190 kilomètres et 7 cols entre Morteau et Pontarlier. Si, sur le papier, ce 36ème Tour du Doubs avant tout pour être explosif, il a finalement rendu une copie assez classique. Une échappée de onze coureurs avec une avance allant jusqu’à huit minutes, mais finalement reprise dans le dernier col. Seul fait notable dans cette première partie de course, le show d’Anthony Delaplace. Le coureur d’Arkea-Samsic qui était resté bien au chaud dans le peloton, a finalement décidé de rejoindre le groupe à l’avant alors que celui-ci comptait déjà sept minutes d’avance. Un périple de 80 kilomètres en chasse-patate et un renfort de poids pour l’échappée qui ne pourra toutefois pas éviter le retour d’un peloton emmené par les Groupama-FDJ.

Dans le Larmont, dernière difficulté du jour, c’est pourtant un autre homme de l’équipe bretonne qui va se mettre en évidence et faire naître quelques émotions, Élie Gesbert parvenant en effet à fausser compagnie au peloton. Des sensations que le vainqueur de la 1ère étape du Tour du Limousin 2017 n’avait que trop peu connu depuis sa terrible chute lors du Challenge de Majorque en février 2020 qui lui avait valu une fracture de la rotule. Le natif de Saint-Brieuc confirme sa bonne forme déjà aperçue lors du Tour de l’Algarve, avant que Gesbert ne soit testé positif à la Covid-19. Malheureusement pour lui le coureur d’Arkea-Samsic finira par se faire avaler par le peloton dans lequel les favoris ont des envies de victoires. 

À commencer par son coéquipier Nairo Quintana qui sera le premier à planter une banderille. Quatrième lors de la Classic Grand Besançon comme lors du Tour du Jura, le colombien est en forme et se verrait bien lever les bras à Pontarlier. Avec Gesbert en point d’appui, l’idée d’un duo Arkea pour triompher ce dimanche est séduisante mais ne va pas survivre longtemps. La faute notamment à l’idole de toute une région, Thibaut Pinot. Le leader de la Groupama-FDJ rêve lui aussi d’une victoire à domicile. Si le public a réagi avec un enthousiasme débordant lorsque Daniel Mangeas annonçait l’attaque de leur chouchou, le soufflé est vite retombé.

Malgré une nouvelle tentative de Pinot accompagné de Valentin Madouas, c’est finalement Benoît Cosnefroy, vainqueur hier du Tour du Jura, qui fausse compagnie au peloton, accompagné de Nairo Quintana, encore lui, et de Biniam Girmay, vainqueur avant-hier de la Classic Grand Besançon. Un trio qui a de l’allure et le sens de la gagne mais, qui sera repris dans la descente.

À Pontarlier, c’est donc un sprint de onze coureurs qui décide de l’issue de ce Tour du Doubs. Et c’est là que Dorian Godon surgit pour concrétiser le très bon travail collectif d’AG2R-Citröen. Le vainqueur de Paris-Camenbert était l’un leaders de la course du jour en raison de son statut de leader de la Coupe de France. Une position qu’il a conforté dans le Doubs et qu’il sera désormais difficile de lui arracher.

 Tour du doubs podium 2021© Anthony Georges

 

Réaction de Thibaut Pinot, 13ème de l’étape :

« C’était une course très cadenassée, très contrôlée. Il n’y a pas eu de course jusqu’à vingt kilomètres de l’arrivée donc on savait que ça allait être dur de décrocher les sprinteurs / puncheurs. C’est dommage d’avoir une belle région comme ça et de ne pas faire assez dur. C’est frustrant.
J’ai attaqué deux fois, Valentin ( Madouas ndlr) aussi, Seb (Reichenbach ndlr), David (Gaudu ndlr)… C’est trop roulant, pas assez dur et quand il n’y a pas de course avant, c’est impossible de faire péter un peloton comme ça.

Le bilan de ces trois jours est bon, après il n’est pas excellent. Il est bon, il est frustrant aussi car je pense qu’on est quand même l’équipe la plus forte mais on n’était pas vraiment sur nos parcours, on était plus sur des parcours pour AG2R. On attend les courses un peu plus dures.

La forme est mieux . Je n’ai repris l’entraînement qu’il y a deux mois donc forcément ça prend du temps surtout que quand tout le monde est en pleine bourre, sur le Tour de France ou le Tour d’Italie, moi j’étais en repos donc c’est sûr qu’il y a un grand écart à combler. Ça prend du temps mais j’espère le combler d’ici à la fin de l’année. Je suis content d’être revenu en compétition cette année, ce n’était pas gagné, donc pour moi c’est du bonus. 

Je vais au Championnat d’Europe donc c’est une belle satisfaction avec l’équipe de France et après le Tour du Luxembourg et les classiques italiennes donc un programme chargé et c’est bien pour la fin de saison. Chaque semaine je progresse, j’ai quand même 30 ans et ça ne revient plus aussi vite qu’à 20 ans mais chaque semaine je progresse et c’est ça le principal. »

 

Par Anthony Georges