Christel Ferrier-Bruneau est l’une des meilleurs cyclistes du peloton féminin français. Egalement l’une des rares à vivre de son sport. Chaque année qui passe la voit briller de plus en plus. Un peu à l’image d’un bon vin, elle se bonifie au temps qui passe. Pour preuve sa vendange de podiums et de titres en 2010. Les Italiens de chez Gauss ne s’y sont pas trompés et ont vu en elle son gros potentiel. La cuvée Ferrier 2011 pourrait s’avérer très prometteuse sous le doux soleil transalpin. Dans une grosse écurie du plateau féminin mondial, elle devrait certainement encore franchir un cap dans sa carrière. Avant d’entamer sa saison sur route, Christel Ferrier-Bruneau terminera la saison de cyclo-cross avec l’objectif d’un podium aux Championnats du Monde de Saint-Wendel dans une huitaine de jours.

Christel, la saison 2010 s’est achevée et le bilan a été très positif ?
Je suis contente de ma saison car j’ai encore progressé au niveau international. J’ai pu suivre les meilleures au Tour de l’Aude dès que les étapes s’élevaient et j’ai terminé 12ème avec le prix de la combativité. J’ai aussi été régulière sur les Coupes du Monde puisque j’ai fait deux fois 13ème. Et au Tour de l’Ardèche, je termine trois fois 2ème. Au niveau national, j’étais ravie de gagner la Coupe de France en remportant trois manches sur cinq, et de ma 3ème place au Championnat de France du contre-la-montre, pour une première… Par contre, j’étais déçue de la course en ligne du Championnat de France à Chantonnay où l’on n’a pas su conserver le maillot au sein de l’équipe.

Comment expliques-tu ta grande forme qui t’a permis de surclasser le peloton français, as-tu changé ta préparation ?
Je n’ai pas changé ma préparation. J’accumule juste de plus en plus de courses et d’expérience et je passe des paliers chaque année. Etant vététiste, je suis « jeune » dans la discipline puisque j’ai commencé à courir au sein de l’équipe des Pruneaux d’Agen en 2007, alors je pense qu’il y a encore pas mal de choses à apprendre.

Le fait d’avoir rejoint l’équipe Vienne-Futuroscope t’a-t-il permis d’avoir plus d’ambitions ?
Non l’ambition j’en ai toujours eu à revendre… L’équipe Vienne-Futuroscope m’a apporté une structure sereine avec une équipe soudée autour de moi sur les courses et un staff technique professionnel qui m’a permis de donner le meilleur de moi-même pour aller chercher ses victoires. Une bonne ambiance mêlée à la performance, cela ne peut que marcher !

On parle de 2011 et de ton départ pour l’Italie chez Gauss, on imagine que tu es heureuse ?
Je suis très contente de mon choix longuement réfléchi car ce n’est pas facile de quitter une équipe où l’on se sent bien et partir dans une équipe étrangère qu’on ne connaît pas, avec une langue étrangère. Mais j’ai besoin de défis pour progresser et cela m’avait bien réussi quand j’étais partie à Vision 1. J’ai envie de courir plus au niveau international avec une grosse structure, elle est au 5ème rang mondial, pour me confronter aux meilleures mondiales.

Pas trop anxieuse de découvrir une nouvelle façon de vivre voire de courir ?
Non, je ne suis pas de nature anxieuse. En plus, j’ai vécu une expérience similaire quand je suis allée chez Vision 1 en 2009, l’équipe anglaise de Nicole Cooke. C’est très enrichissant de découvrir un autre mode de pratique, une autre langue, d’autres tactiques de course. Cela m’avait fait énormément progresser et m’a permis d’être plus offensive en course. C’est l’année où je gagne mon maillot tricolore… En ce moment, j’apprends l’italien pour m’intégrer plus facilement, c’est sympa.

Le fait d’être partie de France veut-il dire aussi que tes objectifs sont passés à la taille supérieure pour la future saison ?
Une fois qu’on a gagné la Coupe de France, je ne vois pas l’intérêt d’en faire encore un objectif. J’ai vraiment envie d’aller chercher un podium en Coupe du Monde, et c’est sûr que les Championnats du Monde sont mon objectif, que ce soit sur route ou en cyclo-cross. Je pense qu’il faut toujours viser haut et se dire que c’est possible. Après, si on n’a pas réussi, tant pis, mais au moins on aura essayé ! C’est mieux que de vivre avec des regrets. J’ai donc des rêves en multicolore… ou avec des anneaux olympiques.

Que connais-tu de ta nouvelle équipe et de tes futures coéquipières ?
Je connais l’équipe de 2010 mais en 2011 il y a pas mal de changement avec un renouveau dans l’effectif. Il n’y aura plus Georgia Bronzini, l’actuelle championne du monde. Je connais Julia Martisova. Et bien sûr Aurore Verhoeven, que je connais très bien car on était équipières à Vision 1. C’est marrant car aucune de nous deux, avant d’intégrer l’équipe, ne savait qu’on serait deux Françaises.

Pourrais-tu nous dévoiler ton début de calendrier 2011 ?
Après la saison de cyclo-cross qui se terminera aux Championnats du Monde de Saint-Wendel dans dix jours, je me reposerai au mois de février et après je ne sais pas encore mon programme de course sur route. Je commencerai la saison sur route mi-mars. Je sais que je serai sur la première manche de Coupe du Monde en Italie.

Propos recueillis par Emmanuel Chaillard pour http://velotekiero.sportblog.fr.