On donne traditionnellement aux typhons, parce que c’est la pleine période, le nom d’une femme. Il est une certitude : celui baptisé du nom de Jeannie va faire des dégâts. C’est une véritable tempête que soulève L’Equipe, ce matin, dans ses colonnes. Le journal révèle que Jeannie Longo se serait soustraite à un contrôle antidopage inopiné le 20 juin dernier en demeurant imprécise sur l’endroit où elle se trouvait. Ce genre d’événement porte un nom, le « no show », et il est passible d’une suspension pouvant aller de trois mois à deux ans.

Les faits rapportés par L’Equipe sont graves. A deux reprises d’abord, la multiple championne (quatre fois médaillée olympique dont une fois en or, treize fois sacrée championne du monde, cinquante-neuf fois championne de France) serait restée floue sur sa localisation. Tous les athlètes de haut niveau sont pourtant logés à la même enseigne : ils doivent préciser au quotidien le lieu où ils se trouvent afin de faciliter l’organisation de contrôles inopinés. Rappelée à l’ordre par l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD), qui l’a avertie par courrier recommandé ces deux fois-là, elle est allée au clash à la troisième faute. Le lundi 20 juin, l’agence antidopage américaine (USADA), mandatée par l’AFLD, a débarqué dans l’hôtel américain où Jeannie Longo prétendait avoir pris ses quartiers en vue de s’entraîner pour les Championnats de France, dont elle a remporté le titre chronométré. Or Longo ne s’y trouvait pas.

Cet imbroglio sur la localisation géographique de la championne, relié aux deux erreurs précédemment commises, constitue une enfreinte au règlement antidopage. Ce sont ces mêmes fautes qui avaient coûté l’éviction de Michael Rasmussen dans le Tour de France 2007 et plus récemment l’écartement de l’ailier bayonnais Yoann Huget en rugby. Ces manquements répétés au règlement de la lutte antidopage risquent donc d’entacher les prochains mois de la carrière sans fin de Jeannie Longo. A 52 ans, la Grenobloise s’expose à une suspension de trois mois à deux ans. Une procédure disciplinaire va être engagée, l’AFLD ayant déjà transmis le dossier à la Fédération Française de Cyclisme. Reste que dans l’attente du passage de la championne en commission de discipline, c’est sa place en équipe de France qui devrait être contestée. Sélectionnée pour les épreuves en ligne et chronométrée des Championnats du Monde de Copenhague, qui se tiendront du 19 au 25 septembre, Jeannie Longo devrait être écartée du groupe.