Guillaume, la Classic Loire-Atlantique samedi a marqué votre reprise de la compétition, trois semaines après avoir bouclé un mois de février très chargé. Comment avez-vous négocié cette phase de coupure ?
Effectivement, j’ai passé trois semaines sans courir, mais cela m’a fait du bien. J’ai eu dix-sept jours de course en février et j’avais besoin de lever le pied. La première semaine, j’ai refait du jus, puis je suis parti en stage près de Nice. Le but était de m’entraîner sous le soleil. La reprise n’a pas été évidente sur la Classic Loire-Atlantique. Il y a eu de la course. Ça a été un peu compliqué pour moi.

Le fait de ne pas avoir manqué un seul jour de course du calendrier français le mois dernier témoigne d’une vraie envie de courir après une saison 2015 tronquée.
Oui, je pensais souvent à l’an dernier dans les moments difficiles. En dix-sept jours de course, on en connaît forcément. Je me disais que l’an dernier à la même époque, j’étais dans mon canapé à regarder ces courses. Ça me remontait le moral.

Quel regard portez-vous sur votre début de saison ?
Je ne suis pas mécontent de mon mois où j’ai plutôt bien marché à la Méditerranéenne (9ème) et aux Boucles Drôme-Ardèche. Mais j’ai connu aussi des petits passages à vide comme au Tour du Haut Var, ce qui est normal. Quand on fait un bon hiver avec les stages avec l’équipe, ça aide. L’an dernier, sans les stages, ma reprise s’était bien passée sur le jus, mais ensuite, j’ai ressenti que j’avais moins les bases. Voilà pourquoi cela a été un peu plus compliqué.

Vous avez trouvé votre place naturellement chez HP BTP-Auber 93 ?
Oui, je connais bien cette équipe pour en avoir fait partie en 2007. Ce ne sont plus les mêmes coureurs, mais ce sont les mêmes mécanos, les mêmes directeurs sportifs. J’ai rapidement trouvé ma place. Avec Romain Feillu, notre rôle est d’encadrer et de conseiller les jeunes. Nous nous partageons bien les rôles. Lui évolue dans un registre de sprinteur, moi dans celui de grimpeur. Qui plus est, nous nous entendons bien avec Romain. On se connaît de longue date puisque nous étions ensemble en 2006 au CC Nogent-sur-Oise. En course, on attend de nous à ce que l’on manœuvre bien. Même si sur les courses un peu plus relevées, nous, les « vieux », sommes plus attendus, il n’y a pas vraiment de leader, tout le monde a sa chance.

L’équipe HP BTP-Auber 93 vous offrait-elle ce dont vous aviez besoin ?
Oui, j’avais avant tout besoin d’être dans une équipe où je me sentais bien. Mentalement, ce n’a pas toujours été évident. Mais depuis un an ça va beaucoup mieux. J’ai retrouvé un équilibre.

Même si vous êtes au dernier échelon professionnel ?
C’est vrai que j’ai un pincement au cœur quand je vois de belles courses, comme lorsque j’étais en stage à Nice au moment de Paris-Nice. Mais ça fait partie de mon chemin. C’est comme ça. Je regarde devant moi. Mais je ne désespère pas de revenir en deuxième division. Pourquoi pas avec Auber ? C’est ce que j’espère le plus. C’est en projet et c’est ce que l’équipe recherche. Pourquoi pas dans une autre équipe ? Il me reste une saison à faire. J’espère avant tout rendre la pareille à Stéphane Javalet qui m’a fait confiance au moment où j’étais au plus bas en en gagnant une belle.

Qu’est-ce qui vous manque pour retrouver le chemin de la victoire qui vous échappe depuis 2011 ?
C’est difficile de gagner des courses sans avoir une belle pointe de vitesse. Même les meilleurs grimpeurs ne gagnent pas beaucoup chaque année. Quand tu es un peu moins grimpeur, c’est donc encore plus difficile. Il ne faut vraiment pas se louper. Il ne m’a pas manqué grand-chose l’année dernière au Tour de Vendée quand je suis repris à 100 mètres de l’arrivée. Le jour où tu te retrouves devant, il faut donner le maximum et se dire qu’un jour ça va finir par passer.

Quelles courses avez-vous particulièrement cochées ?
J’aime bien le Critérium International. J’ai déjà fait 5ème en haut du col de l’Ospedale en 2012. C’est la raison pour laquelle je suis parti à Nice, pour être en forme là-bas. J’apprécie également la Route du Sud, le Tour de l’Ain et le Championnat de France. Certaines courses d’un jour sont également susceptibles de me convenir comme le Tour du Finistère ou Paris-Camembert. Nous avons un beau programme, il y a de quoi faire.

Propos recueillis à Cholet le 20 mars 2016.