N°1 : une médaille en chocolat au goût amer pour Julian Alaphilippe

Après la course olympique, personne ne pourra contester le fait que Julian Alaphilippe avait une médaille dans les jambes et peut-être même l’or si l’équipe de France n’avait pas couru à contretemps, s’il avait suivi le coup de force des Italiens à une quarantaine de kilomètres du but ou s’il n’avait pas chuté dans la dernière descente de tous les dangers de la Vista Chinesa. Car en ce samedi 6 août, le puncheur d’Etixx-Quick Step paraissait irrésistible, peut-être même le plus fort. Alors que le peloton semble battu par l’offensive des Italiens, Julian Alaphilippe est le seul à faire son retour sur le groupe de Greg Van Avermaet. Mais le Berrichon paye ses efforts quand le Belge, accompagné de Jakob Fuglsang, part à la poursuite de Rafal Majka alors seul en tête. Tandis que le coureur de l’équipe BMC Racing Team file vers le titre olympique, Julian Alaphilippe est englué dans le groupe de chasse qu’il règle au sprint pour la 4ème place le long de la plage de Copacabana.

N°2 : Julien Absalon passe au travers

On rêvait d’une sortie olympique plus glorieuse qu’une modeste 8ème place pour Julien Absalon, douze ans après son titre à Athènes, huit ans après son sacre à Pékin. Dans le Top 3 de toutes les manches de Coupe du Monde cette saison, le Vosgien semblait être assuré d’une troisième médaille olympique. Mais la glorieuse incertitude du sport s’est retournée contre lui. Un jour sans au plus mauvais moment de la saison l’empêchait de lutter pour cette médaille qu’il méritait tant pour l’ensemble de son œuvre. Pour la première fois depuis que la discipline est olympique, le VTT repart bredouille d’une Olympiade. Maxime Marotte a longtemps semblé en mesure de sauver les meubles derrière les intouchables Nino Schurter et Jaroslav Kulhavy. L’Alsacien, lui aussi auteur d’une saison à la remarquable régularité, allait pourtant buter sur l’étonnant Carlos Coloma, jamais apparu à un tel niveau international au cours de la saison et qui s’empare du bronze.

N° 3 : chutes en série en BMX

En ces temps de disette, le BMX incarnait de sérieux espoirs de médailles et même de titres à Rio. Mais la discipline olympique depuis 2008 n’allait pas être sauvée par le naufrage collectif. Au contraire, elle allait être la discipline la plus touchée par la guigne. Le double champion du Monde (2011-2016) Joris Daudet chutait de manière spectaculaire dans la deuxième manche en quarts de finale. Quelques minutes auparavant, Amidou Mir quittait lui aussi l’épreuve olympique sur chute. Les choses n’allaient pas évoluer de manière plus positive chez les Dames. Finaliste, Manon Valentino allait, elle aussi, s’écraser sur la piste brésilienne. Il n’y aura donc pas de nouvelle médaille olympique pour le clan français, huit ans après le doublé réalisé par Anne-Caroline Chausson et Laëtitia Le Corguillé à Pékin.

N°4 : pas de miracle pour Pauline Ferrand-Prévot

La saison qu’elle accomplissait jusqu’alors n’incitait pas à l’optimisme concernant Pauline Ferrand-Prévot. Après deux saisons exceptionnelles en 2014 et 2015, au point de détenir simultanément pendant quelques semaines les trois couronnes mondiales sur route, en cyclo-cross et en VTT, la Rémoise partait favorite dans la course à l’or olympique. Les espoirs de doublé un temps évoqués l’hiver dernier sont pourtant bien loin quand PFP arrive au Brésil. Perturbée par des problèmes de dos récurrents, l’ancienne championne du monde évoluait bien loin de son niveau habituel. La course sur route (26ème) ne lui permettait pas de se ressaisir. L’épreuve VTT sera celle de trop. Pas au niveau, la Rémoise abandonne. « Le vélo est un sport physique, mais c’est aussi un sport où il faut avoir le mental, a-t-elle reconnu en novembre dans un entretien à L’Equipe Magazine. Là, j’ai pété les plombs. J’avais trop galéré. Mon corps n’en pouvait plus, ma tête n’en pouvait plus et je me suis arrêtée sur le bord de la route. »

N°5 : les pistards bronzés mais pas satisfaits

La nouvelle dimension prise par François Pervis depuis ses deux records du monde et trois titres mondiaux à l’hiver 2013-2014, le retour en grâce de Grégory Baugé, doublement titré aux Mondiaux de Saint-Quentin-en-Yvelines en 2015 : tous les éléments semblaient réunis pour assister à une véritable razzia collective du sprint français à Rio. Mais pour la troisième olympiade consécutive, les tricolores allaient devoir s’incliner devant la suprématie britannique, incarnée par Jason Kenny. Pas dans le coup aux Mondiaux de Londres en mars, les Bleus, malgré leurs discours rassurants, partaient avec trop de retard pour espérer remporter l’or olympique qui leur échappe depuis Athènes. Le trio de vitesse par équipes Grégory Baugé, François Pervis, Michael D’Almeida sauvait les apparences en prenant le bronze, mais les trois sprinteurs français étaient rapidement éliminés des tournois individuels en vitesse ou en keirin. A 31 et 32 ans, le Guadeloupéen et le Mayennais doivent se faire une raison : ils ne seront probablement jamais champions olympiques malgré leur talent.