Fabien, le mois de septembre s’est bien terminé pour l’équipe Wanty-Groupe Gobert, avec les victoires de Guillaume Martin. Quel a été votre rôle sur ces courses ?
J’avais un rôle de coéquipier. On a bien enchaîné depuis le Tour du Gévaudan avec les victoires de Guillaume et celle d’Andrea Pasqualon sur la Coppa Sabatini. C’était génial, tout s’est bien goupillé. Tout le monde a fait son boulot, et en faisant confiance à nos leaders ça nous a souri, car les deux ont réussi à l’emporter.

Est-ce que Guillaume Martin s’attendait à être à ce point performant en fin de saison ?
Sur le Tour du Gévaudan, je pense que dans un coin de sa tête il se disait que c’était possible. Il l’a fait, mais par contre remporter le classement général du Tour de la Toscane, il s’y attendait un peu moins, contrairement à une victoire d’étape. C’était la belle surprise de cette première partie de tournée italienne. Depuis le Tour du Limousin, il y a un déclic qui s’est fait ce qui a mis tout le monde dans une spirale de confiance. Ensuite, c’est toujours plus facile sur le vélo, dans les moments plus durs, on arrive mieux à passer outre et à se concentrer sur la dernière phase de la course pour aller chercher la victoire.

Vous avez repris la compétition, au mois de septembre, sur le Tour du Doubs. Comment avez-vous vécu cette épreuve, à domicile ?
C’est toujours spécial de courir à domicile. Cela s’est plutôt bien déroulé jusqu’au premier passage à Pontarlier où notre groupe de tête s’est disloqué en deux. Toutes les équipes étaient représentées devant donc derrière il suffisait de contrôler et la carte personnelle était à mettre de côté à ce moment-là.

Que vous a-t-il manqué pour accompagner les meilleurs ?
C’était un peu bizarre. C’était le sprint de Pontarlier, j’étais bien placé avant l’entrée dans la ville, j’ai passé mon relais comme tout le monde le faisait dans le groupe, et certains se sont fait le sprint pour ne pas se relever après. Je ne m’attendais pas du tout à ce format d’écrémage. C’était aussi une erreur de ma part de ne pas avoir été vigilant sur ce sprint. Ce sont toujours des moments particuliers, même si cela n’offrait qu’un prix à l’arrivée. C’est un fait de course qui a fait la séparation du groupe que nous étions. Mais je me suis bien rassuré sur cette journée, car au niveau de la pédale, quand l’échappée s’est formée, j’étais présent donc c’est toujours rassurant.

Dans quelle forme vous sentez-vous en cette fin de saison ?
Je me sens dans un état de forme correct. Les derniers objectifs que j’avais préparés étaient le Tour de l’Ain et le Tour du Limousin, et là je me maintiens avec cette forme, qui est tout à fait honorable. Mais il me manque le petit pic qu’il faudrait pour pouvoir suivre dans le moment décisif. Je suis tout de même content de finir la saison avec cette forme-là, j’espère que ça va tenir jusqu’au 11 octobre et ma dernière course.

Qu’est-ce qu’il vous manquerait pour passer avec les meilleurs en fin de course ?
Il me manquerait une période de repos, ainsi qu’une période de préparation plus spécifique. Depuis que j’enchaîne les courses, je ne me permets pas de le faire. En partie parce que je n’ai pas le recul par rapport à certains coureurs qui se connaissent très bien, s’il faut que je remette de la charge ou s’il faut que j’appuie plus sur la récupération. C’est toujours la balance qui est difficile à équilibrer en fin de saison.

Voyez-vous des différences dans le déroulement des courses de fin de saison, par rapport au début d’année ?
Le peloton est moins nerveux, ça frotte moins, mais dans le peloton tout le monde fait son job jusque dans le final. Mais on sent que dès que les coureurs ont fait leur boulot, ils s’arrêtent plus facilement même si dans l’ensemble ça roule bien jusqu’à la fin de saison. Et le niveau est tellement homogène que ça roule toujours vite.

Vous étiez présent dans l’échappée sur le Tour d’Emilie, comment s’est passée votre journée à l’avant ?
Une première échappée s’est formée dans les premiers kilomètres de ce Tour d’Emilie et nous avions Xandro Meurisse. Tout le monde pensait que la bonne était partie mais non. L’équipe Bardiani s’est mise à rouler pour revenir sur l’échappée dans la première difficulté du jour pour y glisser l’un de ses coureurs, c’était très important pour cette équipe italienne que d’être représentée à l’avant. La bosse est montée très vite, sur le dessus j’ai vu Xandro qui avait lâché du groupe de tête par conséquent j’ai attaqué à la bascule. Après avoir fait la descente à fond et quelques kilomètres de vallée à la poursuite des six hommes de têtes je suis parvenu à faire la jonction. Le peloton nous a laissé seulement un avantage de 7’30 » au maximum. Après le long col de la journée, le retour sur Bologne fut plus difficile avec un vent défavorable. Notre écart a fondu avec le peloton et j’ai vite compris que nous irions pas au bout. J’étais content de pouvoir encore accompagner les meilleurs de l’échappée Edet et Mosca sur le circuit final après quasiment 200km d’échappée.

Vous avez su résister aux premières montées de la basilique San Luca, est-ce pour vous synonyme de progression ?
Oui en effet, je peux dire après cette belle échappée au final très dur que j’ai progressé. En début de saison je subissais dans les échappées et dès les premiers coups d’accélérateur j’étais en difficulté. Or, sur ce Tour d’Emilie, j’ai pu résister et accompagner les meilleurs, de bonne augure pour la suite.
Pour le reste des courses italiennes j’ai fait mon maximum pour épauler nos deux leaders, Martin et Pasqualon. Les deux ont réussi à l’emporter par conséquent tu savoures pleinement leur victoire à laquelle tu te dis que tu as contribué. En espérant revenir l’an prochain sur ces belles semi-classiques de fin de saison qui me correspondent très bien.

Cet hiver, avez-vous prévu de participer à quelques cyclo-cross ?
Pour le moment, je n’y ai pas plus réfléchi que ça. Je me focalise sur ma fin de saison de route et après on passera à l’année prochaine. Si j’en fais, ce sera plus pour m’amuser et me faire plaisir.

Vous aviez organisé un cyclo-cross, avec votre frère Loïc, l’an passé. Cela sera-t-il renouvelé ?
C’était prévu, mais au dernier moment nous nous sommes rétractés. Dans les associations, ce sont souvent les mêmes bénévoles qui s’investissent et il s’est avéré que nous n’étions pas prêts pour le faire donc nous nous sommes dit que cela ne servait à rien de le faire dans la précipitation.

Propos recueillis par Adrien Godard