Mark Cavendish (Dimension Data), vainqueur à Angers quarante-huit heures après sa victoire à Utah Beach. « Je suis incroyablement heureux de m’adjuger cette seconde étape sur le Tour 2016. Nous l’avons longuement planifiée au matin en réalisant un long briefing avec l’équipe sur la spécificité du final et ça s’est passé exactement comme nous l’avions prévu. Les gars sont restés calmes et sereins, ce qui est franchement bon car il aurait été plus facile pour eux de se relever dans un final aussi mouvementé. Mais ils sont restés patients. J’avais encore Edvald Boasson-Hagen et Mark Renshaw à mes côtés pour sauter dans la roue d’André Greipel au bon moment. Je savais qu’il lancerait son sprint de bonne heure mais il était plus fort que je ne le pensais. André a des tripes, c’est comme ça qu’il court. Je ne l’ai pas battu au sprint mais sur un dernier coup de rein, ce qui représente une nouvelle victoire importante pour l’équipe. »

André Greipel (Lotto-Soudal), parti pour remporter l’étape d’Angers mais finalement 2ème après consultation de la photo-finish. « C’est malheureux de perdre pour seulement quelques millimètres mais Cavendish a été juste un peu plus rapide. C’était une phase finale chaotique. Dans les 6 ou 7 derniers kilomètres, on a eu du mal à rester en équipe, mais Jürgen Roelandts est parvenu à me mettre dans une bonne position en vue du sprint. Dans un réflexe j’ai lancé mon sprint de loin, ce qui était certainement trop audacieux vis-à-vis de cette arrivée en faux plat montant. C’est sans doute ce qui m’a coûté la victoire. Mais Mark Cavendish a montré encore une fois à quel point il est fort. Il serait imprudent de le sous-estimer. Après tout, il s’agit là sa vingt-huitième victoire d’étape dans le Tour de France. Maintenant, nous nous savons capables de gagner avec l’équipe et nous aurons une nouvelle occasion de viser la victoire d’étape à Limoges. »

Armindo Fonseca (Fortuneo-Vital Concept), auteur d’une échappée de 215 kilomètres, les 140 premiers en solitaire, le reste avec Thomas Voeckler, avec lequel il a été rejoint à moins de 10 kilomètres d’Angers. « J’ai fait 140 kilomètres à l’avant… seul ! D’ailleurs, j’aurais bien aimé un peu de compagnie. A 84 kilomètres de l’arrivée, j’ai attendu Thomas Voeckler et nous avons fait une bonne partie de manivelle ensemble. Je suis juste un peu déçu de ne pas avoir eu le prix de la combativité. Mais le but n’était pas d’être le plus combatif. On a à cœur de faire un bon Tour de France, l’objectif de notre équipe est avant tout de gagner une étape et d’être placé au classement général avec Eduardo Sepulveda. Entre Granville et Angers, je voulais simplement être devant puisque l’on passait en Bretagne (NDLR : 70 kilomètres en Ille-et-Vilaine). Je me suis fait plaisir, j’ai eu des frissons, j’en ai pris plein les oreilles et les yeux. »

Thomas Voeckler (Direct Energie), animateur du final et récompensé du Prix de la Combativité. « J’avais surtout envie d’apporter un peu de panache à cette journée ennuyeuse pour tout le monde, que ce soient les coureurs, les spectateurs ou les suiveurs. Ça ne m’a pas non plus coûté énormément en énergie étant donné que je n’ai pas fait toute la journée devant. Je suis sorti à 90 kilomètres de l’arrivée pour rejoindre Armindo Fonseca puis j’ai mis un petit coup de gaz sur le final pour débloquer le moteur. Mais au final je retiens surtout la belle 3ème place de Bryan Coquard. »

Thierry Gouvenou (président du jury du Prix de la Combativité et directeur de course du Tour de France), sur l’attribution du Prix de la Combativité à Thomas Voeckler (Direct Energie) plutôt qu’à Armindo Fonseca (Fortuneo-Vital Concept). « Nous aurions pu accorder le Prix à Armindo Fonseca mais le jury a trouvé qu’il ne s’était pas assez employé dans son échappée et qu’il n’y avait pas mis assez de punch. Il roulait à 34 km/h devant le peloton et ça ne méritait pas le Prix de la Combativité. En revanche nous aimons le système de contre-attaque, un coureur qui sort pour récupérer l’échappée, donne le maximum et met de l’allure pour aller chercher la victoire d’étape. C’est ce qu’on a voulu récompenser. Il ne suffit pas d’attaquer le premier à 230 kilomètres de l’arrivée pour obtenir le Prix de la Combativité, il faut aussi donner du rythme et mettre de l’intensité. »


Etape du Tour. Et si la dernière étape de montagne du Tour de France, le samedi 23 juillet entre Megève et Morzine, venait à être modifiée ? Le doute persiste en tout cas sur la présence ou non du col de la Ramaz, après les Aravis et la Colombière et avant Joux Plane, alors que des chutes de rochers en menacent la descente. D’ailleurs, les cyclosportifs de l’Etape du Tour seront privés du troisième col du parcours, sur décision conjointe des autorités compétentes et des organisateurs. Si la zone est sécurisée pour la circulation automobile avec un système automatique d’activation de feux tricolores en cas de chutes de pierres, le passage de 15 000 cyclistes durant plusieurs heures constituait un risque accru. Le parcours ainsi modifié demeurera néanmoins un challenge sportif conséquent avec 122 kilomètres et 2873 mètres de dénivelé. Une décision sera prise pour les coureurs du Tour à la veille de l’étape.