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CR La jalabert


Olivier PINEAU
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J'ai fait la Nicolas, le "petit parcours"... devenu grand non pas en distance (92km), mais en dénivelé (1500 D+ initialement et autant en négatif, puis après changement 2100 D+ avec arrivée au pic de Nore)

Thierry, mon collègue vélocipédiste est de la partie, plus en forme qu'à la Ronde Castraise en Avril dernier. De mon côté, c'est pas l'extase: j'ai repris 3 kg (apéros d'été, et repas= 82 kg pour 1m 75) et mon genou droit commence à tirer la gueule (syndrome de l'essuie-glace?). On verra si ça tient, j'ai décidé de ne pas me mettre en danseuse et mouliner en côte.

630 cyclistes au départ qui est très rapide et violent : on démarre directement par une côte (route de Carcassonne) 6% sur 5 km, on a vu des mises en jambes plus douces. Il faut dire que suite à un éboulement sur le tracé prévu survenu 10 jours avant le départ, les organisateurs ont dû modifier l'itinéraire comme ils pouvaient.

Mes résolutions de partir doucement sont mises à mal, je monte rapidement à 170 pulsations, à l'écoute de mon tendon, de ma rotule en espérant que ça tienne... et ça tient.

redescente par Labrespy pour gagner le tracé initial après l'éboulement, début de l'ascension vers Pradelles, c'est un gros et long faux plat roulant en fait, on l'avale à plus de 20 km/h, mais j'ai parfois du mal à suivre le groupe qui s'est formé, faut que je digère la première ascension.

Après Pradelles, on tourne à droite, descente de 6 km pour la 2ème côte, une vraie vacherie avec de nombreux changements de pourcentage, comme un escalier aux innombrables marches irrégulières. Je suis pas au mieux même si j'ai pris de l'avance sur Thierry qui grimpe mieux... mais descend super mal. Celui-ci ne tarde pas à me rejoindre.

1er arrêt: saut de chaine. Bah oui j'ai changé de vitesse en pédalant dans un virage pentu. Erreur de débutant (que je suis d'ailleurs). Mon acolyte a la courtoisie extrême de m'attendre.

Lui est plutôt en canne. Les miennes sont lourdes et mon genou se réveille. Je ralentis et sollicite plus l'autre jambe, je lui fais signe de ne pas m'attendre, je le rejoindrai dans l'autre descente.

Le dernier kilomètre est un véritable calvaire (plus de 8%, avec des passages à 14%) mais je me refais un peu et repasse quelques coureurs (je sais, c'est pas gentil mais...ça me fait toujours du bien au moral).

Le début de la descente est très pentu (16% par endroits), je me laisse aller à une pointe à 80 km/h... pas mon compagnon que je dépasse comme prévu.

2ème arrêt: mes lunettes sont tombées. Sachant que mon état de myopie a fait dire à mon oculiste que la prochaine monture serait peut-être un labrador et une canne, vous saisirez plus nettement l'absolue nécessité de récupérer mes binocles. Je repars pas trop vite, mais Thierry n'arrive toujours pas.

J'en profite pour m'alimenter, boire, puis décide de continuer pour rattraper un groupe en formation qui sera bien pratique en plaine.

3ème arrêt: ma selle est desserrée. Je m'arrête pour la remettre en place, serrer comme je peux (la fixation est usée, ça craint!), je repars au moment où Thierry arrive les yeux embués de larmes devant ce qu'il prend pour un geste chevaleresque d'attente d'un compagnon en difficulté. Alors je lui dis rien (je sais c'est pas gentil mais...ça me fait toujours du bien au moral)

Un groupe se forme, en fait de plaine, c'est une succession de bosses, faux plats avec un vent de face qui grandit. On s'abrite en serrant les dents en prenant quelques relais, mais à l'évidence on n'est pas les plus frais du groupe, surtout moi dont le genou droit commence aussi à déconner à force de compenser les défaillances de son jumeau!

4ème arrêt: On arrive à Villeneuve, ravitaillement de rigueur en liquide et solide (eau et 1/2 barre énergétique pour moi, coca et saucisson pour Thierry, fin connaisseur de la diététique sportive). J'en profite pour réajuster ma selle, en serrant comme un bourrin.

Direction Cabrespine, c'est du faux plat bien roulant, je me sens mieux, y compris niveau rotules. On se  relaie à bon train entre 20 et 25 km/h. A Cabrespine, Thierry s'arrête pour "vidanger". Je commence à l'attendre mais il me fait signe de continuer, on arrive au pied du col et chacun se gèrera selon ses forces. Et puis sa pudeur naturelle l'empêche de déballer sa tuyauterie sous mes yeux ébahis.

Je le laisse donc à sa tâche et aborde l'ascension finale. 11 km jusqu'à Pradelles à 5% puis 5 autres à 6.5 % vers le Pic de Nore. Bonne nouvelle, j'ai des forces et un pédalage assez souple, assez fréquent, des genoux qui ne vont finalement pas trop mal. Je rattrape pas mal de cyclistes  en roulant autour de 13 à 14 km/h (je sais c'est pas gentil mais...ça me fait toujours du bien au moral... je l'ai pas déjà dit ça?).

On arrive enfin à Pradelle, c'est plus roulant, j'accélère. Thierry n'est pas très loin (1 minute environ) on fait à peu près jeu égal.

Virage pour les 5 derniers kilomètres ( les plus durs) et là, au bout d'1 km...

5ème arrêt: ma selle  éclate littéralement en mille morceaux. Bah voyons, c'était trop beau! Reste 4 bornes à faire. Je passe 5 minutes à chercher les pièces éparpillées sur la roue et le fossé, tente de remettre tout ça en place mais une pièce est manquante... et introuvable. Quelques phrases de ceux qui me dépassent fusent du genre "t'es trop lourd", "prends ton tutu et mets-toi en danseuse"

3 solutions:

A- abandonner et  redescendre (dangereux sans reposoir pour mon postérieur, à moins de faire... hum... corps avec le vélo par un emmanchement que je n'expliquerai pas ici)

B-Finir à pieds (je vais mettre des plombes!)

C-Finir en danseuse

J'ai pris la C sans coup de fil à un ami ni avis du public (qui n'en a rien à foutre puisque constitué à ce moment-là de bovins occupés à mâcher avec délectation leur "ruminance")

Sauf que déjà la mise en route est périlleuse (pente à 8%), je m'y reprends plusieurs fois avant de pouvoir partir sans perdre l'équilibre. Et puis au bout d'1 km, mes cuisses n'en peuvent plus, je suis à 180 puls, il faut que je m'arrête.

Je vais finalement prendre la solution D: me carrer la selle dans mon cuissard afin d'avoir une assise... précaire soit, mais qui me permette de continuer jusqu'au bout!!!

La position n'est pas académique et là les spectateurs (non bovins cette fois-ci) me regardent au mieux avec incompréhension, au pire avec moquerie. Mais qu'importe le style, je lui préfère l'efficacité.

Je franchis l'arrivée au bout de 4h30, soit 10 minutes après Thierry, plante la main dans mon falzar sous les yeux d'une des organisatrices qui semble vouloir me dire "non merci y'a trop de monde, là!" pour en extirper le symbole de ma souffrance tel le christ ayant porté sa croix jusqu'en haut du Golgotha: je parle de ma selle bande d'obsédés!

Voilà, le chrono et les circonstances ne sont pas glorieuses, mais j'en garderai finalement un bon souvenir. Je remercie les organisateurs qui ont eu du fil à retordre avant la cyclo et nous ont offert un parcours exigeant mais magnifique. Je remercie spécialement ceux qui m'ont ramené jusqu'à Mazamet ainsi que ma monture dessellée.

Je reviendrai l'an prochain avec l'ambition de faire mieux, ce qui ne sera pas bien difficile!

 

 

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je rajoute juste un petit mot pour remercier les motards qui on ete tres reactif a l endroit des punaises 

il nous on fait rouler a gauche et en meme temps ramasser les punaises

cela a permis d eviter de nombreuse crevaison en plus

ce sont les premiers groupes qui on trinquer avec pas mal de cycliste arreter, avec tres souvent un motard

pour les aider a reparer

sinon tres belle cyclos ,tres casse patte avec 141km et 3222de d+

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Excellent.

Je t'ai certainement doublé dans les 3 derniers kilomètres. Y'avais un gars qui n'avais plus de selle. J'avais un beau maillot rose bien pétard.

Félicitation en tout cas car le but était d'aller au bout. Je termine un peu devant toi en 4h28 à la 333ème place après un arrêt à Caunes Minervois car j'avais l'étrier de frein qui avait bougé et qui touchait la roue.

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Bonjour,

Les résultats http://www.tourisme-mazamet.com/userfiles/files/20140824_CYCLO_LAJALABERT.pdf

Super cyclo avec un parcours innovant (jamais fait sur mes 4 jalabert depuis 2008) comme quoi les soucis ont permis de faire un truc sympa même si le dénivelé prévu au départ était bien supérieur.

Comme Olivier un petit check de la sortie mais avec moins de prose (j'ai passé un bon moment à vivre ton périple). D’ailleurs je pense t'avoir vu en passant en bas de la descente sur ton premier problème de selle ou lunettes. Tu n'avais pas le maillot de l'ariégeoise 2014 ?

Sinon départ rapide comme d’habitude mais étonnant car on attaque au bout d'un 1 km sur du 7% voire plus. Les gars sont tous sur la plaque et à fond, pour ma part pas trop d’échauffement (j'aime pas me lever tôt pour rouler 30 minutes et faire 30 minutes de poireau dans le sas de départ). Je laisse filer en gérant les premiers kilomètres à mon rythme. D'ailleurs je ne suis pas le seul et on verra plus tard. On rejoint la route de pradelles ou un long faux plat de 12km. Ensuite descente pour rejoindre le col de la croix, une belle vacherie ce truc. En rupture tout le long et surtout les deux derniers kilomètres qui ressemblent à un bon petit col basque. La descente sur caunes minervois à fond en suivant deux gars du coin qui s‘envoie pour amener une féminine (elle sera 1ére de sa catégorie).
Ensuite on a mangé du vent (comme tout le monde) jusqu’à Villeneuve ou la on a repris l’ascension vers le pic de Nore.

C’est parti pour 23 km d’ascension, la première partie jusqu’à pradelles se fait en bon rythme. On était un petit groupe de 5 avec un gus qui a tiré tout le monde jusqu’à pradelles. Dés la tournée vers le pic de Nore les choses changent avec le pourcentage qui devient plus conséquent. Je lâche prise au bout de 2 km pour continuer à mon rythme (je perds 25 places et 5 minutes de n’avoir pas suivi ce compagnon).
Un peu dans le dur au final mais je termine en 4h05. Je suis comme Olivier satisfait de mon temps car je n’ai pas préparé pour ce type de parcours.
J’ai pu saluer Romain dans la salle de repas car il était facile à reconnaitre avec sa tenue rose.

Au total 578 classés sur la Nicolas et 166 sur la Jalabert.

Sinon on peut dire merci aux organisateurs d’avoir réussi à maintenir la cyclo malgré les problèmes rencontrés au dernier moment.

J’ai eu la chance de rencontrer Laurent Jalabert qui est une personne charmante et très accessible avec nous pauvres amateurs. Il s’est laissé approcher par tous avec gentillesse tout l’après midi. Son frère Nicolas est aussi resté avec les membres du club, des amis et des locaux. Il faut préciser cela car ce n’est pas juste son nom qu’il prête au club de Mazamet mais c’est sa présence toute la journée à leur coté.

Je reviendrais aussi la refaire car j’ai encore passé un bon moment sur le vélo et hors vélo.

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Merci pour ton CR, t'as bien gazé tout de même. C'était bien moi avec le maillot de l’ariégeoise lors d'un de mes (trop) nombreux arrêts.

Par contre moi je ne suis pas satisfait de mon temps, mais je ne boude pas cette expérience... insolite. Je visais les 4h, 4h15 tout au plus, mais j'ai dû vite "m'asseoir dessus" si je puis dire!

Malgré tout ce qu'on peut dire et lire sur Jalabert (dopage, etc...) il faut effectivement reconnaitre qu'il est tout à fait sincère dans son implication à cette cyclo. J'ai mangé à une table de lui, il était sollicité tout le temps (photo, autographe). Je n'en ai pas fait autant parce que je me dis que ça doit être saoulant à force. Bah lui  et son frère sont restés disponibles, courtois.

J'étais.... sur le cul!

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