Colin Joyce Artic RAceColin Joyce Artic Race | © Pauline Ballet ASO

Au travers des longues lignes droites et du paysage désertique norvégien, Colin Joyce (Rally Cycling) a pu exulter, sur la ligne d’arrivée, franchie en vainqueur. Et quelle étape, où les attaques ont rythmé les cinquante derniers kilomètres. Sur ce qui semblait être l’étape reine de cette sixième édition de l’Arctic Race of Norway, les six bosses du parcours ont permis aux plus costauds de se détacher naturellement. Et au terme des 195 kilomètres, le sprint entre la dizaine de fuyards rescapés a pu s’opérer. La BMC semblait imbattable, avec trois hommes dans le final et un certain Danilo Wyss possédant une bonne pointe de vitesse. Mais d’autres flèches ont déjoué les plans des hommes de Jim Ochowicz. Dennis Van Winden (Israel Cycling Academy) a d’abord été tout proche d’enlever l’étape. Mais Colin Joyce, en retrait lorsque le sprint fût lancé, a produit un effort surpuissant pour coiffer le Néerlandais sur la ligne, pour un peu plus d’un boyau. 

L’hymne à la Joyce

L’Américain de 24 ans, connu pour ses qualités de puncheurs, ne partait pas favori lorsque le groupe s’est présenté sous la flamme rouge. Seul coureur de son équipe à l’avant, Joyce a attendu le meilleur moment pour lancer son effort. « Il y a eu beaucoup d’attaques dans les dernières bosses. Je sais que je sais correctement sprinter donc je me suis accroché. J’ai essayé de rester dans les roues et à l’avant du groupe dans le final » a-t-il expliqué au micro d’Eurosport. « Ca été dur, depuis le départ. Il y avait beaucoup de côtes et surtout du vent sur les plateaux. Le dernier grimpeur de la journée a été décisif. Ca a bougé de partout. J’ai réussi à partir dans le groupe de contre. J’ai ensuite travaillé pour revenir sur le trio de tête. Et dans le final, ça s’est bien goupillé. » Quatrième du Tour de Castille et Léon, il remporte, ce vendredi, « la plus belle victoire » de sa jeune carrière. Une année 2018 qui restera gravé dans sa mémoire avec ces performances. Après avoir levé les bras sur le Tour d’Alberta en 2016, il a retrouvé le chemin de la victoire, et de quelle manière. 

Chernetski nouveau leader 

Deuxième la veille derrière le surpuissant Mathieu Van Der Poel (Corendon Circus), Sergei Chernetski (Astana) a pris sa revanche entre Tana et Kjollefjord. Le Russe n’a pas gagné, mais en restant au contact des sprinteurs dans le final, il repart de cette deuxième étape avec le maillot bleu de leader sur le dos. Le coureur d’Astana a mis en route lors de la dernière difficulté répertoriées, en compagnie de Jakob Fuglsang, son coéquipier, et Alberto Bettiol (BMC). Ce trio s’est vu reprendre par le groupe intercalé mais jamais par le peloton, où le maillot bleu Van Der Poel, n’a pas eu les moyens de réaliser la poursuite. Esseulé dans l’Hopseidet, il a du laisser filer ses principaux concurrents, et voir Chernetski lui dérober sa tunique de leader. 

-LL