49 km/h. C’est la moyenne enregistrée au terme de ces championnats d’Europe. À cette vitesse, le vainqueur ne pouvait être un inconnu. C’est effectivement le sprinter italien, vainqueur à 9 reprises cette saison, qui succède à son compatriote Matteo Trentin. Une course magnifique, comme tout les ans, qui a sacré un champion d’Europe digne de ce nom, n’oubliant pas de dédier sa victoire à Bjorg Lambrecht, qui nous a tragiquement quitté il y a 6 jours.

Pour la 4e fois, les hommes professionnels ont le droit de se disputer le titre de champion d’Europe. Après Peter Sagan en 2016, Alexander Kristoff en 2017 et Matteo Trentin en 2018, un autre coureur rapide devait s’emparer de la tunique étoilée cette année. Beaucoup pensaient à un sprint massif à l’arrivée, mais voir une échappée se disputer la victoire n’est pas à exclure. Au niveau des sprinters, le tenant du titre Matteo Trentin est présent, accompagné notamment par Elia Viviani et Davide Cimolai pour représenter l’Italie. Le néerlandais Dylan Groenewegen, l’allemand Pascal Ackermann, le slovène Luka Mezgec ou encore l’irlandais Sam Bennett sans oublier le français Arnaud Démare, sont aussi de la partie.

L'Italie en surnombre dans l'échappéeL’Italie en surnombre dans l’échappée | © Sirotti

172 kilomètres sont à parcourir et le rythme est très élevé dès le début. Il est clair qu’avec le fort vent présent sur les routes néerlandaises, des coups de bordure se sont créées provoquant la division du peloton en plusieurs morceaux. Les principaux sprinters sont présents dans le premier groupe composé d’une quarantaine de coureurs. Cela ne durera pas bien longtemps, car à 65 kilomètres de l’arrivée, l’équipe d’Italie va durcir la course pour former un groupe de 13 coureurs. Avec Elia Viviani, Matteo Trentin, Davide Cimolai et Simone Consonni, on retrouve le belge Yves Lampaert, le français Florian Sénéchal, le néerlandais Sebastian Langeveld, les allemands Pascal Ackermann et Rudiger Selig, le danois Kasper Asgreen, le britannique Christopher Lawless, le slovène Luka Mezgec et le slovaque Erik Baska.

Le trio gagnantLe trio gagnant | © Sirotti

L’écart est relativement important, mais certains coureurs présents à l’avant, à l’image de Florian Sénéchal, n’ont aucun intérêt à collaborer étant donné qu’ils ont un leader derrière. La différence n’excédera donc pas les 30 secondes. Les sprinters les plus redoutables de ce groupe, Ackermann et Viviani, accompagnés de Lampaert, sortent à 25 kilomètres du but, condamnant le reste de l’échappée. Un scénario improbable donc, montrant qu’un championnat est toujours une course particulière. Ce trio va voir son avance augmenter tout en se rapprochant de l’arrivée. L’écart étant de 45 secondes sous l’arche des 10 derniers kilomètres, on sait que la victoire se jouera entre ces trois hommes.

Le podium de ces championnats d'Europe 2019Le podium de ces championnats d’Europe 2019 | © Sirotti

Yves Lampaert, étant inférieur au sprint, placera une violente accélération à 4 km du but. L’italien va réagir intelligemment laissant le soin à Ackermann de boucher le trou, puis, voyant que l’allemand sera trop juste, il effectuera le « jump » pour rentrer facilement sur son coéquipier chez Deceuninck-Quick Step. Ces deux coureurs vont se présenter dans la dernière ligne droite et, naturellement, c’est le futur coureur de Cofidis (on a déjà hâte de voir le maillot !), en spécialiste, qui va lever les bras. Démontrant une grosse force collective, l’Italie s’impose encore, elle qui a été très présente sur les podiums de ces championnats d’Europe. Pascal Ackermann aura résisté au retour du peloton pour aller chercher la médaille de bronze.

 

Classement :

1. Elia Viviani (Italie) en 3h30’52’’
2. Yves Lampaert (Belgique) à 1’’
3. Pascal Ackermann (Allemagne) à 8’’
4. Alexander Kristoff (Norvège) à 33’’
5. Michael Morkov (Danemark) mt
6. Sam Bennett (Irlande) mt
7. Matteo Trentin (Italie) mt
8. Luka Mezgec (Slovénie) mt
9. Arnaud Démare (France) mt
10. Rudiger Selig (Allemagne) mt

 

Par Nathan Malo