On imagine que, si au moment des voeux, on vous avait proposé une telle saison, vous auriez signé tout de suite ?

C’est vrai que nous avons réalisé une très belle saison 2017 avec, en bonus, une 2ème victoire consécutive au classement Europe Tour. Pas de succès en WT comme l’année précédente, mais 12 belles victoires au compteur quand même, avec 7 coureurs différents.

Il est clair que l’apothéose de notre saison fut notre 1ère participation au Tour de France, et notre comportement plus qu’offensif durant les 3 semaines : 8 fois dans l’échappée, près de 1300 km d’échappée, 2 fois la combativité, 3 fois l’interéquipe du jour, et la 3ème place de Guillaume Martin lors de l’arrivée à la station des Rousses. De plus, nous plaçons 3 coureurs dans les 40 premiers du classement général. Pas si mal pour une première.

Concrètement, avec ce Tour « à l’avant », quel a été l’impact, surtout en Belgique ?

La presse belge, et même étrangère, s’est en effet beaucoup intéressée à nous, et notre cote de popularité a explosé. On peut parler d’un avant et d’un après TDF pour notre équipe ! Nous sommes d’ailleurs occupés à mettre en place notre webshop, qui sera opérationnel dès le début de saison, pour pouvoir proposer des articles de merchandising aux fans.

Vous gagnez pour la seconde fois l’Europe Tour. Avec la participation au Tour en juillet, c’est la preuve d’un gros collectif, ce que vous espériez en début de saison ?

Nous essayons toujours de nous fixer des objectifs réalistes et réalisables. Ceux-ci étaient d’obtenir au minimum 10 victoires et de terminer sur le podium de l’Europe Tour. Nous avons fait mieux sur les 2 points !

Le fait de participer au Tour a modifié notre calendrier de mai à juillet, ce qui fait qu’en août, nous étions assez loin au classement général de l’Europe Tour. Il aura fallu un mois de septembre incroyable de nos gars sur tous les fronts pour à nouveau décrocher le titre. Super!

Vous avez été animateurs du Tour, c’était l’objectif premier, remercier les dirigeants du Tour de vous avoir invités ?

Les objectifs que nous nous étions fixés sur le Tour étaient ambitieux, mais réalistes. Pour notre première participation, et surtout la 1ère participation de nos 9 coureurs, nous ne devions pas obligatoirement gagner une étape ou porter un maillot. Nous voulions peser sur les étapes qui nous convenaient et que nous avions pointées, et nous y sommes arrivés. Pour moi, le plus bel exploit reste le fait de terminer avec l’équipe complète à Paris. Un magnifique souvenir !

La « sortie » de Yoann Offredo ne risque-t-elle pas de peser pour la suite, où on vous fera payer cette mise en cause des équipes qui partent moins souvent dans des attaques ?

Nous avons une image offensive et nous voulons la garder. Le fait qu’Offredo dise ce qu’il pense, et finalement, ce que l’ensemble du public pense, n’était pas choquant.

Vous avez animé, Direct Energie (Calmejane) et Aqua Blue (Denifel) ont mis au fond en gagnant sur le Tour et la Vuelta, comment passer ce cap pour Wanty ?

Nous avons animé le Tour 2017, mais il ne faut pas oublier, qu’en 2016, on mettait au fond en WT également en remportant l’Amstel Gold Race. 

Si nous retournons sur le Tour en 2018, nous partirons avec d’autres ambitions. Nous avons peut-être aussi dans nos rangs un Barguil ou un Calmejane… Notre tour viendra !

8 coureurs, ça va changer quels aspects de la course selon vous ?

Le fait de passer à 8 coureurs ne va pas changer grand chose, ni en terme de tactique, ni en terme de sécurité à mon avis ! Les équipes qui devront travailler trouveront toujours l’un ou l’autre allié, et on risque d’observer des associations momentanées…

On imagine que vous avez déjà scruté le parcours du Tour, un CLM par équipes, des pavés, des bordures, puis de la montagne, version XXL, qu’est ce que vous viserez en priorité ?

J’étais présent lors de la présentation du Tour à Paris. Nous n’avons pas encore étudié les parcours, mais nous savons qu’il y aura des étapes intéressantes pour nous. Pas nécessairement le CLM par équipe je l’avoue…

Cette année, les équipes invitées l’ont été très tôt (avant le début de saison en Europe), vous espérez la même chose en 2018 ?

Plus tôt nous le savons, mieux nous pouvons nous préparer. C’est donc très important d’avoir la confirmation en janvier.

Quelle sera votre préparation ? Le CLM par équipes et le train Wanty pour les sprints seront-ils privilégiés ?

Nous ne nous faisons pas d’illusions concernant le CLM par équipe. Nous essayerons de limiter les dégâts. Cube, notre partenaire technique travaille d’ailleurs sur un nouveau vélo de CLM.

Si Timothy Dupont retrouve ses sensations de 2016, ce dont nous sommes convaincus, Hilaire et moi, il pourrait intégrer l’équipe du Tour. Là, on réfléchirait à l’encadrer correctement, mais tout en gardant notre noyau de grimpeurs qui a réellement passé un cap en 2017.

Vous recrutez 4 coureurs, Eiking, De Clercq, Vallée et Dupont, 2 profils sprinters et 2 plus grimpeurs, dont un qui a gagné sur un grand Tour, c’est clairement pour apporter cette culture de la victoire au plus haut ?

Nous avons quelques très bons jeunes coureurs. Nous voulons donner un peu d’expérience et de soutien à Guillaume Martin pour l’aider à atteindre ses objectifs. Bart sera très important dans notre système.

Nous comptons également sur le duo Dupont-Vallée dans les arrivées au sprint, et espérons remporter plus de victoires que cette année dans la 1ère partie de saison.

Eiking est un grand talent. Nous l’avons encore vu lors des derniers championnats du Monde sur route. Nous essaierons de l’amener au plus haut niveau.

Notre équipe est bien balancée et plus forte qu’en 2017.

On peut imaginer que sur le Tour 2018, Direct Energie et Fortunéo-Oscaro seront invitées, il reste 2 places avec la concurrence nouvelle (Vital Concept), comment l’appréhendez-vous ?

Nous laissons la décision à Christian Prudhomme. Nous avons fait le maximum sportivement pour être à nouveau invités, entre autres, en remportant à nouveau le classement Europe Tour. Nous travaillons également dans « l’extra-sportif » en essayant d’être professionnels dans notre communication, et en nous impliquant dans des projets « hors compétitions » autour du vélo pour tous et de la mobilité douce. Ce sont aussi des arguments en notre faveur aux yeux des organisateurs, j’en suis convaincu !

Après une telle saison et une telle visibilité, les partenaires sont-ils faciles à renouveler ou avez-vous plus de sollicitations extérieures ?

Nos partenaires fidèles, qui grandissent en même temps que notre projet, nous ont renouvelé leur confiance et leur envie d’encore grandir avec nous. Nous voulons garder notre identité et notre stratégie à long terme. C’est le plus important pour nous. Cependant, il est vrai que nous avons observé pas mal de mouvements et d’intérêt autour de notre projet depuis le Tour. Je pense qu’il est de plus en plus sexy aux yeux des investisseurs, et que notre outil de communication est efficace. Nous préparons bien l’avenir, mais restons fidèles à nos valeurs.

Comment varie votre budget, à la hausse, on imagine ?

Le budget est à la hausse chaque année depuis nos débuts, et de façon progressive. Notre modèle est intéressant pour le long terme.

Vous avez ouvert, mi-septembre, un magasin Want You Bike, est-ce pour donner une visibilité supplémentaire aux partenaires de l’équipe ?

Quand je vous disais que nous investissions aussi beaucoup d’énergie dans d’autres projets autour du vélo pour tous, l’ouverture de ce magasin en est un exemple concret. Nous proposons des vélos pour tous, et pour tous les budgets, des solutions de mobilité, de la location, des tests et un service professionnel, le même que nous offrons à nos coureurs. Les premières semaines ont été magnifiques ! Nous avons vraiment pu mesurer notre popularité et l’intérêt des gens pour notre projet. C’est extraordinaire !

Merci beaucoup à tous les gens qui nous soutiennent et nous supportent au bord des routes. Nous avions beaucoup de supporters en Belgique. J’ai pu remarquer que nous en avions énormément en France également. Merci à eux !