Frédéric, vous êtes directeur sportif au sein du Team Type 1-Sanofi. Savez-vous si vous allez y rester pour la saison à venir ?

Je ne sais pas trop. Je suis dans la même situation que le reste du staff et les coureurs, j’attends. Je cherche un peu, mais ce n’est pas non plus la panique. Je suis dans cette équipe depuis le début de cette saison alors que j’étais sorti du circuit un moment, après avoir été sélectionneur de l’équipe de France sur route, notamment pour les JO d’Athènes et de Pékin. Il a donc fallu que je me remette dans le bain. Mais cette équipe fait vraiment passer un message sympa. J’y ai pris beaucoup de responsabilités, j’ai notamment géré la logistique. C’était très intéressant, mais également très prenant. Mais je suis très motivé.

Parlez-nous de la spécificité de votre équipe.

Le Team Type-1 fait passer un message fort à propos du diabète. Nous avons cinq coureurs diabétiques au sein de l’équipe, et il y en a toujours un sur chaque course. Des jeunes sportifs viennent souvent nous voir, même à l’hôtel, pour poser des questions à ces coureurs, pour savoir comment ils gèrent leurs efforts. Ça, c’est toujours bien. On échange beaucoup, on discute, on voit bien qu’on donne de l’espoir aux jeunes diabétiques. C’est quelque chose de très sympa. Nos diabétiques sont très sollicités. Cela fait parti de notre rôle, c’est une expérience vraiment enrichissante de parler de diabète tout au long de la saison.

N’est-il pas difficile d’évoluer au sein d’une équipe internationale ?

Dans le Team Type 1, il y a dix nationalités différentes, on utilise donc l’anglais pour communiquer, tous les briefings se font en anglais, mais certains ne comprennent pas cette langue. Il est donc très difficile de faire passer des messages, de se faire comprendre très clairement. En français, j’ai les mots pour m’exprimer, mais en anglais, je suis plus limité, ce n’est pas toujours simple de faire comprendre aux coureurs ce qu’on attend d’eux.

Quelle est votre philosophie en tant que directeur sportif ?

En tant qu’ancien sprinteur, j’ai des facilités qui me permettent de bien expliquer aux coureurs comment placer leur sprinteur avant l’arrivée. On cherche bien sûr à attaquer, à être présent. Chaque équipe à sa philosophie, il faut s’y adapter quand on arrive. Dans notre catégorie, il n’y a pas d’oreillettes. Je n’en suis pas un adepte, mais il est plus difficile de communiquer sans. Car, avec le bruit des voitures, les spectateurs, il est compliqué de se faire comprendre, de faire passer le message que l’on souhaite à ses coureurs. C’est déjà dur de se faire comprendre en temps normal alors en pleine course, c’est encore pire. J’ai du m’adapter, et je fais vraiment des progrès en anglais !

Avez-vous une préférence pour une équipe en particulier ?

Si je pouvais choisir, j’aimerai intégrer une équipe française, mais il ne faut pas oublier qu’elles sont pratiquement toutes complètes. Déjà, cela effacerait la barrière de la langue. Ensuite, parce qu’il y toujours quelque chose à faire sur le sprint dans chaque formation française, ainsi que sur les courses belges.

Y a-t-il des coureurs en particulier que vous aimez suivre ?

Nous avons de très bons coureurs, et nous défendons de bonnes valeurs. Je pense que Georg Preidler, un jeune autrichien, ainsi que le Norvégien Vegard Stake Laengen, seront de bons coureurs, ils ont tous les deux du potentiels. Ce sont de jeunes coureurs très motivés, qui écoutent toujours les conseils qu’on leur prodigue. Travailler avec Julien El Farès est également une très bonne expérience, il est très motivé. C’est un plaisir de collaborer avec des coureurs comme eux.

Quels sont vos meilleurs souvenirs au sein de cette équipe ?

En général, les bons souvenirs, ce sont les victoires. Notamment les deux étapes du Tour du Limousin remportées par Jure Kocjan. C’était très beau. On avait besoin de victoire à ce moment là, ça faisait du bien. Et c’était notre première victoire en France. Le Tour de Corée était également une grande expérience, on y a fait plusieurs bonnes places, même s’il y a eu quelques problèmes pour Daniel Callegarin, qui a chuté et qui a dû aller à l’hôpital.

Propos recueillis le 3 septembre 2012.