Après une courte année de transition au sein de l’équipe continentale Bretagne-Schuller, qu’il appelle une virgule dans sa carrière, le Charentais Dimitri Champion s’apprête à faire son retour dans les rangs du ProTour. Il s’est engagé avec l’équipe Ag2r La Mondiale, qui recherchait justement des coureurs de sa trempe pour la porter vers la victoire et entraîner tout le groupe dans la bonne spirale. Sacré champion de France à Saint-Brieuc en 2009, Dimitri Champion a plus d’ambition que jamais. Son retour au plus haut niveau passera inévitablement par des courses plus relevées telles que Paris-Nice et les classiques ardennaises. Des épreuves sur lesquelles le champion de France se verrait bien mettre en valeur son beau maillot bleu-blanc-rouge avant de tenter de préserver son titre sur le circuit de Chantonnay qu’il connaît si bien.

Dimitri, dans quel état d’esprit abordez-vous la saison 2010 ?
J’ai vécu une année 2009 exceptionnelle, avec beaucoup de résultats, et je souhaiterais pouvoir faire pareil en 2010. Ce serait vraiment bien. Le maillot bleu-blanc-rouge nous oblige à aborder la saison différemment. Quand on a un maillot tricolore, on est plus attendu, mais il faut faire avec, je le sais. Je vais être un peu plus regardé, à moi de rester concentré et de faire le maximum.

Vous faites votre retour avec une équipe ProTour, avez-vous un sentiment de revanche ?
Non, pas spécialement. Revenir à un échelon moindre comme je l’ai fait l’année dernière fait partie d’une carrière. A certains moments, il faut savoir se remettre en question de manière à rebondir. C’est ce que j’ai fait l’an passé et je repars cette année avec une bonne condition, une bonne confiance. Mon année 2009 m’a permis de reprendre confiance et je suis très motivé pour cette nouvelle saison.

Comment avez-vous préparé cette nouvelle année ?
Ma préparation a été presque identique à celle de l’an passé. Je suis resté sur les mêmes bases pour avoir les mêmes pics de forme aux mêmes moments. Au niveau de l’intégration chez Ag2r La Mondiale, ça s’est bien passé. J’ai été assez surpris de l’accueil qui m’a été réservé et je pense que c’est de bon augure pour le reste de la saison.

L’objectif cette saison, c’est de garder le maillot de champion de France ?
Oui, c’est sûr, ce n’est pas un secret. J’essaierai d’être là au Championnat de France, sur un circuit sur lequel j’avais été sacré champion de France chez les amateurs. A côté, je vais avoir quelques courses par étapes pour objectif, entre autres Paris-Nice. C’est une course sur laquelle j’aimerais me mettre en avant. Après viendront les Ardennaises et le Championnat de France. Si je remplis tous ces objectifs, ce sera déjà une bonne saison.

Depuis votre sacre à Saint-Brieuc, le regard des gens a-t-il changé ?
Le regard des gens a forcément changé. Quand on possède un maillot tricolore, on est vu différemment. Mais dans le peloton je suis vu pareil, c’est seulement le public qui fait la distinction. Je ne pensais pas que le mouvement était aussi fort. Au début ce n’était pas facile, je ne m’attendais pas à une telle effervescence, mais j’ai appris à faire avec et ce n’est que du bonheur.

Vincent Lavenu a choisi de miser sur des gagneurs, vous en êtes l’exemple-type ?
C’est vrai que grâce à l’année passée j’ai pris confiance en moi. J’ai pris conscience que je pouvais gagner des courses. Cette année, j’ai rejoint Ag2r La Mondiale pour justement essayer de gagner des courses et remplir au maximum mon contrat. Je vais avoir des responsabilités. Nous en avons discuté lorsque j’ai signé, maintenant à moi de prouver qu’on peut me faire confiance et que ça fonctionne bien comme ça.

Vous sentez-vous prêt à assumer cette pression nouvelle de leader ?
C’est sûr que je sens la pression, elle est bien réelle, mais je suis préparé. Je sais que je vais être attendu au tournant. Mais bon, il ne faut pas non plus se mettre trop la pression. Il y a le maillot tricolore, c’est sûr, mais ça reste une saison de vélo comme chaque année. Je vais relativiser et essayer de faire au mieux.

Allez-vous être amené à faire des courses plus importantes cette année ?
Oui, je vais déjà faire Paris-Nice puis les classiques ardennaises. Déjà, ça va être un programme un peu plus lourd. Maintenant, à moi aussi de prouver que j’ai ma place dans le ProTour. J’ai acquis une certaine expérience, une certaine confiance en moi. J’ai prouvé que je pouvais gagner, à moi aussi de faire mes armes au niveau international.

Quels sont vos vœux quant à votre début de saison ?
J’aimerais bien faire un bon début de saison, ce qui serait déjà très bien. Après, je passerai par une période de repos, de transition, pour attaquer le Championnat de France dans les meilleures conditions, et aller au Tour si possible. Je pense que si je remplis tout cela, je pourrai reposer le vélo en septembre plus serein.

Propos recueillis à Paris le 26 janvier 2010.