Les années se suivent et se ressembleraient presque pour Fernando Gaviria (Quick-Step Floors), l’incontournable sprinteur du Tour de San Luis, devenu Tour de San Juan cette année avec la migration de l’épreuve argentine quelques 350 kilomètres au nord-ouest. Pourtant, si les victoires du finisseur colombien se succèdent d’une édition à l’autre, son statut évolue constamment. Il n’était pas encore professionnel il y a deux ans lorsque, à 20 ans seulement, il s’était payé par deux fois Mark Cavendish au sprint. Ce qui lui avait valu de signer dans la foulée un premier contrat pro avec l’équipe Quick-Step, à qui il avait offert au début de la saison 2016 deux nouvelles victoires au sprint à San Luis. Avant de réaliser une saison fort prometteuse avec trois succès en WorldTour (une étape de Tirreno-Adriatico, deux du Tour de Pologne), conclue en octobre par un triomphe sur l’avenue de Grammont à Paris-Tours.

A 22 ans, Fernando Gaviria est attendu plus haut encore cette saison. Mais c’est au Tour de San Juan, comme il en a pris l’habitude, qu’il avait à cœur de débloquer son compteur. Ça n’aura pris que 142,5 kilomètres et une première étape disputée autour de la municipalité bâtie dans la vallée viticole de Tulum, qu’irrigue le rio San Juan. Les cinq échappés du jour, les locaux Omar Azzem (Los Cascos Esco-Agroplan), Javier Gaston (Sindicato de Empleados Publicos de San Juan), Franco Lopez (Asociation Civil Agrupacion Virgen de Fatima), Ruben Ramos (Argentine) et Leonardo Rodriguez (Asociacion Civil Mardan), s’étant fait revoir bien avant le retour dans San Juan, un boulevard s’ouvrait aux sprinteurs.

« Nous étions prêts pour l’emballage final, raconte Fernando Gaviria. Maximiliano Richeze puis Tom Boonen m’ont lancé le sprint de la meilleure des façons. C’est un luxe d’avoir à sa disposition des coureurs de ce calibre. » Dès lors personne, pas même le champion olympique de l’omnium Elia Viviani, sous les couleurs de la Squadra Azzurra, n’aura pu remonter le sprinteur colombien, vainqueur de sa cinquième étape en Argentine en trois éditions. « J’espère gagner encore mais j’aimerais aussi pouvoir renvoyer l’ascenseur à Tom dans les prochaines étapes, dit-il. En attendant, gagner ici va booster ma confiance pour les prochaines courses. J’ai travaillé très dur ces dernières semaines et c’est bon de voir que ça paie. »

A noter qu’un fait de course assez rocambolesque est survenu à 1500 mètres de l’arrivée, quand une partie du peloton s’est engouffrée sur la mauvaise voie à un embranchement. Les coureurs impliqués dans cette erreur de trajectoire qui les a propulsés sur une voie parallèle ont dû descendre de vélo pour couper à travers une bande herbeuse, enjamber le rail de sécurité derrière lequel s’étaient massés les spectateurs, et repartir sur la bonne route. Un incident qui, s’il aura cisaillé le peloton, aura bénéficié de la clémence du jury des commissaires, qui a classé tout le monde dans le même temps.

Ce mardi, une seconde boucle mènera le peloton autour de San Juan (128,8 km).

Classement 1ère étape :

1. Fernando Gaviria (COL, Quick-Step Floors) les 142,5 km en 3h07’44 » (45,5 km/h)
2. Elia Viviani (ITA, Italie) m.t.
3. Nicolas Marini (ITA, Nippo-Vini Fantini) m.t.
4. Matteo Malucelli (ITA, Androni Giocattoli) m.t.
5. Vincenzo Nibali (ITA, Bahrain-Merida) m.t.
6. Tom Boonen (BEL, Quick-Step Floors) m.t.
7. Matthias Brändle (AUT, Trek-Segafredo) m.t.
8. Alam Ramirez (ARG, Municipalidad de Rawson Somos Todos) m.t.
9. Bauke Mollema (PBS, Trek-Segafredo) m.t.
10. Oscar Sevilla (ESP, Medellin-Inder) m.t.

Classement général :

1. Fernando Gaviria (COL, Quick-Step Floors) en 3h07’34 »
2. Elia Viviani (ITA, Italie) à 4 sec.
3. Franco Lopez (ARG, Asociation Civil Agrupacion Virgen de Fatima) m.t.
4. Nicolas Marini (ITA, Nippo-Vini Fantini) à 6 sec.
5. Higiño Lucero (ARG, Municipalidad de Rawson Somos Todos) à 8 sec.
6. Leonardo Rodriguez (ARG, Asociacion Civil Mardan) m.t.
7. Ruben Ramos (ARG, Argentine) à 9 sec.
8. Pedro Gonzalez (ARG, Equipo Continental Municipalidad de Pocito) m.t.
9. Matteo Malucelli (ITA, Androni Giocattoli) à 10 sec.
10. Vincenzo Nibali (ITA, Bahrain-Merida) m.t.