien fait respecter la logique des étapes précédentes. Ils s’apprêtent d’ailleurs à renouveler l’opération le lendemain à Perpignan, confortant encore un peu plus le leadership de Sylvère Maes, qui s’apprête à remporter la première de ses deux Grandes Boucles, après avoir triomphé lors de l’étape reine des Pyrénées, reliant Luchon à Pau. A Paris, les 27 minutes d’avance sur Antonin Magne représenteront l’addition de cette force collective et de cette vigueur individuelle.

 

La spécialité du coin : la brandade nîmoiseLa brandade nîmoiseLa brandade nîmoise | © Les Foodies

Spécialité culinaire la plus célèbre de la cité gardoise, la brandade nîmoise trouve son origine à la Renaissance, lorsque les pêcheurs bretons commerçaient avec les vendeurs de sel de Camargue pour leur acheter de quoi conserver leurs morues. Rapidement, ce produit est même devenu monnaie d’échange contre l’obtention de l’or blanc, faisant de la morue un produit de consommation courant dans la région. Si l’on ignore toujours la date à laquelle la brandade a été confectionnée pour la première fois, on sait que c’est le chef cuisinier Durand qui a fait sa renommée en 1830. Réalisée à partir de chair de morue pochée dans du lait puis montée à l’huile d’olive, elle se présente sous la texture d’une purée blanche et onctueuse. De quoi présenter une vraie alternative locale à la recette portugaise !