Rudy, Arnaud Démare a apporté une première victoire à votre équipe sur ce Tour de France, qu’est-ce que cela a changé pour la FDJ ?

On a surtout rempli notre objectif du début de Tour. C’était une victoire d’étape et nous y sommes parvenu. Sur le Tour ce n’est pas évident, c’est la plus grande course du monde, avec les meilleurs coureurs, et il est toujours difficile de s’imposer. Nous avons réussi à mettre en application tout le travail réalisé depuis un long moment. La soirée à l’hôtel était super. Nous avons discuté de l’étape, refait la course et bu un coup tous ensemble. Ce sont des moments que l’on ne vit pas souvent sur le Tour donc nous avons essayé d’en profiter au maximum.

Quel a été votre rôle sur cette étape-là ?
J’ai remplacé Olivier Le Gac dans le rôle qu’il a d’habitude. Il était encore un peu malade donc j’ai fais un gros travail dans les derniers instants de course, entre 15 et 5 kilomètres de l’arrivée. Le but était d’essayer de prendre du vent et d’économiser les derniers lanceurs.

Pouvez-vous nous donner des nouvelles d’Olivier Le Gac ?
Olivier reprend un peu le dessus. Avant l’étape d’hier et le final difficile nous avions un peu peur, mais il récupère bien et reprend des forces donc je pense que le plus dur est derrière lui. Par contre il fait toujours chambre à part, on ne prend pas de risques.

Hier, l’arrivée était à la Planche des Belles Filles. Que pensez-vous de cette ascension ?
C’est une montée qui est assez difficile. Je l’avais déjà faite en 2014 mais je ne m’en souvenais pas vraiment. De plus, il y avait une grosse chaleur hier. En Allemagne, nous avions un peu froid et c’était vraiment les premières grosses températures donc les organismes étaient fatigués. Quand on voit les visages des leaders à l’arrivée, je pense que ce n’était simple pour personne. Il y avait une échappée d’hommes forts et derrière les BMC ont roulé très vite pour penser à la victoire d’étape. C’était une journée dure.

Hier, l’arrivée était à la Planche des Belles Filles. Que pensez-vous de cette ascension ?

C’est vrai que c’est une arrivée particulière. J’aime bien cette arrivée parce qu’il y a une belle photo du vainqueur chaque année avec la pente raide derrière, on dirait que l’on sort de nulle part. Je pense que c’est ce qui fait la beauté de cette montée.

Quel est votre avis sur l’exclusion de Peter Sagan ?
Je ne pense pas que ce soit mon rôle de donner un avis là-dessus mais je ne suis pas forcément pour. En revoyant les images, je me suis dis que c’était plus la faute de Cavendish que celle de Sagan. Qu’on le déclasse d’accord, mais là Cavendish veut passer là où ça ne passe pas. Quand on voit les images, c’est Cavendish qui touche Sagan avant que lui ne sorte le coude. Le mettre dernier de l’étape je suis d’accord mais de là à le mettre hors-course, c’est sévère.

Le Tour est en France depuis trois jours, avez-vous remarqué un changement d’ambiance ?
Oui forcément. Déjà ça parle français, on se sent vraiment sur le Tour de France. Il y a beaucoup de monde mais c’est la même chose à l’étranger comme en France, là-dessus il n’y a pas beaucoup de différences. Mais on sent une atmosphère particulière, on se sent chez nous.

Sur les deux étapes qui viennent, promises aux sprinteurs, quel va être votre rôle ?
On va voir. S’il faut aller rouler pour contrôler l’échappée peut-être que j’irai. Les étapes sont longues, on va voir comment Olivier s’est remis et peut-être que je donnerai un coup de main dans le final si j’en suis capable.

Pourrez-vous jouer votre carte personnelle sur certaines étapes ?
Je pense, j’ai par exemple dans ma tête l’étape de samedi qui arrive aux Rousses. Mais ça va être compliqué car tout le monde va vouloir être devant.

Propos recueillis par Adrien Godard