Le Tour de France est à peine terminé que les regards se tournent déjà vers l’Espagne. Comme pour bien montrer que la péninsule ibérique va attirer notre attention au cours du prochain mois en prévision de la Vuelta, une partie des coureurs ayant bouclé la 100ème édition du Tour se rend ce samedi de l’autre côté des Pyrénées, au Pays Basque, pour disputer la Clasica San Sebastian. La plus grande course d’un jour espagnole retrouve sa place traditionnelle dans le calendrier, elle qui avait été déplacée au 15 août l’an dernier en raison des Jeux Olympiques. C’est aussi un moyen pour beaucoup de marquer des points WorldTour qui seront cruciaux, non seulement pour la période des transferts sur le point de s’ouvrir, mais aussi pour le nombre de coureurs par sélection nationale pour les Mondiaux de Florence.

Dans ce classement la France fait bonne figure et occupe une 7ème place qui semble lui permettre de pouvoir aligner neuf hommes sur la course en ligne en septembre prochain. Mais avec des nations dangereuses comme la Suisse ou la Belgique derrière eux, les Tricolores auraient le bon goût d’inscrire quelques points aujourd’hui. Au-delà de l’aspect comptable, on espère que les Bleus sortiront la tête de l’eau après un Tour de France délicat, mais aussi qu’un représentant de l’Hexagone succèdera à Arnaud Démare, dernier vainqueur français d’une classique WolrdTour, et à Laurent Jalabert, dernier vainqueur français au Pays Basque, il y a onze ans.

Comme d’habitude, c’est l’Alto de Jaizkibel, escaladé depuis 2010 à deux reprises, qui fera office de juge de paix ce samedi. La difficulté sera fatale à Francisco Aramendia (Caja Rural), Olivier Kaisen (Lotto Belisol), Matthias Krizek (Cannondale) et Luca Wackermann (Lampre-Merida) qui auront eu le mérite de se lancer dans une entreprise vouée à l’échec. Les onze minutes accordées par le peloton n’étaient qu’un leurre. Les deux derniers fuyards, Krizek et Wackermann, seront logiquement repris peu avant la deuxième ascension du Jaizkibel à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée, là où la vraie course commence. Du moins pour les favoris.

Tony Gallopin prend l’option attaque et remporte son premier succès majeur

Ce statut, Alejandro Valverde (Movistar Team) l’assume pleinement. Le Murcian compte bien se consoler de sa Grande Boucle mi-figue mi-raisin aujourd’hui. Toute l’équipe se met à son service, à commencer par le deuxième du Tour, Nairo-Alexander Quintana qui fait exploser le groupe de tête sur les pentes du Jaizkibel. Seuls Roman Kreuziger et Nicolas Roche (Team Saxo-Tinkoff), Yannick Eijssen (BMC Racing Team), Arnold Jeannesson (FDJ.fr), Tony Gallopin (RadioShack-Leopard), Mikel Landa (Euskaltel-Euskadi) et Moreno Moser (Cannondale) parviennent à s’accrocher. Kreuziger bascule seul en tête, mais sera repris dans la descente tandis que Mikel Nieve (Euskaltel-Euskadi) et Sylvain Chavanel (Omega Pharma-Quick Step) viennent gonfler les rangs du groupe de tête avant d’aborder l’Alto de Arkale, dernière difficulté du jour.

Plutôt que d’attendre le sprint où il pourrait faire parler sa pointe de vitesse, Tony Gallopin choisit de passer à l’attaque. Landa et Roche tentent de prendre sa roue, rien y fait, et le Français se retrouve rapidement avec une avance intéressante. Gallopin bascule dans la descente de l’Arkale avec une avance d’une quinzaine de secondes sur un groupe de cinq où figurent Nieve, Landa, Kreuziger, Roche et Valverde. Même si deux équipes sont représentées par deux coureurs, la méfiance est de mise dans le groupe de chasse. Les Euskaltel-Euskadi et les Saxo-Tinkoff savent bien qu’il leur sera difficile de battre Alejandro Valverde en cas de sprint en petit comité.

Les poursuivants s’épient pendant que le Francilien jette ses dernières forces dans la bataille. Son avance tourne toujours autour des 15 secondes, mais au moment de tourner à gauche pour aborder la dernière ligne droite, il ne fait plus aucun doute qu’il décrochera la plus belle victoire de sa carrière. Le troisième des derniers Championnats de France à Lannilis fin juin prend même le temps de savourer dans les derniers mètres d’une course maitrisée. Il vient de s’adjuger à 25 ans, sa première grande classique WorldTour, lui qui courait après un succès depuis sa victoire d’étape au Tour du Limousin en 2011.

Classement :

1. Tony Gallopin (FRA, RadioShack-Leopard) les 232 kilomètres en 5h39’03 » (42,3 km/h)
2. Alejandro Valverde (ESP, Movistar Team) 28 sec.
3. Roman Kreuziger (TCH, Team Saxo-Tinkoff) m.t.
4. Mikel Nieve (ESP, Euskaltel-Euskadi) m.t.
5. Nicolas Roche (IRL, Team Saxo-Tinkoff) à 29 sec.
6. Mikel Landa (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 36 sec.
7. Moreno Moser (ITA, Cannondale) à 51 sec.
8. Pieter Serry (BEL, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
9. Bauke Mollema (PBS, Belkin) m.t.
10. Arnold Jeannesson (FRA, FDJ.fr) m.t.