En matière de dopage, il existe des produits dont l’utilisation est clairement interdite pour les cyclistes. Il existe cependant aussi certaines substances qui ne font pas partie de cette liste, mais qui peuvent être détournées de leur utilisation classique pour obtenir soit une amélioration des performances sportives soit encore améliorer la récupération. La polémique liée à l’équipe Bahrain-Victorious qui utilisait de la Tizanidine a relancé le débat sur la « zone grise » des produits détournés de leur fonction principale et pouvant apporter un bénéfice. Membre de l’association « MPCC » qui milite pour un cyclisme sans dopage et des règles strictes, Romain Bardet s’est exprimé sur ce sujet ainsi que sur les contrôles antidopage. 

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Nous devons interdire les substances qui se situent dans la zone grise

Interrogé par nos confrères du magazine britannique « Cyclingnews » en préambule de l’événement Rouleur Live à Londres, Romain Bardet a exprimé ses inquiétudes et ses souhaits face à cette « zone grise ». Revenant sur l’utilisation par certaines équipes de produits non interdits comme certains analgésiques, certains relaxants musculaires ou bien encore de cétones, le grimpeur de la « DSM » s’est montré agacé par les règles.

« Tant que les règles sont trop permissives… c’est le problème », a-t-il ainsi déclaré à nos confrères avant de poursuivre : « Nous parlons des cétones depuis deux ou trois ans et le MPCC fait pression, mais d’autres équipes continuent de dire qu’elles vont les utiliser ». Il a demandé par ailleurs que des décisions soient prises : « C’est aux autorités antidopage de décider si c’est interdit ou non et c’est le problème, car il y a cette zone grise. Les lois sont trop permissives. Nous parlons beaucoup de ces substances, mais ce que nous devons faire, c’est les interdire ».

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Romain Bardet se montre inquiet du nombre de tests depuis le Covid

Le triple vainqueur d’étapes du Tour de France s’est également inquiété du nombre de contrôles effectués pendant les périodes hors compétition. Le français a notamment évoqué la chute des contrôles antidopage réalisés depuis la pandémie de Covid : « Il y a du travail à faire » et de poursuivre : « Surtout avec les contrôles. Je pense que les tests ont considérablement diminué depuis Covid, et encore une fois, je parle de mon expérience ».

Romain Bardet a par ailleurs pointé du doigt les contrôles dans certaines zones comme Teide à Ténériffe. Cette île des Canaries est souvent utilisée comme base d’entraînement par certaines équipes cyclistes et pas uniquement pour la beauté du site. En effet, cette base est connue pour des tests notoirement médiocres, voire inexistants comme le confirme le grimpeur : « Peut-être qu’en dehors des compétitions, j’ai eu trois ou quatre fois, cinq maximum pour le passeport. J’ai eu l’expérience d’avoir trois ou quatre semaines au Teide sans contrôle et il y a 25 autres gars là-bas sans contrôle ».

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