alexander Kristoff Champs Elysées

Dernière étape du Tour, la pression redescend et les jeux sont faits. Mais les sprinteurs qui restaient après l’hécatombe dans les Pyrénées avaient à coeur d’accrocher la plus belle victoire massive sur le Tour de France, aux Champs Elysées. Et pour la première fois de la Grande Boucle, c’est Alexander Kristoff (UAE Team Emirates) qui a pu lever les bras, ce dimanche. Il remporte ainsi sa troisième victoire sur le Tour, après ses deux dernières en 2014. « C’est un rêve devenu réalité a avoué le Norvégien. J’ai rêvé de cette victoire depuis de nombreuses années, je me suis rapproché à plusieurs reprises, mais je n’ai jamais réussi à battre les gars plus rapides comme Mark Cavendish, André Greipel ou Marcel Kittel. Là ils étaient tous hors course après les montagnes et j’ai été le plus rapide donc je suis super content. J’étais un peu loin après le rond-point mais j’étais avec Roberto Ferrari qui m’a emmené jusqu’en tête du peloton. Après, j’ai vu que les Trek menait un bon train et j’ai tout fait pour prendre leurs roues. J’ai réalisé un bon démarrage et j’ai été capable de passer Jogn Degenkolb, mais j’étais encore loin et j’ai du conserver ma vitesse. Heureusement, personne n’a réussi à revenir sur moi dans les 20 derniers mètres et je savais que je gagnerai. Je suis juste content d’avoir été capable de réaliser ce sprint comme cela. »

Tout proche de remporter une deuxième victoire sur cette 105ème édition du Tour de France, John Degenkolb est tombé sur plus fort, ce dimanche sur les Champs Elysées. Le vainqueur de l’étape de Roubaix a été parfaitement emmené par son équipe dans les derniers hectomètres. Lâché dans le vent à plus de 200 mètres de l’arrivée, il a du sprinter comme un costaud et n’a pas été loin de s’imposer à Paris. « Mon équipe a travaillé à fond pour moi et ils ont préparé le sprint à la perfection. On est arrivé parfaitement dans le dernier virage, et j’ai pu démarrer mon sprint en sortant de la roue de Jasper (Stuyven). Il m’a super bien emmené a détaillé l’Allemand sur le site de sa formation. Mais Alexander Kristoff était juste un petit peu plus rapide, et il faut l’accepter. Je n’ai pas fait d’erreurs, donc je n’ai rien à regretter. Il est un grand champion. » Vainqueur de deux classiques espagnoles en janvier dernier, Degenkolb a retrouvé ses jambes d’antan lors de cette saison 2018. S’il n’a pas remporté la plus belle de la Grande Boucle, il aura marqué les esprits lors de l’étape pavée qui terminait à Roubaix. A 29 ans, le sprinteur et classicmen allemand n’a pas dit son dernier mot. On pourrait le retrouver à son avantage sur la Vuelta s’il y participe, lui qui s’est adjugé dix étapes du Tour d’Espagne. 

Préféré à Nacer Bouhanni pour cette 105ème édition du Tour, Christophe Laporte (Cofidis) aura donné raison à Cédric Vasseur. Le sprinteur de 25 ans n’a pas réussi à accrocher une étape, certes. Mais il a montré de très belles qualités lors des arrivées massives, souvent placé et à la bagarre avec la crème du peloton World Tour. Sur l’ultime étape de ce Tour de France, Laporte n’est encore pas passé loin de remporter sa première victoire sur la Grande Boucle. Parti sur la droite de la route, et s’exposant au vent, le Seynois n’a pas réussi à revenir sur John Degenkolb ou Alexander Kristoff. Il s’est même montré un peu juste en se faisant dépasser par Edvald Boasson Hagen (Dimension Data). « J’aurais aimé faire mieux a déploré le tricolore de la Cofidis. J’étais pas trop mal placé mais j’ai lancé mon sprint un peu tôt. J’avais peur de ne pas pouvoir faire un bon sprint et d’être gêné, du coup j’ai préféré lancer. Mais avec vent de face c’était une erreur, j’aurais plutôt dû rester dans l’aspiration un peu plus longtemps. » Tout n’est pas perdu, pour celui qui a bien failli s’imposer lors de la 18ème étape. Pour son premier Tour en tant que leader annoncé de la formation Cofidis, il a beaucoup appris, en espérant le voir accrocher son premier succès lors de la prochaine édition. « J’apprends pour le futur, ce sont des erreurs qu’il ne faudra pas reproduire. C’est de l’expérience acquise, c’était mon premier Tour en tant que leader. J’espère faire mieux les années prochaines mais il y a déjà des points positifs, surtout la deuxième place à Pau qui m’a rassuré sur ma condition. »