UCI Women’s Tour : renforcer les équipes

Le cyclisme féminin a le vent en poupe. Et l’UCI compte bien profiter de ce souffle pour accélérer sa marche vers l’égalité de genre. Ainsi, dans la continuité des saisons précédentes depuis la création de l’UCI Women’s World Tour en 2016, l’UCI poursuit la progression de ses exigences bancaires vis-à-vis des membres de cette élite féminine. Ainsi, à partir de cette année, ce seuil est aligné sur celui du World Tour masculin, soit 25% du budget total. Nécessairement supérieure à 50 000 CHF en 2021, cette garantie bancaire doit désormais dépasser les 150 000CHF, obligeant chaque formation à porter son budget à la hauteur de 600 000CHF minimum (570 000 euros). Si, sur ce point, on est encore bien loin du million de francs suisses exigé du côté des hommes, on relève avec certitude la volonté de l’Union Cycliste Internationale. L’idée est naturellement de vérifier la motivation des sponsors dans leur engagement pour garantir une certaine stabilité aux coureurs, empêchant l’effondrement d’équipes en cours de saison. D’ailleurs, ces contraintes n’ont pas empêché le nombre d’UCI Women WorldTeam de grimper de 9 à 14 au cours de l’intersaison, avec l’apparition des formations UNO-X, UAE, Roland Cogeas, EF Education, Human Powered Health et Jumbo-Visma (moins le retrait d’Alé Ljubljana, victime de faillite), toutes portées par d’importants partenaires commerciaux.

Le peloton de l'UCI Women's World Tour sera plus fourni cette saisonLe peloton de l’UCI Women’s World Tour sera plus fourni cette saison | © UCI

Plus d’argent, mais aussi plus de coureurs ! En effet, l’UCI a également réhaussé sa fourchette concernant les coureurs engagées par Women WorldTeam. De 9 à 16, celle-ci passe effectivement de 10 à 20, voire 22 en fonction du nombre de néo-professionnelles signées. Ce concept de néo-pro est également nouveau. Introduit cette saison par l’UCI dans le règlement du Women’s World Tour, il vise à protéger les jeunes pépites dans leur découverte de l’élite sans pénaliser pour autant les formations qui les embauchent. Octroyé à toute coureur engagée pour la première fois par une UCI Women’s WorldTeam avant ses 24 ans, ce statut force la reconduction du contrat pour une deuxième saison dans le cas où l’équipe garde sa place en première division. Plutôt qu’un, les jeunes néo-pros ont désormais deux ans pour prouver leur valeur.

Plus d’argent, plus de coureurs, et donc plus de courses ! En effet, le calendrier de l’UCI Women World Tour s’agrandit encore avec les apparitions notables des Tours de France et de Romandie féminins, déclinaisons naturelles de leur prestigieux pendants masculins. Une ultime preuve que, pas à pas, l’égalité se rapproche et le professionnalisme se renforce.

 

VTT : place aux jeunes

Ces dernières années l’ont montré, les jeunes ont amplement leur place parmi les pros. Chez les femmes, la française Loana Lecomte vient de remporter la Coupe du Monde de cross-country et quatre de ses manches à 22 ans seulement. Chez les hommes, le phénoménal Mathieu Van der Poel avait terminé 2e de l’exercice 2018, à 23 ans. Pourtant, ce beau monde se devait de choisir entre épreuves Espoirs et Elites lors des championnats du monde. C’est pourquoi, en 2020, Loana Lecomte s’est privée d’une chance sur la course élites des mondiaux de Leogang alors qu’elle venait de remporter la manche de Coupe du Monde de Nove Mestro. Un vrai paradoxe. Désormais, si les deux épreuves sont organisées sur deux journées différentes, ces brillants Espoirs auront la possibilité de s’aligner sur chacune.

Encore Espoir, Loana Lecomte a battu ses aînées au jeu de la régularité sur la Coupe du Monde 2021Encore Espoir, Loana Lecomte a battu ses aînées au jeu de la régularité sur la Coupe du Monde 2021 | © FFC

Dans ce même registre, les manches de Coupe du Monde masculine sont dorénavant ouvertes aux coureurs Espoirs appartenant à une équipe UCI élite MTB ou à une équipe UCI MTB, même s’ils n’apparaissent pas dans le haut du classement UCI et ne figurent pas dans les petits papiers de leur sélection nationale.

Enfin, un statut de blessé est créé. Octroyé en raison d’une blessure, lorsqu’un coureur a participé à moins de trois manches de la Coupe du Monde UCI au cours d’une même saison, il permet à celui-ci d’éviter de dégringoler sur la grille de départ pour son retour à la compétition. Une mesure de bon sens, à l’image de l’ensemble de ces modifications.

Par Jean-Guillaume Langrognet