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« J’ai repris l’entraînement après une coupure de dix-huit jours pour le moral et l’organisme. Or j’ai l’impression de reprendre le vélo à mes débuts : mal de jambes, pas de jus, vitesse moyenne 28-30 km/h au max, dur dans les cols. Est-ce ainsi pour tout le monde ou m’y suis-je mal pris pendant ma coupure ? »

Tout s’explique aisément et il ne faut pas vous inquiéter outre mesure. Revenons-en à votre coupure. Vous avez coupé dix-huit jours. Pour le moral, ressentiez vous une saturation importante ? Pour l’organisme, ressentiez-vous une fatigue profonde ?

Si vous auriez tendance à répondre par la négative, alors votre coupure a été trop longue. Cette dernière a engendré un desentraînement (perte des acquis de l’entraînement passé) et des désadaptations, c’est-à-dire des modifications de plusieurs paramètres physiologiques (dont l’endurance et le VO2max, donc la PMA).

Une coupure optimale ne doit pas excéder sept à dix jours. Ceci étant dit, quinze jours après votre reprise, vous devriez déjà voir revenir quelques sensations. Après trois semaines environ, vous devriez pouvoir changer de rythme et de braquet et ainsi vous ne devriez plus subir durant vos sorties. Enfin, après quatre semaines, vous aurez retrouvé le niveau qui était le vôtre avant cette coupure.

Ce qui fait donc au total presque sept semaines de « perdues » dans votre préparation, mais en cette période de reprise il ne faut pas chercher à brusquer les choses : laissez les sensations revenir. Vous constaterez au fil des sorties que vos jambes tournent de mieux en mieux, puis que vous êtes à nouveau capable de descendre les dents, puis que vous êtes à nouveau capable d’accélérer, et ainsi de suite.

A l’avenir, privilégiez une coupure relative (par exemple trois semaines avec une séance de renforcement musculaire, plus une course à pied, plus deux heures de vélo, chaque semaine). Par ailleurs, mieux vaut répartir quatre, cinq ou même six micro-coupures de quatre à cinq jours sur la saison qu’une seule coupure longue à l’automne. En effet, vous pourrez de cette manière mieux contrecarrer les épisodes de fatigue.

Pour conclure, rassurez-vous : vous n’avez pas perdu tous les acquis et vous n’allez pas reprendre avec une condition physique similaire à l’année dernière. Ces sensations sont transitoires et vont rapidement évoluer.

Benoît Valque – www.rotorfrance.com