Guillaume, nous voilà à l’aube de ton grand objectif de l’année. Abordes-tu le Championnat de France dans la condition que tu désirais ?
Oui, je pense. J’ai pu m’entraîner comme je le voulais. J’ai couru en Coupe du Monde à Namur, où je n’ai pas obtenu la performance que je convoitais, 42ème, ce qui m’a fait bizarre. Mais une semaine plus tard au Challenge National de Flamanville, dont j’ai pris la 3ème place, j’ai constaté que la forme était là. J’ai pu enchaîner mes entraînements selon le schéma prévu. Maintenant j’espère que la forme sera là au rendez-vous de dimanche.

Tu t’es affirmé tout l’hiver comme un candidat au podium à Lignières, cela te met-il plus de pression ou te donne-t-il plus de motivation ?
J’avais pour ambition en début de saison d’être vraiment en forme pour le Championnat de France, sans savoir alors où je me situerais à ce moment. J’espérais néanmoins pouvoir viser un podium. En cela, le Challenge National a confirmé mes capacités à convoiter un tel objectif. Ça ne me met donc pas forcément plus de pression. Maintenant, Francis Mourey mis à part, nous sommes cinq-six à prétendre à une place sur le podium. C’est une course difficile qui s’annonce.

Tu avais pris la 5ème place à Lignières en 2011 à l’occasion du Challenge National, que retiens-tu de ce parcours ?
C’était un circuit assez roulant. Dans le dernier tour à l’époque, j’étais encore en lice pour le podium avec Jérôme Chevallier, John Gadret et Florian Le Corre. Là, le parcours a évolué. Ils y ont rajouté des buttes artificielles et des escaliers. Ça permettra de casser un peu le rythme. J’irai le reconnaître demain matin mais j’ai déjà pu en avoir un aperçu avec une vidéo diffusée sur Internet. Ça m’a donné une idée du circuit, j’ai pu prendre en compte les quelques modifications, mais tant qu’on n’est pas sur le terrain, c’est dur de se faire une idée. L’avantage ici c’est qu’il me reste des souvenirs de 2011.

La nouveauté, dans l’approche du Championnat de France, aura été cette année le rapprochement de la finale du Challenge National. Qu’en as-tu pensé ?
Nous n’avons pas forcément été décalés dans la préparation, étant donné que j’avais planifié mes entraînements par rapport au Championnat de France. Après, c’est vrai que la finale du Challenge s’est présentée à une période où nous sommes d’habitude plus tranquilles, chez nous, pendant la période des fêtes. Le Challenge National placé entre les fêtes nous a permis de ne pas nous démobiliser avant le Championnat de France.

Tu as renoncé à faire le déplacement sur la Coupe du Monde de Rome. Pour quelle raison ?
Il y a l’aspect budgétaire mais surtout parce que, une semaine avant l’objectif, ça m’aurait fait accumuler pas mal de fatigue. Je n’ai même pas cherché à savoir combien ça m’aurait coûté. Dans la tête, je n’avais pas prévu d’y aller. J’ai préféré courir un cyclo-cross régional, que j’ai gagné devant Melvin Rullière.

Quel va être ton programme dans les quarante-huit heures qui nous séparent du Championnat de France ?
Je vais partir aujourd’hui en camping-car pour Lignières. J’y arriverai en milieu d’après-midi. Une fois sur place, j’installerai le camping-car et je n’aurai plus à bouger. Le camping-car, ça me permet de transporter tout le matériel et d’avoir tout sur place. J’effectuerai la reconnaissance du circuit samedi matin, avant que les courses ne démarrent. La reco, ça dépend toujours des circuits, mais sans trop taper dedans, je vais faire quatre ou cinq tours. Selon mes sensations, j’y consacrerai une à deux heures. S’il y a des passages à refaire, je les referai, et dès que je serai à l’aise sur le circuit, je le quitterai. Je ferai un petit tour sur route pour y faire deux-trois sprints et me débloquer, avant un retour au calme et du repos jusqu’au lendemain.

Tu évoquais ton matériel, en quoi consiste-t-il ?
Je roule sur un Ridley. Je bénéficie de trois vélos montés sur des boyaux de section 32. J’utilise trois modèles de roues différents mais je dois tourner à une dizaine de paires de roues. Je suis en outre aidé par Goodman Cycles, donc j’ajoute la marque du magasin sur mes vélos et sur mes vêtements.

Dimanche, l’effort sera encore intense. Quelle est ta fréquence cardiaque moyenne sur une heure ?
Sur une heure de course, quand j’avais le cardio, j’ai réussi à monter à 182/183 de moyenne. Je monte à 195 en fréquence maximale. Mais je fais surtout mes entraînements aux sensations, je prête donc peu attention à ces données. C’est plus un indicateur qu’une valeur pour l’entraînement. Je m’entraîne selon des intensités à réaliser mais je n’utilise pas non plus d’outil comme un capteur de puissance. Je me contrôle un peu parfois au rythme cardiaque, mais ça s’arrête là.

Hormis le maillot bleu-blanc-rouge, qu’aimerais-tu prendre à un gars comme Francis Mourey ?
Sa force physique ! Il a une très grosse force physique, même au niveau international. Dimanche, face à lui et Arnold Jeannesson, il s’agira avant tout de prendre un bon départ et rester à leur contact. En fonction des événements de la course, on verra alors ce que nous sommes capables de faire.