Alberto Contador. 1’13 ». C’est le temps qu’a pris Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) au bout d’un coup audacieux lancé dès les premières rampes du Monte Ologno hier. Avec l’aide de Ryder Hesjedal, le Maillot Rose a conforté sa position à l’entame des deux derniers jours décisifs. « Nous travaillions à l’avant, car nous savions qu’il était important d’être bien placés pour aborder la montée étant donné que la route était étroite, raconte l’Espagnol. Au pied, l’équipe a imprimé un rythme élevé en voyant sur le visage de Fabio Aru qu’il n’avait pas de bonnes jambes. J’ai décidé de continuer à mon rythme. J’étais informé de la position d’Hesjedal. Je savais qu’il pouvait être un bon allié. Quand nous allions atteindre le sommet, j’ai vu qu’il était toujours là. J’ai pensé que la meilleure option, c’était de l’attendre. C’était une décision intelligente. »

Philippe Gilbert. Sorti en costaud à 19 kilomètres de l’arrivée, Philippe Gilbert (BMC Racing Team) a conquis sa deuxième victoire d’étape sur le Giro. Distancé dans le Monte Ologno, le Belge a recollé au quatuor de tête qu’il a aussitôt attaqué. « La nuit dernière, nous avons dormi de l’autre côté du lac, relate le Wallon. Un membre du personnel de l’hôtel a pointé une montagne au loin et nous a dit qu’il s’agissait du Monte Ologno. De là où nous étions, cela ne paraissait pas si difficile mais c’était une ascension très exigeante. C’est l’une des plus belles victoires de ma carrière. J’ai pu la savourer dans les 3 derniers kilomètres. Valerio Piva me disait dans l’oreillette que j’avais une minute d’avance. »

Sylvain Chavanel. 2ème à Abetone, Sylvain Chavanel (IAM Cycling) est allé chercher une nouvelle place d’honneur à Verbiana en réglant le sprint pour la 3ème place. « J’ai tapé dedans pour prendre l’échappée mais je suis tout de même satisfait de mon sprint, se réjouit le Châtelleraudais. J’avais vraiment envie d’être devant. Et ce n’était pas évident, car nous avons roulé à plus de 48 km/h de moyenne sur la première heure. Ensuite, cela s’est révélé plus tranquille mais j’ai été surpris par la dureté de l’ascension. Je suis parvenu à gérer mes efforts en compagnie de Philippe Gilbert et Rinaldo Nocentini et nous avons vraiment effectué une descente à bloc pour revenir sur le groupe de tête. Avec deux BMC Racing Team dans l’échappée, notre tâche était dure sans parler que Gilbert a fait parler son tempérament offensif. »

Jérôme Pineau. Le Giro 2015 n’aura pas été celui de Jérôme Pineau (IAM Cycling). Le Nantais explique sa décision de quitter le Tour d’Italie hier. « J’ai subi la course depuis le début, déplore l’ancien vainqueur d’étape sur le Giro. Je ne me suis jamais senti à l’aise. Et depuis deux jours, j’ai connu des problèmes d’estomac. Il était impossible de lutter du moment que je ne digérais pas et que je ne pouvais pas m’alimenter correctement. D’autant plus que ce Giro-là était très éprouvant.  Je le compare à ce que j’ai effectué de plus difficile en matière de dénivelé lors de mes dix-sept Grands Tours. Cela vaut un Tour de France des années de l’US Postal. Maintenant je vais rentrer à la maison et m’efforcer de récupérer afin d’être prêt pour les prochaines courses à commencer par le GP d’Argovie. »

L’étape du jour :

19ème étape : Gravellona Toce-Cervinia (236 km). La voilà l’étape-reine du Giro ! Les chiffres ont de quoi faire pâlir les plus aguerris. 236 kilomètres, trois cols de première catégorie et près de 4800 mètres de dénivelé répartis dans les 100 derniers kilomètres. Les 150 premiers kilomètres de cette étape sont trompeurs, car ils sont globalement plats malgré quelques petites difficultés qui sont pour la plupart non répertoriées. Ils servent à rejoindre le col de Saint-Barthélémy (20 kilomètres à 5,6 %) avant le col de Saint-Pantaléon (16,5 kilomètres à 7,2 %) et la montée finale de Cervinia. Longue de 19 kilomètres à 5 %, elle ne comprend aucune portion de répit. Les pourcentages les plus forts seront atteints avant le village de Valtournenche. La pente s’adoucit cependant dans les deux derniers kilomètres au pourcentage moyen de 1,4 %.