Les trois premières étapes ont réduit ce Tour de Turquie à une question de survie. Les écarts enregistrés au soir de la victoire d’André Greipel mardi, et qui n’ont que peu bougé ces deux derniers jours, sont pour le moins inhabituels pour une première partie de parcours aussi peu montagneuse. Mais les coups de force de Caja Rural-Seguros RGA lundi et de Lotto-Soudal mardi n’ont laissé que quatre coureurs dans la même minute que le leader Pello Bilabo (Caja Rural-Seguros RGA), dont deux de ses coéquipiers, David Arroyo et José Gonçalves. De ce fait, la formation espagnole avait le luxe d’avoir plusieurs cartes à abattre dans l’optique du classement général, mais aussi de pouvoir jouer sur plusieurs tableaux, notamment pour la victoire d’étape sur la première arrivée en altitude aujourd’hui à Elmali.

Le groupe sportif ibère profite encore aujourd’hui de la faible concurrence de ce Tour de Turquie n’ayant séduit que deux équipes WorldTour pour accentuer son emprise. Elle n’autorise aucun de ses adversaires à lui voler la vedette, pas même Nazim Bakirci (Torku-Sekerspor), Nicolas Baldo (Team Roth), Stig Broeckx (Lotto-Soudal) Antonio Piedra (Funvic-Soul Cycles) et Peter Schulting (Parkhotel Valkenburg) échappés de la première heure et repris à 30 kilomètres de l’arrivée. Liam Bertazzo (Southeast-Venezuela), Daniele Colli (Nippo-Vini Fantini), Dominik Hrinkow (Hrinkow Advarics) et Simone Petilli (Lampre-Merida) n’ont pas plus de succès, même si ce dernier tient jusqu’à la barre des 6 derniers kilomètres.

Les meilleurs grimpeurs du Tour de Turquie n’ont pas manqué de noter que les pourcentages les plus difficiles intervenaient dans les 3 derniers kilomètres où la pente ne descend que rarement sous les 10%. Le début de l’ascension permet donc simplement de faire le tri entre les derniers prétendants au classement général. Malade, Pello Bilbao perd du terrain, mais ses deux coéquipiers David Arroyo et José Gonçalves tiennent le choc à l’avant dans un groupe d’une vingtaine d’unités.

C’est pourtant un autre Caja Rural-Seguros RGA qui crève l’écran dans la partie finale de la montée vers Elmali. Jaime Roson n’a débuté sa carrière professionnelle qu’en début d’année, mais il a déjà démontré son aisance sur les terrains vallonnés au Tour de Castille-et-Leon terminé à la 5ème place finale. A Elmali le grimpeur longiligne décroche avec la manière sa première victoire chez les pros. Le Madrilène résiste d’abord à l’accélération d’Ilia Koshevoy (Lampre-Merida) dans la partie la plus rude avant de porter l’estocade à 1600 mètres de la ligne. Et si Przemyslaw Niemiec (Lampre-Merida) parvient à faire son retour dans le dernier kilomètre, Jaime Roson fait parler son explosivité pour devancer le vétéran polonais au sprint et éclater de joie en franchissant la ligne. Son coéquipier José Gonçalves s’empare du maillot de leader.

Demain, les sprinteurs auront une dernière occasion entre Fethiye et Marmaris (128,6 km).

Classement 6ème étape :

1. Jaime Roson (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) les 116,9 km en 3h22’16 » (34,6 km/h)
2. Przemyslaw Niemiec (POL, Lampre-Merida) à 2 sec.
3. Pawel Cieslik (POL, CCC Sprandi Polkowice) à 12 sec.
4. Ilia Koshevoy (BLR, Lampre-Merida) à 16 sec.
5. Jan Hirt (TCH, CCC Sprandi Polkowice) à 19 sec.
6. José Gonçalves (POR, Caja Rural-Seguros RGA) à 30 sec.
7. Mauro Finetto (ITA, Unieuro-Wilier) à 38 sec.
8. Davide Rebellin (ITA, CCC Sprandi Polkowice) à 40 sec.
9. David Arroyo (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) m.t.
10. Sylwester Szmyd (POL, CCC Sprandi Polkowice) à 51 sec.

Classement général :

1. José Gonçalves (POR, Caja Rural-Seguros RGA) en 23h29’57 »
2. David Arroyo (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 18 sec.
3. Nikita Stalnov (KAZ, Astana City) à 46 sec.
4. Luis Mas (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 2’13 »
5. Adam Hansen (AUS, Lotto-Soudal) à 4’21 »
6. Greg Henderson (NZL, Lotto-Soudal) à 6’46 »
7. Stig Broeckx (BEL, Lotto-Soudal) à 9’22 »
8. Pello Bilbao (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 12’14 »
9. Gert Dockx (BEL, Lotto-Soudal) à 12’46 »
10. Jaime Roson (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 12’58 »