Paris-Bourges et Paris-Tours présentent bien des similarités. A cause de la proximité géographique entre les deux villes d’arrivée séparées d’à peine 150 kilomètres. Surtout à cause de la proximité temporelle entre les deux événements. Paris-Bourges se charge généralement de donner une idée de l’identité des hommes à suivre sur la Classique des Feuilles Mortes. Pourtant, il ne fait pas bon s’imposer le jeudi si l’on souhaite triompher sur l’Avenue de Grammont. Dans l’histoire, seuls deux hommes sont parvenus à doubler la mise : Sean Kelly et John Degenkolb. Nacer Bouhanni (Cofidis) qui a fait de Paris-Tours le dernier objectif de sa saison 2015 faite de hauts et de bas sera donc peut-être soulagé d’avoir été battu cet après-midi dans son domaine de prédilection par un homme dont il avait déjà croisé la route un peu plus tôt cette saison.

Les côtes de Jars, du Graveron et de Bué disséminés sur le parcours n’ont pas permis d’écarter les finisseurs et de sacrer le comportement offensif de certains. Thomas Voeckler (Team Europcar) fait partie de ces coureurs toujours prompts à se projeter à l’avant, mais voilà bien longtemps, plus de deux ans et une victoire au Tour du Poitou-Charentes, que ses longs raids ne font plus recette. La spirale de l’échec n’est toujours pas enrayée pour le leader du Team Europcar ce soir malgré les efforts qu’il a fournis au cours des 190 kilomètres de course.

Avec son coéquipier Jimmy Engoulvent (Team Europcar) et en compagnie du Néerlandais Martijn Tusveld (Rabobank Development Team), l’ancien Maillot Jaune du Tour doit faire face à un peloton fermement groupé autour des finisseurs et emmené par les hommes de Nacer Bouhanni. Malgré le peu de libertés laissées à Thomas Voeckler et ses deux compagnons de fugue qui n’obtiennent que 3 minutes d’avance, l’Alsacien résiste jusqu’au tout dernier moment à force de persévérance. Quand il sent le souffle du peloton sur sa nuque, le coureur de 36 ans repart de plus belle, mais ce baroud d’honneur n’empêche pas le regroupement général attendu.

L’équipe Cofidis concentrée autour de Nacer Bouhanni a alors réussi la mission qu’elle s’était fixée. Le Vosgien est donc placé dans une position idéale pour signer sa onzième victoire de l’année. C’est sans compter sur Sam Bennett (Bora-Argon 18) qui semble décidément être la bête noire de l’ancien champion de France cette année. Lui qui avait déjà battu le Français au Tour du Qatar et au Tour de Bavière à deux reprises se montre une nouvelle fois plus rapide que Nacer Bouhanni, signant au passage sa cinquième victoire de la saison.

Classement :

1. Sam Bennett (IRL, Bora-Argon 18) les 190,3 km en 4h20’57 » (43,7 km/h)
2. Nacer Bouhanni (FRA, Cofidis) m.t.
3. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek Factory Racing) m.t.
4. Arnaud Démare (FRA, FDJ) m.t.
5. Romain Feillu (FRA, Bretagne-Séché Environnement) m.t.
6. Gédiminas Bagdonas (LIT, Ag2r La Mondiale) m.t.
7. Daniel McLay (GBR, Bretagne-Séché Environnement) m.t.
8. Roy Jans (BEL, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
9. Samuel Dumoulin (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
10. Bert Van Lerberghe (BEL, Topsport Vlaanderen-Baloise) m.t.